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mercredi 14 novembre 2012

Les dindons volent dans les plumes de Vincent Peillon


Un article lu sur Le Monde.fr (édition abonnés) 
le 13/11/2012

Les dindons volent dans les plumes de Vincent Peillon
Révolte dans la basse-cour. Derniers nés de la contestation sociale en France, les "dindons" pointent leur bec dans le débat éducatif. Les "pigeons" ont fait plier le gouvernement sur la question de la fiscalité des entreprises ; les "dindons" veulent faire entendre leur voix sur la refondation de l'école. Qui sont-ils, ces "dindons" ? Un collectif, né en octobre, d'une centaine de professeurs des écoles répartis dans toute la France. Que veulent-ils ? Un blog et une pétition en ligne ouverte à tous donnent leur mot d'ordre : "La refondation de l'école primaire,écrivent les gallinacés, ne peut se résumer à une réorganisation des rythmes scolaires, surtout si ces nouveaux rythmes n'allègent en rien la semaine scolaire des élèves ! Où sont passées les préconisations des chronobiologistes : l'alternance sept semaines d'école / deux semaines de vacances, les journées d'école raccourcies ? Les élèves devront-ils rester plus longtemps à l'école uniquement pour ne pas coûter trop cher aux collectivités locales ? Les enseignants seront-ils les seuls à porter cette refondation ? Ils verront leur semaine de travail alourdie, leur pouvoir d'achat diminué, tout en sachant que cela ne résoudra pas les difficultés rencontrées. Cela est inacceptable." Le texte a déjà rassemblé 5 400 "dindons".

D'autres priorités. Le collectif demande "l'abandon immédiat" de la réforme des rythmes scolaires proposée par le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon. Entre-temps, celui-ci a de toute façon dû revenir en arrière sous la pression des syndicats. Pour les "dindons", avant de proposer cette réforme, il faut alléger les programmes scolaires, baisser les effectifs par classe, remettre en place les RASED (les réseaux d'aide aux élèves en difficultés démantelés ces dernières années), mieux prendre en charge les élèves handicapés, revaloriser le statut de professeur des écoles, accorder des journées de décharge pour les directeurs et des postes pour les aider. Pour son blog, Véronique Soulé, journaliste à Libération, a contacté l'un de ces glouglouteurs : "On a décidé de se fédérer, a confié celui-ci, pour faire comprendre au ministre qu'on est là et qu'il doit écouter les retours du terrain. Nous n'avons pas envie qu'encore une fois, les changements se fassent sans nous."

Prises de bec. Le blogueur François Jarraud a, lui aussi, rencontré l'une de ces "dindes", peut-être la même que Véronique Soulé, puisque les volatiles conservent l'anonymat. "Ils posent également d'autres questions qui peuvent difficilement laisser de marbre les enseignants de terrain, écrit François Jarraud, même si elles ne sont pas pédagogiquement correctes. " Exemple : "Comment faire plus quand dans nos classes certains élèves présentent de tels troubles du comportement qu'ils empêchent les autres d'apprendre et que toute notre énergie est consacrée à essayer de les canaliser ?"

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