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vendredi 9 septembre 2016

L'ECONOMIE - Vendredi 9 septembre 2016


L'ECONOMIE

Vendredi 9 septembre 2016

Baisse d’impôt pour 5 millions de foyers

Le ministre des finances, Michel Sapin, (à gauche), ici aux côtés du secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, a annoncé vendredi 9 septembre une baisse d’impôts pour 5 millions de foyers fiscaux.
Le ministre des finances, Michel Sapin, (à gauche), ici aux côtés du secrétaire d’Etat chargé du budget, Christian Eckert, a annoncé vendredi 9 septembre une baisse d’impôts pour 5 millions de foyers fiscaux. BERTRAND GUAY / AFP
Critiqué pour les fortes hausses d’impôt du début du quinquennat, le gouvernement français a annoncé vendredi une série de gestes fiscaux, dont une baisse de 1 milliard d’euros de l’impôt sur le revenu en 2017, qui bénéficiera à cinq millions de contribuables. Cette mesure, décidée à huit mois de l’élection présidentielle, « prendra la forme d’une réduction d’impôt sur le revenu de 20 % au bénéfice des classes moyennes », a dévoilé le ministre de l’économie et des finances, Michel Sapin. Elle s’inscrit dans un mouvement engagé en 2014, qui a déjà conduit le gouvernement à abaisser à trois reprises le montant de cet impôt emblématique, afin « de rendre aux Français une partie des efforts qui leur avaient été demandés »en 2012 et 2013, a-t-il ajouté. Selon Bercy, cette nouvelle baisse concernera, à taux plein, les couples gagnant jusqu’à 3 400 euros de salaire net par mois et les personnes seules gagnant jusqu’à 1 700 euros net. Ces limites seront majorées pour les familles, par exemple jusqu’à 4 800 euros pour un couple avec trois enfants. Un lissage étant prévu pour éviter tout effet de seuil, elle bénéficiera également aux célibataires gagnant jusqu’à 1 900 euros, et aux couples avec deux enfants gagnant jusqu’à 4 500 euros. « Au total, les baisses d’impôt sur le revenu décidées par le gouvernement depuis 2014 atteindront donc 6 milliards d’euros », assure Michel Sapin.

