CONTROVERSES
Attention au «tous pourris»
Mardi 26 Mars 2013 à 16:00 |
MARC BLONDEL
Nos élites, nourries au lait du capitalisme et à la «gestion du possible», pourraient sans le vouloir attiser un certain poujadisme.
A en croire un récent sondage, dès lors que le citoyen perçoit, de son travail ou de ses rentes ou actions, 6 500 € par mois, il est déclaré riche. A la lecture de cette affirmation j'avoue avoir eu un réflexe quelque peu teinté de poujadisme. Combien d'élus au Parlement et au Sénat émargent en deçà de ces 6 500 € mensuels ? Aucun. Donc, dans ma logique quelque peu cartésienne, je fais un constat : nous sommes gouvernés par les riches. Poussant plus loin mes investigations, j'ai vainement cherché les élus des deux Assemblées qui venaient du milieu salarié et plus particulièrement du privé, sans grand succès. Mais quelle avalanche d'énarques, de sortis de HEC ou d'écoles supérieures !
Il n'est pas question de s'étonner que des citoyens de milieux modestes aient pu accéder aux écoles les plus cotées de notre Hexagone, c'était un objectif républicain, mais l'ennui, c'est que ces écoles sont normatives, elles structurent des citoyens quelque peu formatés, comme l'on dit maintenant, et le format énarchique, c'est «la gestion du possible», somme toute ce qui est logique pour des futurs gestionnaires de l'administration.
Mais, lorsque le gouvernement, les élus de la majorité et de l'opposition, les chefs d'administration et parfois les dirigeants des entreprises privées, sont adeptes de cette logique, que peuvent en espérer les citoyens et surtout les salariés ? «La gestion du possible»n'autorise que la soumission au dogme capitaliste, les avancées sociales, que ce soient les congés payés de 1936, les assurances sociales de 1929 et la Sécurité sociale de 1945, ont été considérées, notamment par les patrons et les titulaires de capitaux, comme impossibles lors de leur mise en place.
Elles sont maintenant, avec le tourisme et la solvabilité du corps médical et des entreprises de fabrication chirurgicale voire médicamenteuses, une part importante du PIB, c'est-à-dire de la richesse produite, sans parler du soutien à la consommation qu'elles provoquent, qui participe à la croissance.
Mais pour cela, il faut oser, sortir du possible. C'est dans ces conditions que le maire de Lyon, favorable au cumul des mandats - ce qui n'est pas d'ailleurs aussi simple à régler - indique, cherchant un argumentaire, que son adjoint, avec 3 500 € mensuels, serait en situation délicate. En dehors du fait que le président de la République considérait, ante élection, que 4 000 € étaient la mesure de la richesse, peut-on faire remarquer que, pour un élu local, l'indemnité est égale à trois fois le Smic ? Il y a donc longtemps que ces représentants du peuple ne savent plus - s'ils l'ont su un jour - ce que signifie attendre la fin du mois dès le 20 de celui-ci, de payer la cantine des enfants et d'ajourner toutes dépenses, faute de moyens.
Les inégalités ne font que s'accroître, les salariés honorent leur loyer, voire la facture d'électricité, avec de plus en plus de difficultés. Gageons que ces citoyens sauront réagir. Et comment s'étonner qu'ils s'engouffrent dans un poujadisme qui conduira au : «tous pourris» ? C'est alors la démocratie qui sera en cause.
Il n'est pas question de s'étonner que des citoyens de milieux modestes aient pu accéder aux écoles les plus cotées de notre Hexagone, c'était un objectif républicain, mais l'ennui, c'est que ces écoles sont normatives, elles structurent des citoyens quelque peu formatés, comme l'on dit maintenant, et le format énarchique, c'est «la gestion du possible», somme toute ce qui est logique pour des futurs gestionnaires de l'administration.
Mais, lorsque le gouvernement, les élus de la majorité et de l'opposition, les chefs d'administration et parfois les dirigeants des entreprises privées, sont adeptes de cette logique, que peuvent en espérer les citoyens et surtout les salariés ? «La gestion du possible»n'autorise que la soumission au dogme capitaliste, les avancées sociales, que ce soient les congés payés de 1936, les assurances sociales de 1929 et la Sécurité sociale de 1945, ont été considérées, notamment par les patrons et les titulaires de capitaux, comme impossibles lors de leur mise en place.
Elles sont maintenant, avec le tourisme et la solvabilité du corps médical et des entreprises de fabrication chirurgicale voire médicamenteuses, une part importante du PIB, c'est-à-dire de la richesse produite, sans parler du soutien à la consommation qu'elles provoquent, qui participe à la croissance.
Mais pour cela, il faut oser, sortir du possible. C'est dans ces conditions que le maire de Lyon, favorable au cumul des mandats - ce qui n'est pas d'ailleurs aussi simple à régler - indique, cherchant un argumentaire, que son adjoint, avec 3 500 € mensuels, serait en situation délicate. En dehors du fait que le président de la République considérait, ante élection, que 4 000 € étaient la mesure de la richesse, peut-on faire remarquer que, pour un élu local, l'indemnité est égale à trois fois le Smic ? Il y a donc longtemps que ces représentants du peuple ne savent plus - s'ils l'ont su un jour - ce que signifie attendre la fin du mois dès le 20 de celui-ci, de payer la cantine des enfants et d'ajourner toutes dépenses, faute de moyens.
Les inégalités ne font que s'accroître, les salariés honorent leur loyer, voire la facture d'électricité, avec de plus en plus de difficultés. Gageons que ces citoyens sauront réagir. Et comment s'étonner qu'ils s'engouffrent dans un poujadisme qui conduira au : «tous pourris» ? C'est alors la démocratie qui sera en cause.
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