L'ECONOMIE
Jeudi 8 septembre 2016
Croissance du PIB et hausse de l’emploi salarié |
Chaîne de production de Peugeot 308 à Sochaux (Doubs), en 2014. SÉBASTIEN BOZON / AFP
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La croissance de l’économie française devrait bien rebondir à 0,3 % au troisième trimestre après sa stagnation du printemps, confirme la Banque de France dans sa deuxième estimation fondée sur son enquête mensuelle de conjoncture d’août publiée jeudi. La prévision de l’institution pour le trimestre en cours est en adéquation avec celle de l’Insee dans sa dernière note de conjoncture, publiée à la mi-juin. L’enquête de la Banque de France sur le mois d’août fait apparaître une stabilité de l’indicateur du climat des affaires dans l’industrie par rapport au mois précédent, à 98, ainsi que de celui des services, à 96. Dans l’industrie, les chefs d’entreprise interrogés font état d’une progression de la production « à un rythme modéré », avec un rebond dans l’automobile et une stabilité dans la chimie et la pharmacie. Le taux d’utilisation des capacités de production bondit de 1,3 point, à 79,0 %, le niveau le plus haut depuis novembre 2011. Dans les services, l’activité est restée globalement stable, un recul « marqué » de l’hébergement-restauration étant compensé par une hausse des activités de conseil, ingénierie et publicité. Les chefs d’entreprise du secteur anticipent une accélération de l’activité ce mois-ci. Dans le bâtiment, l’activité a rebondi le mois dernier dans le gros comme le second œuvre. Les effectifs progressent légèrement et les carnets de commandes sont jugés « assez fournis ». Une nouvelle progression est attendue en septembre.
L’économie continue aussi de créer des emplois. L’emploi salarié dans les secteurs marchands non agricoles a bien progressé de 0,2 % au deuxième trimestre en France, malgré la stagnation de l’économie, a confirmé jeudi l’Insee. L’institut a cependant révisé à la hausse le nombre de créations nettes d’emploi sur la période, à 29 500 contre 24 100 dans sa première estimation. Mais il a revu nettement à la baisse celui du premier trimestre, marqué pourtant par une forte hausse du PIB (+ 0,7 %), à 21 500 contre 37 300 annoncées précédemment. L’emploi salarié marchand enregistre ainsi un cinquième trimestre de hausse d’affilée. Sur un an, il a créé en net 121 300 emplois (127 000 à la fin de mars). La progression du deuxième trimestre est uniquement due au secteur tertiaire (+ 41 900 après + 29 500 au trimestre précédent), malgré une stabilité des effectifs de l’intérim. Mais les destructions d’emploi se sont poursuivies dans l’industrie (– 9 500 après – 6 500 au premier trimestre), qui n’a pas été en situation de création nette d’emploi depuis le début de 2001, et dans la construction (– 2 800 après – 1 900).
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Expansion modeste aux Etats-Unis. L’activité économique aux Etats-Unis a poursuivi son expansion « modeste » dans la plupart des régions en juillet et en août, deux régions montrant toutefois une stagnation, selon le Livre beige de la Réserve fédérale (Fed) publié mercredi. Les régions de New York (nord-est) et de Kansas City (centre) ont vu leur activité stagner, tandis que la croissance a ralenti dans celles de Philadelphie (est) et de Richmond (sud-est), observe la Fed dans ce rapport sur la conjoncture américaine paru deux semaines avant la prochaine réunion du Comité monétaire chargé d’orienter les taux d’intérêt. Au cours des prochains mois, la croissance restera « modérée », affirment les membres de la Fed.
Croissance japonaise : léger mieux. Le Japon a enregistré une croissance de 0,2 % au deuxième trimestre par rapport au précédent, selon les données actualisées publiées jeudi par le gouvernement, qui avait précédemment fait état d’une stagnation du produit intérieur brut (PIB). Si ce léger mieux ne change rien au diagnostic sur le manque de dynamisme de la troisième économie mondiale, il pourrait fournir un argument au gouverneur de la Banque du Japon (BoJ) pour maintenir sa politique monétaire inchangée lors de sa prochaine réunion, programmée les 20 et 21 septembre.
