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mercredi 9 février 2022

8 ans après Fukushima : retour en grâce de l’atome

 

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8 ans après Fukushima : retour en grâce de l’atome

Temps de lecture estimé : 3 minutes

Chère lectrice, cher lecteur,

Emmanuel Macron commence l’année 2014 comme secrétaire général adjoint de l’Élysée – un des plus proches conseillers de François Hollande.

Il la termine comme Ministre de l’Économie, un poste qu’il occupera jusqu’en août 2016.

C’est à cette époque que le fleuron français Alstom vend sa branche énergie à l’américain General Electric.


Cette transaction ultra-controversée fut soutenue tout du long par Emmanuel Macron, là où son prédécesseur à Bercy, Arnaud Montebourg, s’y était frontalement opposé.

Le risque d’une telle transaction est énorme : c’est la souveraineté énergétique de la France qui est en jeu… car la branche énergie d’Alstom, c’est entre autres les gigantesques turbines à vapeur Arabelle, indispensables à nos centrales nucléaires.

Et le nucléaire, c’est 70% du mix énergétique français.


En 2016-2017, Macron devenu candidat reçoit des dons conséquents de la part de cadres et prestataires d’Alstom qui avaient tout intérêt à ce que cette vente se fasse…

C’est là qu’apparaissent les premiers soupçons quant à un « pacte de corruption » entre l’état-major d’Alstom et l’ancien ministre.

Pourquoi je vous raconte ça ?


Parce qu’à la veille des élections, Emmanuel Macron semble déterminé à racheter son « péché originel ». 

La France retrouve ses turbines

7 ans après les avoir perdues, la France retrouve ses turbines…

Et une fois de plus, dans le rôle du « sauveur » de la filière nucléaire française, on retrouve le géant EDF, quelque peu contraint par l’État de saisir l’occasion.


Rappelez-vous : en 2017, EDF avait déjà repris la branche nucléaire d’Areva (groupe rebaptisé Orano), qu’on connait aujourd’hui sous le nom de Framatome.

Demain, le 10 février, Emmanuel Macron devrait être à Belfort pour officialiser le retour des turbines sous pavillon français.

Ce déplacement a une forte valeur symbolique pour le Président, qu’on accuse régulièrement de vendre la France à la découpe avec son discret « binôme » Alexis Kohler…

D’autant qu’il devrait en profiter pour s’exprimer sur le renouveau de la filière nucléaire française, qui sera un thème important de l’élection.

La Commission Européenne adoube le nucléaire

Ce retour en grâce du nucléaire, ça n’est pas qu’une lubie française. C’est un glissement géopolitique mondial, et c’est ce qui nous intéresse dans ce message.

Le 2 février dernier, la Commission Européenne vient d’attribuer le « label vert » à l’industrie nucléaire.


Cela signifie que les banques et fonds d’investissement pourront continuer de financer le nucléaire sans entraves ni sanctions, car l’atome fait désormais partie des énergies reconnues utiles dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Les Français, bien sûr, ont soutenu cette décision, mais pas que : Polonais et Tchèques tiennent eux aussi à relancer leurs filières nucléaires à moindre coût, pour assurer leur souveraineté énergétique.

Bien entendu, cette décision rencontre aussi des résistances : Danois, Suédois, Hollandais s’y opposent… les Autrichiens envisagent même de porter plainte.

Mais là encore, changeons d’échelle : le retour du nucléaire ne se limite pas à l’Europe.

L’atome revient partout

Après l’accident de Fukushima (2014), de nombreux pays se sont détournés de l’énergie nucléaire, à commencer par le Japon.

Or, le Japon lui-même est en train de revenir au nucléaire, prenant acte de la faiblesse de son mix énergétique actuel.

Les Pays-Bas, pourtant opposés au « label vert » européen sur le nucléaire, se sont lancés dans la construction de 2 réacteurs, idem pour les Finlandais.

Les Italiens, dont l’aversion à l’atome est profonde – ils avaient tout arrêté suite à Tchernobyl, en 86 – commencent eux aussi à rediscuter de l’intérêt du nucléaire dans leur mix énergétique.


Le géant chinois lui aussi accélère la cadence : 17 réacteurs sont en cours de construction sur son territoire, sans parler des investissements colossaux dans la course à la fusion nucléaire.

Au global, 54 réacteurs sont en train d’être construits sur la planète, et plus d’une centaine de projets sont déjà validés pour les années à venir.

Dans le même temps, l’augmentation de la durée d’exploitation des centrales contribue elle aussi à accroître la part du nucléaire dans le mix énergétique mondial.

Tout ceci nous amène à reconsidérer la question du nucléaire, au-delà de son image de boîte de Pandore : d’un côté, une énergie qui émet peu de dioxyde de carbone… De l’autre, une filière délicate à gérer, notamment en ce qui concerne le stockage des déchets radioactifs.

En définitive, le nucléaire est une énergie idéale en des temps suffisamment stables pour maîtriser ses risques… que l’on relance précisément pour un contre-emploi, parce que les temps sont troubles et l’urgence climatique toujours plus pressante.

Une chose est sûre : le marché de l’uranium est sous tension… et il n’est pas exclu que des sociétés minières bien positionnées, comme le géant Cameco, voient leur cours de bourse décoller d’ici quelques mois ou années.

Amicalement,


Marc Schneider

PS : dans le même genre d’opportunités qui pourraient mécaniquement exploser d’ici quelques années, connaissez-vous ces 3 entreprises ? La fenêtre d’investissement est idéale.
 
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