- C’est un message publié sur son site Internet par le guide suprême iranien Ali Khamenei, lundi, qui a de nouveau déclenché les hostilités entre Téhéran et Riyad. Il a accusé les autorités saoudiennes d’avoir délibérément assassiné des pèlerins pendant le hadj, le grand pèlerinage annuel de La Mecque, l’an dernier. The New York Times
- Il a également appelé les musulmans à contester la gestion, par Riyad, des lieux saints de La Mecque et de Médine. Le grand mufti d’Arabie saoudite, le cheikh Aziz ben al-Cheikh, a riposté dès le lendemain, affirmant que les dirigeants iraniens « n’[étaient] pas des musulmans ».
- A quelques jours du début du hadj, prévu le 10 septembre, cette guerre des mots illustre les antagonismes religieux et stratégiques entre l’Arabie saoudite, chef de file de l’islam sunnite, et l’Iran, son rival régional chiite. Les deux puissances du Moyen-Orient sont engagées depuis des années dans des luttes d’influence par procuration, notamment dans les conflits au Yémen et en Syrie.
- Le 24 septembre 2015, au moins 2 426 pèlerins avaient été tués lors d’unegigantesque bousculade survenue dans la vallée de Mina (à cinq kilomètres à l’est de La Mecque), dont 472 Iraniens. Par la suite, les autorités saoudiennes avaient cherché à minimiser le nombre des victimes. Al-Monitor
- En mai, Téhéran a fait savoir que les Iraniens ne pourraient pas se rendre à La Mecque cette année, invoquant la mauvaise volonté du gouvernement saoudien. Les négociations entre les deux pays ont notamment échoué en raison de l’absence de d’indemnisation pour les proches des Iraniens ayant péri dans la bousculade de 2015. L’Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran après la mise à sac de son ambassade à Téhéran, en janvier. Daily News Egypt, The Wall Street Journal
- Cette année, le royaume wahhabite a pris de nouvelles mesures de sécurité pour le hadj, tels des bracelets électroniques permettant de mieux gérer la circulation des pèlerins. Près de 1,5 million d’« e-bracelets » vont ainsi être distribués. The Wall Street Journal
- Pour Abolhassan Bani Sadr, le premier président de la République islamique d’Iran (1980-1981), qui vit en exil en France, le pèlerinage à La Mecque « n’est que l’une des facettes » du conflit qui oppose l’Iran et l’Arabie saoudite depuis la révolution de 1979. En essayant de dominer la région, estime-t-il, ces deux pays ont créé des factions rivales qui, dans l’ensemble de la région, « sèment la mort et la destruction ». Voice of America
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