Les chantiers navals de Saint-Nazaire bientôt vendus. STX Offshore & Shipbuilding espère boucler la vente du chantier naval STX de Saint-Nazaire, dans l’ouest de la France, d’ici à la fin de l’année, a annoncé jeudi à l’AFP un porte-parole du groupe sud-coréen menacé de liquidation. Naguère quatrième groupe sud-coréen de construction navale, STX Offshore & Shipbuilding détient depuis 2008 les deux tiers du capital de STX France, le tiers restant étant aux mains de l’Etat français. STX recevra les offres des acheteurs potentiels en octobre, avant de choisir son candidat préféré en novembre, a souligné le porte-parole, en précisant que plusieurs investisseurs, y compris asiatiques, avaient manifesté leur intérêt.
Dell devient Dell Technologies. Le géant de l’informatique américain Dell a finalisé mercredi l’acquisition du fournisseur de logiciels et de solutions de stockage de données EMC pour 67 milliards de dollars et s’appelle désormais Dell Technologies. Annoncée en octobre 2015, l’opération a reçu à la fin d’août l’accord des autorités de la concurrence après avoir reçu celui de la Commission européenne, en février. L’activité de la nouvelle entité est estimée à 74 milliards de dollars. Elle emploie 140 000 salariés.
Alstom va arrêter sa production de trains à Belfort. Fragilisé par une baisse des commandes en France, le constructeur ferroviaire Alstom a annoncé mercredi l’arrêt de sa production de trains à Belfort d’ici à 2018. Cette nouvelle qui touchera plus de 400 personnes a été accueillie avec consternation sur le site historique du TGV. « Les activités d’ingénierie et de production seront progressivement, sur une période de deux ans, transférées vers le site de Reichshoffen », dans le Bas-Rhin, a fait savoir le groupe.
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Micro-Macro |
par Thibaut Soulcié |
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Dans la presse étrangère |
Bruxelles veut pousser la coopération militaire et technologique dans l’UE |
Un membre de l’équipe du quartier général de Northwood (Angleterre) de l’opération « Eu Navfor Atalanta » de lutte contre la piraterie, l’une des opérations militaires les plus réussies de l’UE, le 20 février 2012. © LUKE MACGREGOR / REUTERS / REUTERS
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Bruxelles a un plan ambitieux visant à renforcer la coordination militaire de l’UE, alors que les dirigeants européens cherchent à s’unir après le vote sur le Brexit (sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne), rapporte leFinancial Times. Le plan comprend des propositions en faveur d’un commandement unifié pour les opérations militaires européennes communes ainsi que le déploiement des groupements tactiques de l’UE et des investissements communs pour le matériel militaire. L’initiative de la Commission sera présentée par Jean-Claude Juncker, son président, au Parlement européen le 14 septembre, puis deux jours plus tard au sommet européen des 27 à Bratislava, en Slovaquie. La Grande-Bretagne s’est longtemps opposée à une coordination militaire plus étroite de l’UE. Son départ prochain de l’UE, disent les fonctionnaires à Bruxelles, ouvre la porte à de nouvelles opérations européennes de défense et de sécurité. Avec les élections qui se tiendront l’année prochaine – législatives en Allemagne et présidentielle en France –, ils estiment que les éléments concrets d’un plan« d’Europe de la défense » devraient être réglés en fin d’année. Parmi les thèmes en discussion figure la création d’une « coopération structurée permanente » qui permettrait aux Etats membres qui le souhaitent de se lancer dans la coordination militaire sans craindre le veto des pays qui y sont opposés. Les propositions de Bruxelles comprennent « une capacité conjointe civile et militaire de planification et de conduite d’opérations » – ce qui signifie quartier général opérationnel permanent pour la commande au jour le jour des opérations. Il fournirait un appui-clé aux missions militaires de l’UE, en remplacement des quartiers généraux nationaux sur lesquels reposent actuellement les opérations de l’UE. Une autre initiative est de rendre utilisable les groupements tactiques