samedi 27 décembre 2014

Sur le Chemin de Compostelle ...

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                  Sur le Chemin de Compostelle
                                       
Le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, créé au IXe siècle, attire chaque année environ 200 000 randonneurs et pèlerins en quête d'eux-mêmes. Plus près de nous, trois amies se sont lancées sur les traces des pèlerins qui arpentent intérieurement depuis si longtemps cette quête qui change à jamais tous ceux qui en relèvent le défi…
Luce Paquette de Vars n’en est pas à sa première expérience, car elle revient tout juste de sa quatrième expédition à Compostelle. Avec elle, du 14 octobre au 19 novembre derniers, ses amies Rachelle Laplante et Hélène Bourdeau, toutes deux d’Embrun, ont décidé de vivre ce rapprochement de soi. Car c’est bien de cela dont il est question. «Le chemin de Compostelle ne nous quitte jamais plus après», s’entendent-elles à dire, des étoiles dans les yeux.
En discutant avec elles, on se sent soudainement transporté en Espagne, à Séville, leur lieu de départ. On ne peut s’empêcher de sentir l’excitation mais aussi le calme qui s’empare, comme par enchantement, des marcheurs qui empruntent les chemins escarpés, jusqu’à 1300 mètres d’altitude, enveloppés d’une nature luxuriante, sous un soleil de plomb. Pendant cinq semaines, le trio a marché, arpenté et découvert des milliers de cailloux lovés dans de magnifiques paysages imbibés de tant de souvenirs, de tant de prières.
Chaque jour, ce sont une vingtaine de kilomètres que les sexagénaires parcourent, en montée et en descente, portant un sac de huit kilos sur le dos contenant le strict minimum pour leur séjour. La journée de marche débute toujours vers les 7h30 et se termine vers les 16h. Elles partent d’un point A pour se rendre à un point B, en marchant à 4 km/h, et dorment dans une albergue (refuge en espagnol). «Nous étions en communion avec les gens que nous rencontrions dans les refuges et qui appréciaient les mêmes choses que nous comme la marche, la nature, la découverte, parce que c’est beaucoup ça faire le chemin de Compostelle pour moi. C’est le plus beau voyage pour moi car nous visitons tous les petits villages que nous traversons», explique Mme Paquette qui se qualifie comme une amante de la nature.
Pour Rachelle Laplante, cette expérience représente un défi personnel. «Tu marches tous les jours. Alors je m’étais lancé ce défi personnel. Mais un autre défi me titillait, celui de prendre mon temps, de vivre le moment présent. Je dois apprendre à ralentir et arrêter de faire mille choses à la fois. J’avais quelque chose à rencontrer, et je pense bien que ça à marcher», dit-elle calmement.
Hélène Bourdeau, avec comme bagage un cheminement personnel qui comprend un voyage en Inde de trois semaines, a appris que le silence était l’endroit idéal. «Le Chemin de Compostelle te permet d’être un avec tout, et quand tu l’es, tu vois la vie autour de toi. Tu as le temps de voir. Après ces cinq semaines, ça ne te quitte plus et tu ne veux surtout pas que ça te quitte. Je me sens beaucoup plus présente.»
Un ange est passé par là…. Lorsque l’on fait le Chemin de Compostelle, s’entendent-elles à dire, le côté spirituel fait partie intégrante de l’expérience. «Lorsque nous nous posions des questions sur le chemin que nous devions suivre, il y a toujours eu un signe. Une personne qui apparaissait ou encore un chien en haut d’une colline qui nous a guidées. Pourtant, nous étions seules.» Elles parlent également d’un grand coup de vent. Pourtant, en cette journée chaude, aucun vent ne balayait le chemin de terre. «Mais tout d’un coup, il y a eu un grand coup de vent devant nous, comme si ça avait balayé nos pensées», expliquent-elles. Pour les trois amies, le mot extraordinaire n’est pas assez fort et justifie à peine ce que l’on vit et combien l’on en ressort enrichi. «On apprend à vivre le moment présent. Et on ne se couche pas ou ne se lève jamais de mauvaise humeur. D’ailleurs, la mauvaise humeur n’existe pas sur le Chemin de Compostelle», insiste Mme Laplante.
Après 29 jours de marche, elles arrivent à la pointe du Finisterria, au kilomètre 0. La tradition veut qu’on y laisse quelque chose de personnel qui a suivi le marcheur tout au long de son pèlerinage. Mme Laplante y a déposé un gant, Mme Bourdeau, sa paire de gants, et Mme Paquette a enlevé sa botte de marche, a retiré son bas et l’y a déposé. «Le Chemin de Compostelle (est) une expérience hors du commun, que tout le monde devrait faire au moins une fois dans sa vie, quelque soit sa condition», conclut Mme Paquette.
Date: 
Tuesday, 23 December 2014 - 8:45pm
Newspaper: 

Journalist/e: 
Annie Lafortune

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