Translate

vendredi 26 décembre 2014

Pour une CGT de classe, de masse, démocratique et indépendante

http://www.rezocitoyen.org

Pour une CGT de classe, de masse, démocratique et indépendante

 

Ne laissons pas l’appareil syndical étouffer le nécessaire débat

par Michel Drapet lundi 22 décembre 2014


Face au capitalisme qui règne en maître sur la planète depuis 1991, les peuples, les salariés, retraités et privés d’emplois ont besoin d’outils de luttes pour faire avancer leurs revendications et construire un monde plus juste.
Dans l’Histoire, la CGT a fait partie de ces outils et elle l’a payé très cher : tirs à balles réelles sur les militants et les manifestants, arrestations, tortures et déportations de militants et de responsables CGT par l’extrême-droite au pouvoir dans les années 1940.
Certains sont revenus des camps de concentration, comme Georges Séguy et Henri Krasuki du terrible camp nazi de Mauthausen et une pensée fraternelle pour tous ceux qui y sont morts de manière atroce.
Comment ne pas penser aussi à la période des luttes anti coloniales. La CGT était bien sûr engagée aux côtés des peuples en luttes pour se libérer du joug colonial qui pillait leurs richesses et les traitait en sous-hommes.
La répression fut terrible comme à Paris, au métro Charonne en 1962 ou des centaines de corps de manifestants, en grande partie des Algériens, disparurent dans la Seine sous les balles des flics du Préfet Papon, serviteur zélé de Vichy, puis aussi du pouvoir Gaulliste.
Aussi, dire comme le dit très récemment le Bureau Confédéral de la CGT que, "jamais dans l’Histoire, la CGT n’a été aussi attaquée qu’aujourd’hui", c’est, soit méconnaitre l’Histoire, soit la réécrire à des fins d’enfumage des militants, des syndiqués, pour tenter d’interdire un libre débat.
Oui, en permanence, le capital et ses petits valets, veulent des syndicats dociles et collaboratifs, et la CGT, dont nombre de ses syndiqués et militants ne le sont pas, est en permanence la cible d’attaques et de dénigrements.
La différence, c’est qu’à ces époques, du syndiqué au Secrétaire Général, la CGT était toute entière au service des luttes pour les revendications, pour la paix, pour un monde meilleur.
Aujourd’hui, si un grand nombre de syndicats d’entreprises, de sections syndicales (là ou elles ont encore le droit d’exister) mettent toujours tous leurs moyens au service des luttes, il n’en va pas de même dès lors que l’on commence à monter dans la "hiérarchie" de l’appareil syndical.
Dans ces milieux, "on" s’est embourgeoisé, "on" estime que "les grèves, c’était bon hier, mais qu’aujourd’hui, ça ne marche plus".
"On" y vante les mérites du dialogue social, et pourquoi pas, la signature d’accords "gagnant-gagnant" (gnangnant !) avec le patronat et son gouvernement.
Aussi, "l’affaire Lepaon" n’est que la petite partie visible d’un iceberg beaucoup plus important. Cet iceberg, une partie des dirigeants de la CGT veulent le cacher pour qu’il n’y ait surtout pas débat, non seulement sur le train de vie du Secrétaire Général et de son entourage, mais surtout sur les orientations de la CGT.
Oui, il devrait y avoir un débat libre, total, profond, vif, sans concession ni pression, autour d’une question : l’orientation de la CGT. Cette dernière doit-elle être :
- dans le dialogue social collaboratif avec le patronat et son gouvernement ?
- dans la lutte des classes avec les salariés, retraités, privés d’emploi et tous ceux qui, dans le monde, luttent contre le capital. (Je suis bien sûr partisan de cette dernière orientation)
Ensuite il faudra dire si les dirigeants actuels (et pas seulement Thierry Lepaon) correspondent à la situation.
Personnellement, je suis pour la tenue d’un congrès extraordinaire qui tranche cette question des orientations et qui donne un bon coup de balai dans les directions syndicales.
Nous sommes nombreux à craindre que la Direction de la CGT et ses relais ne reprennent la situation en main, se présentent en victimes et mettent ainsi la chappe de plomb pour empêcher tout débat.
La CGT deviendrait un syndicat comme un autre. Elle serait alors en danger et commencerait à perdre des syndiqués et des voix aux élections professionnelles. Mais n’est-ce pas déjà le cas ? Alors pourquoi ?
Pourquoi par exemple, n’avons-nous toujours pas les résultats avec les variations, et une analyse démocratique des dernières élections ? S’il n’y a pas de débat libre, il n’y aura jamais de réponse à cette question. Ne nous laissons ni enfumer ni intimider ! Ne laissons pas à d’autres le pouvoir de réfléchir et de décider à notre place !
Michel Drapet, ancien secrétaire général de l’UD CGT 79
Interview du délégué central CGT de PSA


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire