Communiqué de la CGT
Le Premier Ministre vient d’annoncer de
nouvelles mesures présentées au nom du développement industriel et de l’emploi.
Alors que trois rapports publics ont
souligné le manque d’évaluation de l’efficacité des aides publiques dont bénéficient
déjà les entreprises :
→
Le
rapport du Conseil d’orientation pour l’emploi de février 2006,
→
Le
rapport du CESE sur la compétitivité de l’économie française d’octobre 2011,
→
Le
rapport de la Cour des comptes sur le financement de l’économie de
juillet 2012,
le Gouvernement a préféré s’en remettre
au rapport d’un grand patron.
Le dispositif Ayrault est fondé sur la
logique contestable et contestée de la baisse du coût du travail. La
« première mesure massive, et sans précédent » consiste en un
« allègement de 20 milliards d’euros du coût du travail ». Ce
nouveau cadeau s’ajouterait aux 172 milliards d’aides dont bénéficient déjà les
entreprises. Contrairement à ce que
demande la CGT ,
leur efficacité en termes d’emplois et d’investissement productif n’a toujours
pas été examinée sérieusement.
·
Les ménages seraient
doublement pénalisés : leur pouvoir d’achat diminuerait à cause de la
hausse de la
TVA (à raison de 7 milliards d’euros) et de la
fiscalité écologique (3 milliards d’euros).
·
La baisse des dépenses
publiques se traduirait par la dégradation de la qualité des services publics et
par de nouvelles pressions sur les agents de l’Etat, des collectivités et de la Sécurité
sociale. Cette mesure risque donc de peser sur le potentiel de la croissance
économique et sur l’emploi, sur le pouvoir d’achat et la réponse aux besoins
sociaux.
·
Toutes les entreprises dans
tous les secteurs, indépendamment de leur taille et de leur situation financière
bénéficieraient des nouvelles aides, y compris celles qui engrangent des
profits ou distribuent un haut niveau de dividendes à leurs actionnaires.
C’est inacceptable !
Nombre d’entreprises pourraient cumuler les
exonérations de cotisations sociales actuelles à ce nouveau crédit d’impôt. Les
entreprises qui paient leurs salariés entre le SMIC et 1,6 SMIC gagneraient de
l’argent alors qu’elles ont déjà très largement bénéficiaires d’exonérations de
cotisations sociales.
L’avenir de l’Industrie et de l’Emploi
nécessite un nouveau mode de développement fondé sur une véritable valorisation
du travail. C’est le travail qui est
créateur de richesse et c’est bien le capital qui coûte cher. En trente ans, la
masse salariale des entreprises a été multipliée par 3,6 alors que la somme des
dividendes versés aux actionnaires a été multipliée par 20. C’est la première
cause de la baisse des investissements et la désindustrialisation.
Assurer ce nouveau mode de développement
nécessite de lutter contre la spéculation en mettant notamment à contribution
les revenus financiers des entreprises et des particuliers.
La CGT appelle les salariés du public et
du privé à se mobiliser massivement le 14 novembre dans le cadre de la journée
d’action européenne contre les politiques d’austérité en Europe et pour
l’Europe sociale en participant aux manifestations unitaires qui seront
organisées dans leurs départements.
Montreuil, le 7
novembre 2012
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