Chère amie, cher ami,
Peut-on encore espérer des politiques migratoires fondées sur le respect des droits humains, la dignité des personnes et la solidarité ? La question est légitime et la réponse nous inquiète particulièrement, à l’heure où la France et l’Europe semblent franchir un nouveau pas dans l’inhumanité et où bien des vents mauvais, venus d’Outre-Atlantique et d'ailleurs, soufflent sur notre monde.
En France, plusieurs textes législatifs, qu’ils soient votés, en cours de mise en œuvre ou en discussion, nous font craindre le pire.
Nous vous en parlions récemment : promulguée en janvier 2024 après la censure d’une partie de ses mesures par le Conseil constitutionnel, la « loi Darmanin » sur l’asile et l’immigration n’aura pas tardé à montrer ses effets délétères. Chaque jour, elle piétine davantage les droits fondamentaux des personnes exilées en France, les condamnant à vivre dans l’illégalité, dans la peur et souvent à la merci d’employeurs peu scrupuleux.
Fin janvier, le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau a abrogé la circulaire « Valls » pour la remplacer par une nouvelle circulaire. Celle-ci vient acter un durcissement des régularisations et entériner une vision dangereuse consistant à stigmatiser, suspecter et précariser les personnes étrangères.
Début février, peu de temps après le passage dévastateur du cyclone Chido, l’Assemblée Nationale a voté une loi pour restreindre encore le droit du sol à Mayotte dans un climat délétère saturé de stigmatisations où nombre de propos nauséabonds et faux ont été tenus par les responsables politiques. Loin des regards, le département de Mayotte fait une fois de plus office de laboratoire de dégradation des droits.
L’Europe, quant à elle, prépare la mise en œuvre de son Pacte sur la migration et l’asile, annonciateur d’une transformation de nos frontières en zones de tri, de violations des droits, d’enfermement et de refoulements massifs.
Enfin depuis plusieurs semaines, nous assistons à un déferlement de propositions de loi largement inspirées des idées de l’extrême-droite, plus inacceptables les unes que les autres : condition de durée de résidence pour le versement de prestations sociales, interdiction de mariage avec une personne sans-papiers, rétablissement du délit pour séjour irrégulier, etc.
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