Vendredi 11 avril – Avec le temps, va...
BONJOUR ! Comme vous peut-être, j’ai paniqué de dormir plus de quatre heures par nuit. Comme vous, j’ai cherché à optimiser mes douze heures de travail quotidien, à base de listes, planifications, contraction de fessiers, rendez-vous chronométrés, réunions debout, pauses couchées, délégations ciblées et e-mails retournés en boomerang. Oui, j’ai testé la médiation, appris à dire non, réfléchi sur ma valeur, tenté de percer la méthode ABCDE et les tableaux Kanban. Résultat ? J’ai été écrasé par ces solutions censées me libérer.
Epictète. Il paraît que les recettes de développement personnel, et notamment celles sur la gestion du temps, sont vieilles comme la Bible. Que Marc Aurèle reste un gourou du management. Et qu’Epictète est encore cité à Harvard (« Tout est changement, non pour ne plus être mais pour devenir ce qui n’est pas encore »). Que les premières obsessions à utiliser son temps de manière efficace remonte à la révolution industrielle. Et que ces guides du bien-travailler répondent aux peurs et aux angoisses de leur époques...
Ultime. Voilà pourquoi j’ai voulu en savoir plus sur le dernier best-seller d’Oliver Burkeman 4 000 semaines (c’est la durée de vie d’un individu de 80 ans »). Comme le dit le Financial Times, « l’écrivain vise à nous libérer du rêve sans fin d’améliorer la vie ». Waouh ! L’auteur se définit comme « le genre de personne anxieuse qui a cherché [sa voie] livre après livre de développement, constatant que l’échec de chaque soi-disant remède aggravait son anxiété ». Il essaie maintenant une approche différente...
Liberté. Le message d’Oliver Burkeman peut se résumer ainsi, poursuit le Financial Times : « Détendez-vous. Terminez vos anciens projets au lieu de courir après de nouveaux ; faites des listes de choses faites au lieu de vous stresser pour celles à faire et acceptez que vous ne résoudrez jamais vos fardeaux mentaux les plus lourds. » L’idée, selon lui, n’est pas de ralentir, mais de contrôler la vitesse.
Paradoxes. Dans Le Figaro Madame, le Britannique explique son travail. « Dans un monde régit par la productivité, nous sommes devenus obsédés par la performance. Or plus nous “gagnons du temps”, plus nous le remplissons de nouvelles tâches ». Pas faux. Puis sa thèse : « Il n’y a rien de mal à vouloir devenir plus efficace, mais vouloir gérer son temps, au sens de le contrôler, est illusoire ». Reçu ! Son conseil : cette impossibilité, « il faut la voir comme une grande autorisation à se concentrer sur ce qui compte vraiment pour vous, et à lâcher prise sur le reste ». Tentant.
Confidences. Un truc ? « On peut envisager ses journées en quantité de temps (combien de temps est-ce que je dédie à ce qui compte vraiment ?) plutôt qu’en quantité de tâches accomplies ». Un autre ? « Commencer la journée avec ce qui importe pour vous ou qui demande du temps long ; et, seulement après, affronter les urgences ». Soit, selon l’expression anglaise : pay yourself first with time. Confidence : j’ai choisi de ne pas lire 4 000 semaines, dont la critique dit le plus grand bien, comme résolution de trouver en moi, plutôt que dans un livre, le bon dosage de mon investissement professionnel...
AH! UNE DERNIERE CHOSE! La Cour des comptes a publié un rapport consacré à l’emploi et à la compétitivité dans le cadre des réformes de la retraite. Les réformes menées depuis 1993 sur le report de l'âge de départ ont eu un effet mécanique sur les taux d’activité des seniors et donc sur leurs taux d’emploi. Mais de façon différenciée selon les catégories socioprofessionnelles, le sexe ou la santé. A suivre.
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Rémi Godeau, rédacteur en chef de l’Opinion
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