samedi 23 novembre 2013

Un accord sur le climat semble loin d'émerger à Varsovie

Un accord sur le climat semble loin d'émerger à Varsovie




par Alister Doyle et Michael Szabo
VARSOVIE (Reuters) - La conférence de la Convention de l'Onu sur les changements climatiques, qui aurait dû s'achever vendredi, se prolongeait tôt samedi matin, mais les 195 pays présents semblaient loin d'un accord, en particulier sur la question des aides aux pays en développement.
Les délégations devaient jeter les bases d'un nouveau pacte climatique mondial censé être accepté lors de la conférence prévue à Paris en décembre 2015 et entrer en vigueur après 2020, mais à part un accord sur la protection des forêts tropicales, aucune mesure concrète n'a émergé des deux semaines de discussions menées dans la capitale polonaise.
En 2009, les pays industrialisés avaient convenu de faire passer leur assistance en matière de climat à 100 milliards de dollars (75 milliards d'euros) par an à partir de 2020, alors qu'elle représentait dix milliards de dollars par an entre 2010 et 2012.
Frappées par la récession mondiale, les nations les plus riches résistent désormais aux appels à s'engager de manière ferme pour relever leur assistance entre 2013 et 2019, alors que les pays en développement veulent mettre en oeuvre un "mécanisme" qui viendrait s'ajouter aux structures actuelles d'aides.
"Sur les questions financières, il n'y a pas eu de progrès", a regretté Claudia Salerno, représentante du Venezuela, membre d'un groupe de pays en développement, qui comprend notamment la Chine et l'Indonésie.
Un projet d'accord se contentait seulement samedi matin de presser les pays développés de mettre en oeuvre des "niveaux plus élevés" d'aide.
"Les pourparlers de Varsovie, qui auraient dû constituer un pas en avant important, (...) sont sur le point d'accoucher de presque rien", a constaté le principal négociateur chinois, Su Wei.
SIGNAUX "TROP FAIBLES"
A la veille de la conclusion prévue des travaux, quelque 800 représentants de 13 associations de défense de l'environnement, dont Greenpeace et le Fonds mondial pour la nature (WWF), ont claqué la porte des débats en signe d'exaspération face au blocage des débats.
On espérait au départ que la conférence déboucherait au moins sur un calendrier pour définir des promesses de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) et de financements ambitieux à temps pour Paris 2015, mais la sélection des sujets et leur formulation se sont révélées être politiquement très sensibles.
"Les signaux politiques sont tout simplement trop faibles" en vue de 2015, selon Naderev Sano, le délégué des Philippines, qui a passé le sommet en grève de la faim, afin de soutenir les victimes du typhon Haiyan, à l'origine de la mort de plus de 5.000 personnes dans son pays.
Les pays industrialisés veulent mettre l'accent sur des objectifs en matière de GES alors que les nations en développement estiment que les plus riches, en tant que pollueurs "historiques", doivent montrer l'exemple en fixant des objectifs et en finançant l'essentiel de la "facture".
En France, qui a été officiellement désignée vendredi pays hôte de la 21e Conférence, l'Elysée a dit espérer faire adopter à cette occasion un accord "contraignant" pour contenir le réchauffement de la Terre à 2°C d'ici 2100.
Le ministre français délégué au Développement, Pascal Canfin, a estimé que tous les pays devraient présenter d'ici le début 2015 des objectifs pour les émissions de GES au-delà de 2020.
"Varsovie sera un bon tremplin pour Paris si chaque Etat applique le principe de mettre sur la table des engagements chiffrés (...) d'ici le début 2015 au plus tard", a-t-il dit vendredi.
Jean-Loup Fiévet et Julien Dury pour le service français


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire