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samedi 3 septembre 2016

LA SOCIALE :Construire des états généraux pour l'instruction publique S'opposer aux réformes qui détruisent l'école

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La Sociale

Analyses et débats pour le renouveau d'une pensée de l'émancipation


Par la-sociale • Actualités • Jeudi 01/09/2016 • 0 commentaires  • Lu 406 fois • Version imprimable 

Après la réforme du collège, cette opération sans précédent de destruction de l’instruction, M. Hollande vient d’annoncer une nouvelle attaque avec la réforme du lycée qui doit être la prochaine étape … pour ce gouvernement ou le suivant ! C’était sa manière à lui de contribuer à la rentrée de classes.
Nous avons eu l’occasion de montrer ici que la réforme du collège est emblématique de la volonté des gouvernements successifs, de droite ou de gauche indifféremment, de détruire la transmission des savoirs et de la culture au profit d’une étroite spécialisation technique (vite dépassée) ou plus simplement de simples classes de garderie pour éviter l’explosion des chiffres du chômage.
La question de l’école n’est pas l’affaire des seuls enseignants, ni celle des parents d’élèves, elle est l’affaire de la nation toute entière. Se contenter de quelques journées d’action pour réclamer plus de moyens, c’est se tromper et d’objectif et de moyens.
Remarquons que le gouvernement trouve pour le soutenir les habituels syndicats jaunes (CFDT et UNSA) et tout le PS, frondeurs inclus. Montebourg reproche seulement à la réforme du collège de na pas aller assez loin et Mélenchon la condamne parce qu’elle ne donne pas aux enseignants les moyens horaires de préparer véritablement un enseignement interdisciplinaire – Mélenchon affirme même que l’interdisciplinaire est une discipline… Quant à la droite, elle appuie de fait cette réforme … qui ne fait que prolonger la précédente réforme Chatel du lycée et « l’école du socle » de François Fillon. Ceux qui croient que Sarkozy ou Juppé abrogeraient la réforme Najaud-Belkacem se trompent lourdement.
On ne peut compter sur aucun politicien pour défendre l’école et l’instruction publique. Droite et gauche, ils ont amplement eu le temps de montrer ce qu’ils veulent, et ce qu’ils veulent c’est précisément ce contre quoi il faut s’organiser, en réunissant sans aucun a priori toutes les bonnes volontés, d’où qu’elles viennent.
Ne serait-il pas opportun de donner comme perspective la tenue d’états généraux de l’instruction publique, rassemblant tous les citoyens qui se sentent concernés ? Les syndicats, du moins ceux qui maintiennent l’exigence de la défense de l’école de la république, les professeurs non-syndiqués, les associations de parents d’élèves qui refusent l’orientation mortifère des dirigeants des fédérations, FCPE en tête, les savants et les philosophes, les historiens et tous ceux qui ont directement affaire avec le savoir, les essayistes, toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté, tous ceux-là pourraient d’abord faire un état des lieux de l’école aujourd’hui, démonteraient la propagande gouvernementale et les optimistes appointés qui la soutienne. Ils pourraient ensuite proposer quelques grandes lignes non pas d’une réforme, mais d’une refondation de l’école. Parlant des républiques, Machiavel disait qu’elles ne peuvent se perpétuer qu’en procédant régulièrement à un retour au principe qui ramène les choses à leurs commencements. Un tel retour au principe s’impose qui redise pour aujourd’hui ce que veut dire instruire, ce que sont les humanités, ce qu’est l’autorité des maîtres et pourquoi l’école doit être, comme le disait Alain, une sorte de sanctuaire. Il en va de l’avenir de la civilisation.

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