Gifle pour le PS, éliminé de la législative dans l'ex-fief de Cahuzac
AFP/AFP - Photo Par Mehdi Fedouach - Le Parti socialiste a essuyé l'échec qu'il redoutait dimanche soir dans l'ancien fief de Jérôme Cahuzac lors du premier tour de la législative partielle visant à le remplacer
Le Parti socialiste a essuyé l'échec qu'il redoutait
dimanche soir dans l'ancien fief de Jérôme Cahuzac lors du premier tour de la
législative partielle visant à le remplacer à l'Assemblée nationale, qui a
débouché sur l'élimination de son candidat, coiffé au poteau par l'UMP et le
FN.
Le maire UMP de Fumel,
Jean-Louis Costes, est arrivé en tête avec 28,71% des voix, suivi du candidat
du Front national, Etienne Bousquet-Cassagne, avec 26,04% des suffrages.
Bernard Barral a lui
obtenu 23,69%, représentant seulement 10,35% des inscrits, un score insuffisant
pour être qualifié au deuxième tour.
Le PS a immédiatement
réagi en appelant à "faire barrage" au candidat FN au second tour.
"Pour le second
tour, le 23 juin, le PS appelle les électeurs à faire barrage au candidat du
Front national", écrit M. Désir, dans un communiqué cosigné avec
Christophe Borgel, secrétaire national aux élections.
Bernard Barral a suivi
les consignes nationales, en appelant lui aussi à un "front
républicain", qui soutiendrait le maire de Fumel, 49 ans, contre le jeune
Etienne Bousquet-Cassagne, 23 ans.
"J'ai mal à mon
coeur"
"Je demande à
toutes les électrices et électeurs à faire front et barrage au FN", a
lancé devant les caméras M. Barral.
"Ce soir, j'ai
mal à mon coeur et surtout à la France", a déclaré Bernard Barral.
L'UDI de Jean-Louis
Borloo a de son côté affirmé dimanche que l'élimination du PS dès le premier
tour et la qualification du FN venaient "sanctionner à nouveau l'absence
ce cap de François Hollande et de confiance en sa capacité à protéger les
Français" de la crise.
Quelque 75.000
électeurs étaient appelés aux urnes pour ce scrutin hautement symbolique car il
s'agissait pour la majorité de laver l'affront infligé à son propre camp par
Jérôme Cahuzac, ex-ministre du Budget, mis en examen pour blanchiment de fraude
fiscale.
Le scrutin intervient
en outre après deux défaites électorales pour le Parti socialiste, qui a perdu
le week-end dernier deux circonscriptions des Français à l'étranger, l'UDI et
l'UMP.
Le PS comme l'UMP
avaient d'ailleurs concentré ces derniers jours leurs attaques sur le FN,
craignant la montée du parti frontiste déjà bien implanté dans ce département
rural paupérisé, où le candidat Etienne Bousquet-Cassagne, étudiant en BTS
commerce, avait obtenu le meilleur score du parti en Aquitaine, en 2012, dans
la 2ème circonscription, avec 17,9% des suffrages, un score qu'il a encore
amélioré lors de ce scrutin.
Campagne troublée par
l'indécision de Cahuzac
L'ancien chef
d'entreprise à la retraite Bernard Barral, 66 ans, avait été désigné par les
militants socialistes au milieu d'une campagne troublée par l'indécision de
Jérôme Cahuzac, qui avait attendu le 18 mai pour renoncer à briguer sa propre
succession.
Pendant la campagne le
PS avait dépêché son premier secrétaire, Harlem Désir, et les ministres de
l'Intérieur et de l'Agriculture Manuel Valls et Stéphane Le Foll pour le
soutenir.
De son côté,
Jean-François Copé, le président de l'UMP, venu vendredi soutenir Jean-Louis
Costes, avait aussi mis en garde les électeurs contre le vote Front national,
lors d'un meeting à Bias.
"Voter FN - comme
nous ne faisons pas d'alliance avec le FN - c'est donner un coup de main à la
gauche", a-t-il lancé tout en rappelant que son parti refuserait toute
alliance avec le parti de Marine Le Pen.
Le candidat socialiste
a en outre souffert de l'éparpillement des voix à gauche, alors que les Verts
et le Front de gauche notamment ont présenté des candidats, Lionel Feuillas et
Marie-Hélène Loiseau, qui ont obtenu respectivement 1,22 et 2,22% des
suffrages.
Le taux d'abstention a
par ailleurs été très élevé, s'établissant à 54,12% des inscrits, contre 37,31%
en 2012, lorsque Jérôme Cahuzac avait été élu haut la main, avec plus de 61%
des suffrages.
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