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LA PROCLAMATION DE L’INDEPENDANCE
DU BRESIL
7 septembre 1822
LA PROCLAMATION DE L’INDEPENDANCE DU BRESIL
7 septembre 1822
Au sommaire :
Joao VI, associé à l’autonomie du Brésil,
Dom Pedro (avant qu’il soit empereur), associé à son indépendance,
Pedro II, associé à l’abolition de l’esclavage.
C’est par inadvertance que le navigateur portugais Pedro Alvares Cabral jeta l’ancre au Brésil, en 1500. Avec la bénédiction du pape, ce pays est devenu depuis une colonie portugaise. Fuyant son pays occupé par la soldatesque de Napoléon 1er, le prince régent de la dynastie de Bragance met le cap, à bord d’un navire anglais, sur le Brésil et prend ses quartiers à Rio de Janeiro. Coupée de sa métropole par la force des choses, la colonie constate qu’elle se débrouille fort bien toute seule.
Les Français mis hors-jeu depuis un moment, la reine-mère Marie la Folle décédée, le prince devient roi du Portugal en 1816, sous le nom de Joao VI. Icelui, se trouvant très bien au Brésil, ne se précipite pas pour rentrer au bercail. Sur ce, par les bons soins de Joao, le Brésil devint autonome dans le « Royaume-Uni de Portugal, du Brésil et des Algarves ». Cependant, la décolonisation douce ne profite qu’à la bourgeoisie du cru.
Mais la mère patrie, après l’Espagne voisine, est le siège de tumultes. En 1820, à Porto, une junte montre ses crocs. Elle somme une assemblée constituante à sa dévotion de rappeler d’urgence Sa Majesté et exige la fin de l’autonomie du Brésil. Les Cortes obéissent. Joao, la mort dans l’âme, revient au pays. Mais au préalable, il nomme son fils cadet, Dom Pedro, régent du Brésil. Inspirées par les événements de métropole, les provinces du nord et du centre commencent à remuer. Il faut faire quelque chose, l’unité de la colonie est en jeu. Pedro entend prouver que l’on peut compter sur lui. Le 9 janvier 1822, il lance « Fico ! » (Je reste !). Et d’un !
Sur ce, les Cortes veulent envoyer des troupes au Brésil pour y installer dans les provinces des gouverneurs militaires orthodoxes. Du coup, Pedro prend les devants, et le 7 septembre 1822, aux alentours de Sao Paulo, sur la berge de la rivière Ipirenga, il lance « Independencia ou muerte ! » (L’indépendance ou la mort !). Et de deux !
Le « Cri d’Ipirenga » est considéré comme l’acte fondateur de l’indépendance du Brésil. Le 1er décembre de la même année, à Rio de Janeiro, Pedro est couronné empereur, à l’âge de 24 ans. Il prend le nom de Pedro 1er.
Mais l’empereur devint vite très impopulaire. Autoritaire à outrance, il se heurte en permanence à l’Assemblée constituante, déclenche un conflit avec l’Argentine ; conflit qui s’achève par la sécession de l’Uruguay. Finalement, il jette l’éponge et abdique le 7 avril 1831, donne les clés de la boutique à son fils de 5 ans, puis embarque pour le Portugal après avoir nommé un gouverneur assurant l’intérim jusqu’à la majorité de l’enfant. A cette époque, sa fille devint reine du Portugal sous le nom de Marie II.
Pedro II est le second et dernier empereur du Brésil. Héritier d’une nation au bord de l’éclatement, mais animé d’un sens remarquable du devoir et de dévouement envers son peuple, il transforme le Brésil en « une puissance reconnue pour sa stabilité politique, sa liberté d’expression, son respect des droits civiques, sa croissance économique dynamique… ». Il est, en outre, « un partisan acharné de l’apprentissage, de la culture et des sciences ». Il correspond avec de nombreux savants et écrivains européens et américains qui le respectent, voire l’admirent. A ce propos, on se souvient de la lettre pour le moins scabreuse que Pasteur lui adressa pour solliciter de lui des condamnés à mort comme cobayes pour ses expériences. Lettre à laquelle, bien évidemment, il ne donnera aucune suite.
Vers 1887, sa santé s’aggrave et il part se faire soigner en Europe. A Milan, il demeure plusieurs jours entre la vie et la mort. Puis il entre en convalescence, et c’est sur son lit d’hôpital qu’on l’informe, en mai 1888, que l’esclavage est enfin aboli au Brésil ; abolition qui était l’un de ses principaux buts !
En août, il revient au Brésil et est accueilli par tout un peuple. Mais toutes ses mesures en faveur de la population, de la démocratie et pour l’abolition de l’esclavage ne sont pas du goût de tout le monde. Un noyau de chefs militaires, voulant la création d’ « une république dirigée par un dictateur (sic) » effectue un coup d’Etat le 15 novembre 1889. Pedro II part en exil avec sa famille le 17 novembre. L’impératrice meurt quelques jours après l’arrivée en Europe. L’empereur vit seul à Paris, avec très peu d’argent, et meurt le 5 décembre 1891 à l’âge de 66 ans.
Au Brésil« Le nouveau régime supprime avec une prompte brutalité et un mépris total des libertés civiles toutes les tentatives de créer un parti monarchiste ou de publier des journaux monarchistes ».
Pedro II est généralement considéré comme le plus grand homme du Brésil.
Selon Richard Graham « La plupart des historiens du XXe siècle regardent la période du règne de Pierre II avec nostalgie, leurs descriptions de l'Empire leur permettant de critiquer, parfois subtilement, parfois non, les régimes républicains ou dictatoriaux qui ont suivi ».
Ci-dessous : Pedro, Infant de Portugal, proclame l'indépendance du Brésil en 1822 et en devient le premier empereur. Détail de la peinture de François-René Moreaux (huile, 1844).
La « Loi d’or », signée le 13 mai 1888 par Isabelle de Bragance, abolit l’esclavage au Brésil.
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