François Hollande avait évoqué ce geste fiscal pour la première fois le 17 mai, en le conditionnant à l’existence de « marges de manœuvre budgétaire ». Il faudra pour cela « avoir une perspective de croissance de 1,7 % » en 2017, avait-il précisé, évoquant ensuite une enveloppe maximale de 2 milliards d’euros. Mais la croissance française a connu un coup d’arrêt inattendu au printemps (0 %), après + 0,7 % au premier trimestre. Et les perspectives pour 2017 se sont assombries, avec la multiplication des attaques terroristes et les incertitudes liées au Brexit, poussant l’exécutif à réduire la voilure. Selon Michel Sapin, des mesures fiscales complémentaires seront néanmoins mises en œuvre, dont un crédit d’impôt pour les services à la personne et l’emploi de salariés à domicile qui bénéficiera à partir de 2017 à tous les retraités, « quels que soient leurs revenus ». Cette mesure, appliquée aux impôts payés en 2018,« bénéficiera à 1,3 million de ménages » et « représentera une aide supplémentaire de 1 milliard d’euros », a précisé Bercy. Jusqu’alors, seuls les retraités imposables avaient droit à une réduction d’impôt pour les services à domicile. Du côté des entreprises, M. Sapin a confirmé que le taux d’impôt sur les sociétés serait ramené, d’un taux normal de 33 %, à 28 % – soit le taux moyen en Europe – pour les petites et moyennes entreprises en 2017 et 2018, puis « pour toutes les entreprises » d’ici à 2020. Le taux du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) sera aussi porté en 2017 de 6 % à 7 % pour les salaires allant jusqu’à 2,5 fois le smic, a-t-il rappelé. Selon Bercy, cela représente un « allégement supplémentaire pour les entreprises de 3,3 milliards d’euros ». Pour l’exécutif, soucieux de faire oublier les hausses d’impôts et le fameux « ras-le-bol fiscal » du début du quinquennat, mais aussi de mettre en avant son « sérieux budgétaire », l’enjeu est crucial. « La situation budgétaire était très mauvaise en 2012, dans un contexte de crise européenne. Nous avons fait le choix qui s’imposait », assure M. Sapin. « Cette stratégie a été payante car elle a permis de baisser continûment les déficits et de dégager les marges nécessaires au CICE et au Pacte de responsabilité ». Selon l’Office français des conjonctures économiques (OFCE), la pression fiscale sur les contribuables s’est en effet accrue de 35 milliards d’euros sur l’ensemble du quinquennat, au détriment du pouvoir d’achat des Français, inférieur de 350 euros en 2016 à son niveau de 2010. Les entreprises, entre 2012 et 2017, ont pour leur part bénéficié de 20,6 milliards d’euros d’allégements fiscaux, grâce aux mesures du pacte de responsabilité mis en œuvre pour relancer l’emploi. Malgré ces gestes fiscaux, M. Sapin a assuré que le déficit public serait ramené à 2,7 % du produit intérieur brut (PIB) en 2017, comme la France s’y est engagée.
BCE : prévision relevée pour 2016, taux inchangés. La Banque centrale européenne (BCE) a légèrement relevé sa prévision de croissance économique en zone euro pour 2016, mais baissé celles pour 2017 et 2018, tout en conservant globalement ses attentes en matière d’inflation, a annoncé jeudi son président Mario Draghi. Une croissance du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro est désormais attendue à 1,7 % pour 2016, contre 1,6 % encore anticipé en juin. Sans grande surprise, les responsables de la BCE ont maintenu inchangé le niveau des taux d’intérêt directeurs (principal taux directeur à 0 %, taux de prêt marginal à 0,25 % et taux sur les dépôts à – 0,40 %), déjà à leur plus bas niveau historique. Contrairement à ce que certains attendaient, ils n’ont pas non plus décidé de prolonger leur vaste programme d’achat de dettes sur les marchés, appelé « QE », visant depuis mars 2015 à redynamiser les prix et l’activité économique en zone euro.
Réunion des pays du sud de l’UE. Des dirigeants du sud de l’UE, dont François Hollande et Matteo Renzi, vont tenter vendredi à Athènes de dégager une plate-forme commune pour desserrer le carcan budgétaire européen et soulager la pression migratoire sur la zone, en vue du sommet de Bratislava.
Amazon recrute. Le groupe américain de la distribution en ligne Amazon va recruter 450 personnes en CDI d’ici à la fin de l’année dans l’Hexagone, portant à 1 000 le nombre de postes créés par l’entreprise en France en 2016, le double de ce qui était initialement prévu, a appris l’AFP vendredi auprès de l’entreprise.
Suppression de postes chez Dell. Dell Technologies prévoit de supprimer de 2 000 à 3 000 emplois après l’acquisition de EMC Corp., la plus grande acquisition de technologie jamais réalisée.
Troisième banque italienne. La Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Italie ont donné leur feu vert à la fusion entre Banco Popolare et Banca Popolare di Milano (BPM), ont annoncé jeudi les deux établissements dans un communiqué. Cette nouvelle banque deviendrait la troisième d’Italie, derrière UniCredit et Intesa Sanpaolo, avec quatre millions de clients et une part de marché de 8,2 %.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
1,76 million
C’est le nombre d’abonnements à la fibre optique jusqu’au domicile (FttH) au 30 juin, soit une hausse de 52 % sur un an, selon les chiffres diffusés par l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep). L’Arcep, dans son observatoire des marchés des communications électroniques, souligne une nouvelle accélération des abonnements au FttH, qui offre un débit supérieur ou égal à 100 mégabits par seconde (Mbit/s), 322 000 clients ayant fait le choix de la fibre au premier semestre. Cette accélération suit celle des logements éligibles puisque, au 30 juin, 6,52 millions d’entre eux disposaient d’un raccordement en FttH, une augmentation de 38 % sur un an.

