Vendredi 19 décembre – #90 : Putain, la carte de vœu !
BONJOUR ! Pardon pour la vulgarité de ce titre. Mais ma volonté de coller au réel m’oblige à rendre compte de la vie en entreprise jusque dans ce qu’elle a de plus trivial. Mi-décembre, à l’Opinion, un membre du codir ne manque jamais d’alerter en des termes peu châtiés sur le fait que nous n’avons pas – une fois de plus – trancher sur la car-te-de-vœu.
Existentiel. Quel message ? Quel design ? Et surtout : quelle quantité (oui, dans la presse, on aime encore le papier…) ? Tout dépend de cette question existentielle qui taraude le cadre supérieur chaque mois de décembre : faut-il envoyer des cartes de vœux à son réseau ? L’enjeu managérial est plus subtil qu’on ne le croit. Que choisir entre chaleur humaine et froide rationalité des KPI ? Faut-il sortir le stylo ou laisser passer la vague festive ?
Soft power. La Harvard Business Review est formelle (!) : 85 % des opportunités professionnelles naissent d’un contact informel. It’s the networking, stupid ! Or une carte de vœu bien sentie entretient la relation, rappelle votre existence avec douceur. Et puis dans un monde saturé d’e-mails, recevoir un message personnalisé relève de l’expérience premium. C’est du soft power, du branding personnel en papier glacé.
Copier-coller. Attention cependant de ne pas verser dans le rituel creux, dans le copier-coller industriel. Si vous vous contentez d’un « Meilleurs vœux pour 2026 », autant passer votre tour. A l’inverse, une personnalisation chronophage peut s’avérer contre-productive. Sans parler du risque réputationnel : une faute d’orthographe dans le nom du destinataire, et votre image de leader méticuleux s’effondre...
ROI/RSE. Je résume le dilemme : la vraie question n’est pas « écrire ou ne pas écrire », mais comment créer de la valeur relationnelle sans passer pour un opportuniste en quête de ROI. Certains dirigeants optent pour la carte digitale, écologique (bonus RSE). D’autres, comme moi, pour l’élégance du carton manuscrit – plus émotionnel et disruptif qu’un like, non ? L’important, selon les travaux du sociologue américain Mark Granovetter sur les « liens faibles », c’est la sincérité, pas les chichis.
Signal faible. En somme, la carte de vœux n’est ni un levier miracle ni une perte de temps absolue. C’est un signal faible. Si vous choisissez de franchir le pas, faites simple, authentique, et surtout… relisez le nom du destinataire. Vœux ou pas ? J’ai demandé à Copilot une check-list (un peu sarcastique) pour vous faciliter le choix. La voici.
✅ Vous avez moins de 50 contacts ? Sortez le stylo, vous avez encore une vie sociale.
✅ Vous avez plus de 200 contacts ? Oubliez le papier, sauf si vous avez un stagiaire sous la main (et un bon stock de café).
✅ Votre réseau est composé à 80 % de gens qui ne répondent jamais à vos mails ? Envoyez un GIF, ça fera le même effet.
✅ Vous avez un budget communication ? Externalisez, et appelez ça « campagne relationnelle premium ».
✅ Vous êtes sincèrement content de l’année écoulée ? Écrivez. Sinon, ne mentez pas : le silence est parfois la meilleure carte.
Vœux. A cette heure, pas de nouvelle de la carte de vœu de l’Opinion… Pour faire baisser la pression, le DG a pris la peine de préciser : « Choisir, c’est renoncer. mais pourquoi renoncer ? Avec l’impression numérique, il ne coûtera pas plus cher de faire deux ou trois versions de la carte ». GenXO faisant relâche les deux prochaines semaines, je vous souhaite, chers zoomers, tous mes vœux de bonheur et de réussite pour cette nouvelle année (ce message tient lieu de... carte de vœu!).
GénXO. GénXO, c’est un X comme eXpérience et un O comme Opportunité, pour les actifs suractifs de plus de 55 ans, qui ont envie de vivre une vie professionnelle unique. Et puisque on appelle désormais les membres de la Génération Z les zoomers, je propose de baptiser notre communauté les xoomers. Partagez X’O, suivez-nous sur LinkedIn !
Et rendez-vous le vendredi 9 janvier 2025.
Rémi Godeau, rédacteur en chef de l’Opinion
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