Un accord sur le climat semble loin d'émerger à Varsovie
Reuters/Reuters - Délégués de la conférence de la Convention de l'Onu sur les changements climatiques, à Varsovie. La conférence, qui aurait dû s'achever vendredi, se prolongeait tôt samedi matin, mais les
par
Alister Doyle et Michael Szabo
VARSOVIE (Reuters) -
La conférence de la Convention de l'Onu sur les changements climatiques, qui
aurait dû s'achever vendredi, se prolongeait tôt samedi matin, mais les 195
pays présents semblaient loin d'un accord, en particulier sur la question des
aides aux pays en développement.
Les délégations
devaient jeter les bases d'un nouveau pacte climatique mondial censé être
accepté lors de la conférence prévue à Paris en décembre 2015 et entrer en
vigueur après 2020, mais à part un accord sur la protection des forêts
tropicales, aucune mesure concrète n'a émergé des deux semaines de discussions
menées dans la capitale polonaise.
En 2009, les pays
industrialisés avaient convenu de faire passer leur assistance en matière de climat
à 100 milliards de dollars (75 milliards d'euros) par an à partir de 2020,
alors qu'elle représentait dix milliards de dollars par an entre 2010 et 2012.
Frappées par la
récession mondiale, les nations les plus riches résistent désormais aux appels
à s'engager de manière ferme pour relever leur assistance entre 2013 et 2019,
alors que les pays en développement veulent mettre en oeuvre un
"mécanisme" qui viendrait s'ajouter aux structures actuelles d'aides.
"Sur les
questions financières, il n'y a pas eu de progrès", a regretté Claudia
Salerno, représentante du Venezuela, membre d'un groupe de pays en
développement, qui comprend notamment la Chine et l'Indonésie.
Un projet d'accord se
contentait seulement samedi matin de presser les pays développés de mettre en
oeuvre des "niveaux plus élevés" d'aide.
"Les pourparlers
de Varsovie, qui auraient dû constituer un pas en avant important, (...) sont
sur le point d'accoucher de presque rien", a constaté le principal
négociateur chinois, Su Wei.
SIGNAUX "TROP FAIBLES"
A la veille de la
conclusion prévue des travaux, quelque 800 représentants de 13 associations de
défense de l'environnement, dont Greenpeace et le Fonds mondial pour la nature
(WWF), ont claqué la porte des débats en signe d'exaspération face au blocage
des débats.
On espérait au départ
que la conférence déboucherait au moins sur un calendrier pour définir des
promesses de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) et de
financements ambitieux à temps pour Paris 2015, mais la sélection des sujets et
leur formulation se sont révélées être politiquement très sensibles.
"Les signaux
politiques sont tout simplement trop faibles" en vue de 2015, selon
Naderev Sano, le délégué des Philippines, qui a passé le sommet en grève de la
faim, afin de soutenir les victimes du typhon Haiyan, à l'origine de la mort de
plus de 5.000 personnes dans son pays.
Les pays
industrialisés veulent mettre l'accent sur des objectifs en matière de GES
alors que les nations en développement estiment que les plus riches, en tant
que pollueurs "historiques", doivent montrer l'exemple en fixant des
objectifs et en finançant l'essentiel de la "facture".
En France, qui a été
officiellement désignée vendredi pays hôte de la 21e Conférence, l'Elysée a dit
espérer faire adopter à cette occasion un accord "contraignant" pour
contenir le réchauffement de la Terre à 2°C d'ici 2100.
Le ministre français
délégué au Développement, Pascal Canfin, a estimé que tous les pays devraient
présenter d'ici le début 2015 des objectifs pour les émissions de GES au-delà
de 2020.
"Varsovie sera un
bon tremplin pour Paris si chaque Etat applique le principe de mettre sur la
table des engagements chiffrés (...) d'ici le début 2015 au plus tard",
a-t-il dit vendredi.
Jean-Loup Fiévet et
Julien Dury pour le service français
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