Pour une CGT de classe, de masse, démocratique et indépendante
Ne laissons pas l’appareil syndical étouffer
le nécessaire débat
par lundi 22 décembre 2014
Face au capitalisme qui
règne en maître sur la planète depuis 1991, les peuples, les salariés,
retraités et privés d’emplois ont besoin d’outils de luttes pour faire avancer
leurs revendications et construire un monde plus juste.
Dans l’Histoire, la CGT
a fait partie de ces outils et elle l’a payé très cher : tirs à balles
réelles sur les militants et les manifestants, arrestations, tortures et
déportations de militants et de responsables CGT par l’extrême-droite au
pouvoir dans les années 1940.
Certains sont revenus
des camps de concentration, comme Georges Séguy et Henri Krasuki du terrible
camp nazi de Mauthausen et une pensée fraternelle pour tous ceux qui y sont
morts de manière atroce.
Comment ne pas penser
aussi à la période des luttes anti coloniales. La CGT était bien sûr engagée
aux côtés des peuples en luttes pour se libérer du joug colonial qui pillait
leurs richesses et les traitait en sous-hommes.
La répression fut
terrible comme à Paris, au métro Charonne en 1962 ou des centaines de corps de
manifestants, en grande partie des Algériens, disparurent dans la Seine sous
les balles des flics du Préfet Papon, serviteur zélé de Vichy, puis aussi du
pouvoir Gaulliste.
Aussi, dire comme le
dit très récemment le Bureau Confédéral de la CGT que, "jamais dans
l’Histoire, la CGT n’a été aussi attaquée qu’aujourd’hui", c’est, soit
méconnaitre l’Histoire, soit la réécrire à des fins d’enfumage des militants,
des syndiqués, pour tenter d’interdire un libre débat.
Oui, en permanence, le
capital et ses petits valets, veulent des syndicats dociles et collaboratifs,
et la CGT, dont nombre de ses syndiqués et militants ne le sont pas, est en
permanence la cible d’attaques et de dénigrements.
La différence, c’est
qu’à ces époques, du syndiqué au Secrétaire Général, la CGT était toute entière
au service des luttes pour les revendications, pour la paix, pour un monde
meilleur.
Aujourd’hui, si un
grand nombre de syndicats d’entreprises, de sections syndicales (là ou elles
ont encore le droit d’exister) mettent toujours tous leurs moyens au service
des luttes, il n’en va pas de même dès lors que l’on commence à monter dans la
"hiérarchie" de l’appareil syndical.
Dans ces milieux,
"on" s’est embourgeoisé, "on" estime que "les grèves,
c’était bon hier, mais qu’aujourd’hui, ça ne marche plus".
"On" y vante
les mérites du dialogue social, et pourquoi pas, la signature d’accords
"gagnant-gagnant" (gnangnant !) avec le patronat et son
gouvernement.
Aussi, "l’affaire
Lepaon" n’est que la petite partie visible d’un iceberg beaucoup plus
important. Cet iceberg, une partie des dirigeants de la CGT veulent le cacher
pour qu’il n’y ait surtout pas débat, non seulement sur le train de vie du
Secrétaire Général et de son entourage, mais surtout sur les orientations de la
CGT.
Oui, il devrait y avoir
un débat libre, total, profond, vif, sans concession ni pression, autour d’une
question : l’orientation de la CGT. Cette dernière doit-elle être :
Ensuite il faudra dire
si les dirigeants actuels (et pas seulement Thierry Lepaon) correspondent à la
situation.
Personnellement, je
suis pour la tenue d’un congrès extraordinaire qui tranche cette question des
orientations et qui donne un bon coup de balai dans les directions syndicales.
Nous sommes nombreux à
craindre que la Direction de la CGT et ses relais ne reprennent la situation en
main, se présentent en victimes et mettent ainsi la chappe de plomb pour
empêcher tout débat.
La CGT deviendrait un
syndicat comme un autre. Elle serait alors en danger et commencerait à perdre
des syndiqués et des voix aux élections professionnelles. Mais n’est-ce pas
déjà le cas ? Alors pourquoi ?
Pourquoi par exemple,
n’avons-nous toujours pas les résultats avec les variations, et une analyse
démocratique des dernières élections ? S’il n’y a pas de débat libre, il
n’y aura jamais de réponse à cette question. Ne nous laissons ni enfumer ni
intimider ! Ne laissons pas à d’autres le pouvoir de réfléchir et de
décider à notre place !
Michel Drapet, ancien
secrétaire général de l’UD CGT 79
Interview du délégué
central CGT de PSA
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