| L'actualité du samedi 25/01/2014 |
La UNE
Etouffé
A quoi
servent encore les Verts ? La question peut paraître choquante à ceux qui
militent sans relâche pour la cause écologique, mais force est de constater que
ce parti hétéroclite, qui va fêter ses 30 ans la semaine prochaine, peine
à être audible - en tout cas d’une seule voix - et à trouver sa juste
place sur la scène politique. Sa mutation en Europe
Ecologie-les Verts n’y a rien changé. Certes, elle lui a permis de
connaître son heure de gloire en 2009 avec un score inédit de 16,3% aux
élections européennes, mais ce succès tenait beaucoup à l’énergie fédératrice
de sa figure de proue, Daniel Cohn-Bendit. Depuis, le parti a implosé, ses
différent(e)s leaders tirant à hue et à dia, et les écologistes
ne donnent plus à voir que batailles d’egos et querelles de
territoires. Depuis, surtout, le parti a conclu un accord avec
les socialistes et fait le pari, adulte mais risqué, de peser au sein
du gouvernement. Pour l’instant, c’est raté. Comme le note le philosophe
Dominique Bourg dans ces colonnes, «en
sous-traitant la question écologique aux Verts, le PS s’est immunisé
contre l’influence des idées vertes». Il suffit, pour s’en convaincre,
d’étudier le bilan de François Hollande en la matière. Accablant. Le nucléaire,
dont il avait promis de faire baisser la part dans la production d’électricité
nationale, ne va pas bouger d’un atome, ou si peu, et les énergies
renouvelables restent durablement plombées. Le plus paradoxal, c’est que la
société n’a jamais été aussi sensible à l’impératif écologique, la bataille
contre les gaz de schiste et le boum du bio le montrent bien : deux combats
d’abord partis de l’échelon local, comme un retour aux sources. Peut-être une
leçon à tirer pour un parti englué dans des querelles politiciennes.
Par Alexandra Schwartzbrod
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