Législatives italiennes : vers un blocage et un nouveau vote ?
L'ancien Premier ministre, Silvio Berlusconi, lors d'un discours le 7 février 2013 à Rome (Italie).
(ANDREAS SOLARO / AFP)
Bataille de calculettes après les législatives en Italie. La coalition de gauche menée par Pier Luigi Bersani arriverait en tête à la Chambre des députés, selon des projections publiées lundi 25 février. D'autres projections donnent des résultats différents au Sénat, où la coalition de droite de Silvio Berlusconi pourrait arriver en tête. Faute de majorité, le futur gouvernement verrait le spectre d'un nouveau vote se profiler. Francetv info revient sur ces premières tendances, en attendant les chiffres officiels.
Léger avantage pour la gauche à la Chambre des députés
La coalition de gauche emmenée par le chef du Parti démocrate, Pier Luigi Bersani, s'adjugerait une confortable majorité grâce au système électoral qui accorde 55% des sièges à la formation arrivant en tête. Les premiers résultats partiels (sur seulement un tiers des bureaux) lui attribuaient lundi soir 31,7% des voix, contre 27% à la coalition de droite de Silvio Berlusconi. Mais de premières projections reposant sur des échantillons représentatifs donnaient en début de soirée un écart bien plus réduit (29-29,5% contre 28,5-28,6%).
La projection de la Rai place le Mouvement 5 étoiles (M5S) de l'humoriste Beppe Grillo en troisième position, avec 26,3% des voix à la Chambre des députés. La coalition centriste du chef du gouvernement sortant, Mario Monti, se retrouve elle en quatrième position, avec près de 10,8%. Une autre projection IPR pour Mediaset TV donne des résultats similaires.
Pier Luigi Bersani, le candidat du Parti démocrate italien, donne un discours le 22 février 2013 à Rome (Italie).
(FRANCO ORIGLIA / GETTY IMAGES)La droite bien partie pour remporter le Sénat
La gauche serait en tête avec 32,35% des voix, contre 29,9% pour la droite berlusconienne, sur la base des deux tiers des bulletins dépouillés. Ce score inverse une tendance donnée précédemment par des projections d'instituts de sondage qui voyaient la droite aux premières loges.
Mais une victoire en voix ne se traduit pas automatiquement par la majorité absolue des sièges, fixée à 158 sièges. Le système électoral du Sénat accorde en effet une prime majoritaire au niveau de chaque région. Par exemple, les résultats de la Lombardie, région la plus riche et la plus peuplée, pèseront très lourd dans la balance. Selon les projections de la Rai, la coalition de centre droit devrait remporter 113 sièges au palais Madame, devant le centre gauche de Pier Luigi Bersani (105 sièges), le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo (63 sièges) et les centristes de Mario Monti (20).
Vers un nouveau vote ?
En l'absence d'alliance avec le parti de Beppe Grillo au Sénat, aucune force ne pourra remporter de majorité au Sénat, rendant le pays difficilement gouvernable. Face à l'hypothèse d'un blocage institutionnel, un haut responsable du centre gauche a déjà évoqué lundi un nouveau vote. "Le scénario qui se dessine à partir des projections dont nous disposons pour l'instant laisse penser qu'il n'y aura pas de gouvernement stable et que nous devrons revoter", a déclaré à la Rai Stefano Fassina, porte-parole du Parti démocrate pour les questions économiques. "C'est sûr que s'il y a une majorité à la Chambre et une autre au Sénat, il n'y a pas de gouvernement", a-t-il ajouté plus tard.
Avant cela, le nouveau Parlement va devoir élire un président pour chaque chambre et désigner un gouvernement. Surtout, les parlementaires vont devoir former une majorité des deux-tiers pour élire un nouveau président de la République. Les prochains jours s'annoncent mouvementés.
La Bourse suspendue aux résultats
La Bourse de Milan a terminé lundi en hausse de 0,73%, effaçant une grande partie de ses gains antérieurs alors que le résultat des élections législatives en Italie apparaissait incertain et le risque d'instabilité politique non négligeable.
L'indice vedette FTSE Mib s'est établi à 16 352 points, en hausse de 0,73% après une séance très volatile marquée par plusieurs changements de tendance au fil des annonces de résultats partiels.
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