Vendredi 4 juillet – #72 : Ne tirez pas sur l’entreprise !
BONJOUR ! Oui, ne tirez pas sur l’entreprise ! Cette exhortation, je l’adresse à nos parlementaires. Le marathon budgétaire s’amorce. Et avec lui les délires fiscaux, dont les entreprises sont toujours des cibles privilégiées. Caricatural ? Non. Les entreprises françaises sont les plus taxées du monde occidental, celles qui contribuent le plus au financement des dépenses sociales. Et chaque fois qu’il faut effacer la facture de nos lâchetés, comme avec le budget 2026, elles sont dans le viseur. Relisez Histoire d’une névrose ! Jean Peyrelevade raconte comment nos constitutions ignorent l’entreprise depuis la Révolution. Condorcet n’a pas été suivi lorsqu’il a voulu déclarer la liberté du commerce et de l’industrie comme l’un des principes constitutionnels, c’est dire...
Confiance. Mais notre classe politique devrait se méfier. The Times They Are a-Changin... Malgré une préférence nationale pour l'égalité, les Français n’ignorent pas la liberté économique. L’Opinion a publié un sondage Cluster17 (réalisé auprès de 1 400 personnes, entre le 19 et le 21 juin). Instructif. D’abord, lorsqu’on les interrogent sur leur confiance dans les organisations et les institutions, les sondés placent en tête l’armée, puis l’hôpital public, l'école et, en quatrième position : les entreprises. Devant l’Etat, les syndicats et les partis politiques. Fragiliser les entreprises, c’est toucher à un cadre stabilisant pour les citoyens.
Pression fiscale. Nuancés encore les Français lorsqu’ils s’agit d’analyser la politique de l’offre. Ils sont 56 % à estimer que les entreprises françaises... paient trop d’impôts et de charges ! Un jugement contrebalancé par le fait qu’ils trouvent à 57 % qu’elles reçoivent trop d’aides publiques. Radicaux, ils sont 66 % à juger que trop de normes encadrent l’activité des entreprises en France. Sans appel. On rêve d’un grand effacement parallèle, c’est-à-dire d’une réduction concomitante des prélèvements et des aides. Une façon d’afficher de vrais taux car, rappelons-le aux législateurs, même déduction faite des aides, la pression fiscale sur les entreprise demeurent la plus lourde d’Europe.
Pouvoir. Cette empathie pour l’entreprise, que devient-elle lorsqu’on évoque les dirigeants de groupe. Là encore, le sondage de Cluster17 est intéressant. Pour 52 % des sondés, ils doivent jouer un rôle dans le débat public. Mais en restant à leur place. Car ils ne sont que 29 % à dire que la France serait mieux gouvernée si les dirigeants d’entreprise occupaient les plus hautes fonctions politiques. Pas d’Elon Musk à l’Elysée – tant mieux ! Lorsque l’on demande aux sondés qui à le plus de pouvoir, ils répondent les dirigeants des grandes entreprises à 49 %, lors devant le président de la République (36 %). Il ne faut pas pousser quand même...
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Rémi Godeau, rédacteur en chef de l’Opinion
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