Dans la presse étrangère

SpaceX sous pression après l’explosion du 1er septembre

Explosion sur le site de lancement d’une fusée Falcon 9 de SpaceX, à Cap Canaveral, Floride, le 1er septembre 2016.
Explosion sur le site de lancement d’une fusée Falcon 9 de SpaceX, à Cap Canaveral, Floride, le 1er septembre 2016. REUTERS
Le 1er septembre, une fusée Falcon 9 appartenant à SpaceX, une société de fusées privées, a explosé sur l’aire de lancement à Cap Canaveral (sud-est des Etats-Unis). Un satellite de communication, appartenant à la société israélienne Spacecom et coûtant 200 millions de dollars, a été détruit en un instant. L’explosion est un revers pour SpaceX, souligne The Economist, une société fondée par le milliardaire Elon Musk, un entrepreneur qui dirige également Tesla, le fabricant de voitures électriques. L’explosion est le deuxième gros échec de SpaceX en quinze mois. La conséquence immédiate est financière. Le satellite est assuré, mais Spacecom souhaite une indemnisation de la part de SpaceX. L’explosion a également endommagé le site de lancement, le laissant inutilisable, bien que SpaceX ait accès à deux autres sites. La réputation de SpaceX pourrait également être ternie. La liste des accidents s’allonge. SpaceX a envoyé 29 missions Falcon 9 à ce jour. Mais, outre les deux échecs mentionnés, le quatrième vol, en 2012, a subi une panne de moteur à la mi-lancement et un satellite n’a pu être déployé. Le Falcon 9 est la première fusée réutilisable créée. Son premier étage est en effet conçu pour retourner sur terre sur une barge océanique, un processus difficile que l’entreprise semble maintenant avoir maîtrisé. M. Musk espère que cela lui permettra de réduire les prix des vols spatiaux. Mais l’accident peut aussi retarder les futurs plans ambitieux de l’entreprise. SpaceX devait lancer neuf autres fusées Falcon avant la fin de l’année. Tous ces lancements ont été reportés. Dans les premiers mois de l’année prochaine, l’entreprise doit tenter le premier lancement du Falcon lourd, une nouvelle fusée dérivée de la Falcon 9 qui sera la plus puissante au monde. Ce tir pourrait aussi être reporté, même si SpaceX a l’intention de revenir le plus tôt possible. M. Musk n’est pas seulement dans cette activité pour faire de l’argent. Le but ultime de SpaceX est d’abaisser le coût du vol spatial au point où il sera financièrement possible d’établir une colonie humaine sur Mars, moyen de s’assurer contre les événements potentiellement catastrophiques sur la Terre. L’explosion du 1er septembre met mal cet objectif, ainsi que ses bénéfices, à tel point que la pression pour un lancement réussi la prochaine fois sera très intense.
La fermeture est « symptomatique de l’état catastrophique de l’industrie de notre pays et d’une stratégie de niche qu’a incarné la loi Macron et qui sacrifie la production au bénéfice des services »
Déclaration du Parti communiste qui a estimé jeudi que la fermeture d’Alstom à Belfort constituait « un désastre pour les 500 salariés » et « pour le territoire », appelant l’Etat à« prendre ses responsabilités »« y compris en nationalisant Alstom ».
L'éco & moi
Mon argent. Ras-le-bol fiscal des petits patrons. Dans l’enquête réalisée par l’IFOP pour Fiducial « La France des petits patrons », les dirigeants sont exaspérés par un trop-plein de fiscalité. Parmi eux, 81 % jugent la fiscalité française inéquitable, dont 52 % pas du tout équitable. Une iniquité qui se serait même aggravée depuis 2012 pour 66 % d’entre eux. En outre, 68 % des chefs d’entreprise considèrent la fiscalité française comme confiscatoire. A peine un dirigeant de TPE sur cinq (19 %) estime, par rapport à ses revenus, payer à titre personnel le juste impôt (TVA sur la consommation, impôts locaux, impôt sur le revenu…). Pour tous les autres (79 %), la note est trop élevée. En dépit des transferts de prélèvements fiscaux opérés depuis 2014 au bénéfice