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Comme l’algorithme est taquin, ouvrir Twitter X est à chaque fois, une petite épreuve. Il nous propose en effet immédiatement la piétaille des tapins de plateau, qui vient y dégoiser ses inepties. Et il y a quelques jours brusquement, ils étaient tous là, en rangs serrés, et reproduisant triomphalement les termes d’une dépêche de l’agence Reuters. Il ne manquait personne, ni la célèbre hôtesse de l’air, ni le gendarme auxiliaire, ni les blondes d’astreinte, ni les femmes crapaud, les femmes méduse, les ganaches de la deuxième section, les néocons appointés, etc. etc. Enfin tous ceux dont on évite soigneusement la prose. Sauf que là ils disaient tous manifestement la même chose. Que se passait-il donc ? Pourquoi cette soudaine explosion de spasmes orgastiques ?
Reuters, l’officine de propagande anglaise bien connue, venait de publier une dépêche reprenant scrupuleusement toute la rhétorique de la coalition des chihuahuas. Les services de renseignement américains étaient formels, après avoir dévoré la totalité de l’Ukraine, Poutine allait s’attaquer à tous ses voisins en général et en particulier aux pays de l’UE. Et ce parce que le roi moujik, son objectif suprême, c’est la reconstitution de l’URSS et ensuite la domination de l’ensemble de l’Europe.
Bref la routine, avec les conneries habituelles. Pas de quoi en faire un fromage.
Le problème c’est qu’immédiatement après, tous les médias du système Macron reprenaient l’info, et proclamaient « notre leader bien-aimé a raison ! Le colonel Soja aussi, il faut envoyer nos enfants mourir en Estonie, etc. etc. » Là, ça commençait à devenir un peu bizarre, que cette unanimité panurgique. Le récit des « élites » européennes est inepte, ce n’est pas nouveau. On sait parfaitement à quoi il sert, c’est-à-dire à justifier un discours belliciste destiné à maintenir au pouvoir des dirigeants minoritaires en échec. Mais quand même, le larbinisme médiatique porté à ce niveau, la séquence commençait à susciter quelques interrogations.
Qui se transformèrent en perplexité avec l’intervention courroucée de Tulsi Gabbard, la patronne du renseignement américain. Plutôt discrète habituellement, la voilà qui se jette goulûment sur cette dépêche, et ne l’envoie pas dire.
« Non, c’est un mensonge venu de la propagande de @Reuters, qui est sciemment propagée au nom des bellicistes qui veulent saper les efforts inlassables du président Trump pour mettre fin à cette guerre sanglante qui a fait plus d’un million de victimes des deux côtés. » On n’est pas plus aimable.
Et elle poursuit son réquisitoire : « Vous propagez dangereusement ce récit mensonger pour bloquer les efforts de paix du président Trump et fomentez l’hystérie et la peur au sein de la population afin de l’amener à soutenir l’escalade de la guerre, ce qui est précisément ce que souhaitent l’OTAN et l’UE pour entraîner l’armée américaine directement dans une guerre contre la Russie. » Car il s’agit bien d’un réquisitoire, les coupables étant nommément désignés. L’UE, ça commence à devenir une habitude du côté américain, mais l’OTAN ! Qui jusqu’à nouvel ordre est quand même une organisation dirigée par les États-Unis. UE et OTAN présentées comme des adversaires, voire comme des ennemis c’est quand même un drôle de scoop.
Il y a certes les foucades trumpiennes, mais la Maison-Blanche doit quand même être une maison sérieuse. L’intervention d’une personne essentielle dans le système de pouvoir américain ne relève sûrement pas d’un mouvement d’humeur. Tout a dû être pesé au trébuchet.
On dirait bien que le ciel au-dessus de la tête des chihuahuas coalisés a tendance à drôlement se couvrir. Et Macron a-t-il vu l’accumulation des cumulo-nimbus à l’horizon ? On pourrait le croire avec sa proposition de reprendre le « dialogue » direct avec Poutine. Dont les moujiks ont aimablement accepté le principe. Si jamais cela se faisait, on ne saurait trop conseiller au kéké de l’Élysée d’éviter de s’entourer des mêmes imbéciles que la dernière fois, et de ne pas enregistrer la conversation pour ensuite la diffuser. La diplomatie ça ne marche pas comme ça.
En attendant, on va faire rentrer des pop-corns.
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