de l’UE pour la première fois, des unités militaires de 1 500 soldats fournis par les Etats membres. Ils ont été développés il y a plus de dix ans pour apporter une réponse rapide aux crises, mais n’ont jamais été déployés, en dépit de l’affirmation de leur pleine capacité opérationnelle depuis 2007. D’autres éléments du plan comprennent des projets d’investissement communs afin de développer de grands projets ensemble, en vue réduire les coûts. Un projet pourrait être utilisé pour cofinancer le développement d’une capacité de ravitaillement aérienne pour les Etats membres. Une autre suggestion est que ceux-ci se mettent d’accord sur des objectifs contraignants en matière de coordination militaire. Ce plan intervient alors que la France, l’Italie et l’Allemagne déploient des efforts pour accroître la coopération dans le développement de la technologie militaire, elle-même considérée comme un effort pour stimuler l’industrie européenne de la défense, à l’exemple du projet de drone MALE européen, qui doit voir le jour vers 2025. Les principales mesures de défense et de sécurité proviennent d’un document élaboré par Federica Mogherini, cheffe de la politique étrangère de l’UE, et qui ont été présentées aux ministres des affaires étrangères européens lors de négociations la semaine dernière. Mais, malgré un accueil positif des ministres, des doutes subsistent dans certains Etats membres. La Pologne et la Slovaquie ont, en privé, remis en question l’initiative et les pays de l’UE neutres, comme l’Autriche et l’Irlande, ont également émis des réserves. L’idée d’une armée européenne est donc bien lointaine. Dans la mesure où le sommet de Bratislava sera dominé par la crise migratoire en Europe, reste à savoir jusqu’à quel point les dirigeants européens seront disposés à se pencher sur la coordination militaire.
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Paris, quatrième ville la plus attractive au monde. La capitale française se classe à la quatrième place des grandes villes les plus attractives au monde, soit une progression de deux places par rapport au précédent classement établi en 2014, selon une étude du cabinet PricewaterhouseCoopers (PwC) publiée mercredi. Sur les trente villes en compétition, Paris pointe au quatrième rang du classement Cities of Opportunity 2016 du cabinet de conseil. Lors de la précédente étude, la Ville Lumière était sixième. « Le bon classement de Paris ne tient pas à quelques éléments seulement, mais à une assise très forte sur toutes les familles de critères. C’est une performance homogène et une constance inégalée », a commenté auprès de l’AFP Fabien Goffi, associé secteur public chez PwC France. La métropole française est la seule à figurer dans le top 10 pour neuf familles de critères sur dix. Londres est en tête du classement général, devant Singapour, Toronto, Paris et Amsterdam.
Lutte contre la corruption : des effets positifs sur l’activité économique. La lutte contre la corruption a des effets significatifs sur la croissance et pourrait accroître le produit intérieur brut français de 0,2 point de pourcentage par an si le pays mettait en œuvre des mesures comparables à celles instaurées au Royaume-Uni, d’après une étude publiée mardi par le ministère de l’économie. Selon l’étude, la corruption agit comme « une taxe sur la décision d’investir », décourage les investissements étrangers et empêche les entreprises les plus innovantes de progresser, au profit de celles bénéficiant de moyens de persuasion moins légaux. La France est « relativement mal positionnée en Europe », rappelle l’étude. Elle se situe au 23e rang du classement de Transparency International, loin derrière le Danemark ou la Finlande, les meilleurs élèves du monde, mais également à la traîne par rapport à l’Australie ou l’Uruguay. L’Hexagone pèche par manque de concurrence dans l’attribution des marchés publics : 14 % des appels d’offres ne reçoivent qu’une candidature, contre 7 % aux Pays-Bas et 4 % au Royaume-Uni. En cause également, la corruption d’agents publics étrangers par des entreprises françaises et le manque de transparence sur les activités de lobbying.
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