des entreprises, mais au détriment des particuliers, une forte majorité de dirigeants (57 %) a pourtant eu l’impression de subir une augmentation de sa fiscalité professionnelle. Les chefs d’entreprise vivent la fiscalité comme un frein pour le développement de leur activité. Parmi les obstacles importants figurent, pour 96 % des patrons, le poids des charges patronales sur les bas salaires, le niveau de l’impôt sur les sociétés (87 %), mais aussi une réglementation fiscale incompréhensible (85 %) et une complexité administrative des déclarations (80 %). Ils revendiquent massivement une réduction de l’impôt des entreprises (86 %) et des particuliers (79 %), ainsi que des charges sociales des entreprises (92 %). Par ailleurs, ils estiment réalistes des baisses moyennes d’environ 25 % sur l’ensemble de ces impôts et charges. Lorsque les patrons sont interrogés sur l’évolution souhaitée des impôts existants, ils militent en faveur d’une réduction sensible (27 %), voire une suppression, des droits de succession (47 %). Deux impôts échappent à ce consensus : l’impôt sur la fortune et l’impôt sur le revenu, dont une forte majorité souhaite les conserver tels quels ou en préconise une faible réduction.
Etudes & documents
Economie collaborative en Europe. Le montant total des transactions dans les cinq principaux secteurs de l’économie collaborative en Europe – finance, hébergement, transport, services à la personne et services aux entreprises – pourrait être multiplié par vingt en dix ans et atteindre 570 milliards d’euros d’ici à 2025, contre à peine 28 milliards d’euros aujourd’hui. Comme 85 % de cette valeur est captée par les particuliers qui fournissent leurs services, le chiffre d’affaires des plates-formes collaboratives devrait atteindre 83 milliards d’euros d’ici à 2025, contre 4 milliards aujourd’hui. Ce sont les dernières estimations réalisées par le cabinet d’audit et de conseil PwC à partir d’une étude commanditée par la Commission européenne. La France, aux côtés du Royaume-Uni, fait figure de leader sur le marché de l’économie collaborative en Europe, grâce à son environnement réglementaire favorable.
Les relations entre le Qatar et l’Afrique subsaharienne. Sous l’impulsion de l’ancien émir, Hamad Ben Khalifa Al-Thani, au pouvoir entre 1995 et 2013, le Qatar est devenu un pays qui compte, grâce à son statut de premier producteur de gaz naturel liquéfié (GNL) au monde (acquis en 2006). L’influence du Qatar en Afrique est plus souvent fantasmée que réelle. La relation est assez récente – en dehors du Maghreb, de la Mauritanie et du Soudan – et offre un large potentiel de développement. Si les ouvertures des ambassades africaines au Qatar, ainsi que celles de l’émirat en Afrique, se sont multipliées ces dernières années, les raisons et les conséquences tangibles de l’accélération de ces échanges demeurent très hétérogènes. De leur côté, les Etats africains ont chacun des objectifs et une diplomatie qui leur sont propres. L’étude de l’IFRI montre quel type de coopération le Qatar et les Etats africains tentent de mettre en place pour densifier leurs relations et leurs échanges, que ce soit au niveau politique ou économique.
À lire sur Le Monde.fr

Pour les ouvriers Alstom de Belfort, « c’est un gros coup de massue »

Salariés et syndicats balancent entre sidération, inquiétude et colère après l’annonce, mercredi, de la fin de la production des locomotives et trains sur le site historique du groupe d’ici à 2018.
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Un quinquennat d’errements fiscaux

L’exécutif s’apprête à annoncer ses derniers arbitrages fiscaux pour les ménages et les entreprises. Retour sur cinq années pendant lesquelles François Hollande a accumulé les mesures, sans cohérence globale.
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Source le Monde.fr

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