La Crimée est la vengeance de Poutine: il rumine depuis 1999
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Il
y a tout juste quinze ans, je manquais à la promesse que je m'étais faite à
moi-même: après avoir été capturée et menacée d'exécution par des guérilleros
kosovars l'année précédente, j'avais juré de renoncer au journalisme de guerre.
Et voilà que je me rendais à Belgrade pour faire un reportage sur les effets
qu'avait sur la Serbie la campagne de bombardements de l'Otan. Lorsque mes amis
avaient mis en doute le bien-fondé de ma décision, je leur avais expliqué que
le cours de l'histoire était en train de changer et qu'il fallait que j'y sois
pour témoigner.
Je m'étais trompée sur
la partie témoignage: je suis bien restée six semaines dans la région, j'ai
écrit plusieurs articles, dont 34 pour Slate, depuis la Serbie, le Monténégro
et la Macédoine, mais il a fallu bien plus longtemps pour que le catastrophique
changement historique devienne flagrant. Il a fallu 15 ans. Et l'invasion de
l'Ukraine par la Russie est la conclusion de cette histoire.
Le 24 mars 1999,
le Premier ministre russe Ievgeni Primakov se trouvait dans un avion
à destination de Washington lorsqu'il apprit que l'Otan avait commencé à
bombarder le Kosovo. Il ordonna au pilote de faire demi-tour. Quelques heures
plus tard, il atterrissait dans un Moscou vibrant de l'affront de ne pas avoir été
consulté. Si les Russes n'avaient qu'une vague idée de ce qu'était le Kosovo,
celle que la Serbie était un territoire peuplé de Slaves orthodoxes comme eux
et que la Yougoslavie faisait à juste titre partie de la sphère d'influence de
Moscou était fortement ancrée.
La montée des
sentiments anti-américains
Ne pas être consultés
-ni même avertis apparemment- envoyait clairement le message que les Etats-Unis
avaient décidé qu'ils règneraient désormais sur un monde unipolaire. Impossible
même de prétendre reconnaître le statut de superpuissance sur le déclin de la
Russie: le président Bill Clinton avait choisi de ne pas (...) Lire la suite sur
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