Vous avez été si nombreux à me demander ce portrait, que j'ai pris le temps pour ne pas le faire à la va-vite... Le voici :
Nicolas Sarkozy… L’homme qui a fait de l’Élysée un hall d’accueil pour juges d’instruction. Si la Cinquième République était une pièce de théâtre, son quinquennat serait une farce tragique, où l’on rit pour ne pas hurler. Le président des affaires – judiciaires
Commençons par l’essentiel : Nicolas Sarkozy, c’est ce mélange improbable entre un personnage de série B et un justiciable multirécidiviste. Il collectionne les mises en examen comme d’autres les montres de luxe. En vrac :
- Affaire Bygmalion : condamné à un an de prison ferme pour financement illégal de campagne. À force de vouloir faire président-candidat-rockstar, il a cramé plus de 42 millions d’euros pour sa campagne de 2012, soit presque le double du plafond légal. Résultat : une salle de meeting tous les trois jours, des effets spéciaux à faire pâlir Daft Punk, et un échec électoral à la clé. Du grand art.
- Affaire des écoutes (ou "Paul Bismuth", le plus ridicule alias de l’histoire pénale) : condamné à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d’influence. Le tout pour avoir tenté de soudoyer un magistrat. Il voulait savoir s’il allait être embêté par la justice... Bah maintenant il sait.
- Affaire Khadafi : mis en examen pour association de malfaiteurs, corruption passive et financement illégal de campagne. C’est à se demander si ce n’était pas une campagne présidentielle ou un spin-off de Narcos. Sarkozy, soupçonné d’avoir touché des valises de billets du dictateur libyen ? Il niait, évidemment. Mais bon, à ce stade, qui croit encore Nicolas à part Carla et les électeurs de Neuilly ?
Le saccage démocratique en costard rayé
Avant lui, la politique avait encore des oripeaux de grandeur, des restes gaulliens. Après lui ? C’est le grand virage BFMisé, la pipolisation du pouvoir, la politique du bling-bling, du Rolex-fric-et-vouvoyez-moi-pute. L’homme qui a introduit l’indécence comme mode de gouvernance. Avec lui, les copains ont eu la gamelle, les riches ont eu le bouclier fiscal, les pauvres ? Eux, ils ont eu le mépris.
C’est lui qui a dynamité le contre-pouvoir judiciaire. Qui a réformé la carte judiciaire en sabrant les tribunaux de proximité, tout en rêvant de les museler encore plus. C’est lui qui a banalisé le discours d’extrême-droite sur l’identité, l’immigration, la sécurité — ouvrant un boulevard à Zemmour, Le Pen, et la dérive autoritaire qui aujourd’hui nous colle aux basques.
Et ça coûte combien, ce sketch judiciaire ?
L’homme est retraité de la République, mais pas de notre portefeuille. Sarkozy, c’est plus de 2 millions d’euros par an aux frais du contribuable pour ses bureaux, son personnel, sa voiture de fonction, sa sécurité, ses déplacements… Tout ça pour quoi ? Pour aller de plateau télé en tribunal, avec une gueule de calimero mal rasé expliquant qu’il est persécuté.
Pendant qu’il ponctionne l’État pour assurer son standing, des millions de Français galèrent pour finir le mois. Lui se plaint de la justice, pendant que d’autres se privent de chauffage. Ah, la République exemplaire, sauce LR !
Les "gens honnêtes", selon Retailleau
Ah oui, parlons-en, des "gens honnêtes". Ce cher Bruno Retailleau, héritier désincarné de la droite dure, qui décrit son camp comme composé de patriotes sérieux, travailleurs, et droits dans leurs bottes. La réalité ? Une armée mexicaine de mis en examen en costards gris.
- Éric Woerth, l’ex-ministre du Budget, impliqué dans l’affaire Bettencourt.
- Patrick Balkany, roi de Levallois, toujours entre une cellule et une villa aux Antilles.
- Claude Guéant, le comptable du sarkozysme, passé par la case prison.
- Christian Estrosi, soupçonné de prise illégale d’intérêt.
- Et maintenant… Rachida Dati, ex-Garde des Sceaux, mise en examen pour corruption passive, trafic d'influence et recel d'abus de pouvoir. C’est un gouvernement ou une cellule VIP de Fleury-Mérogis ?
Cette droite-là, c’est une sorte de syndicat de la fraude, une confrérie de la magouille habillée chez Smalto.
La cerise Carla
Et pendant que Nico chouine au 20 heures, Carla Bruni, ex-top modèle devenue chanteuse au souffle court, nous livre des chansons en pilou-pilou pour défendre son homme. À l’écouter, Nicolas est un poète maudit persécuté par les juges rouges, un héros de tragédie grecque. Hélas, même les Grecs n’étaient pas aussi caricaturaux. Et question influence, elle est surtout utile pour prouver qu’on peut être star planétaire et avoir le sens politique d’un presse-agrume.
Le fossoyeur bling-bling
Sarkozy, c’est le type qui a promis la rupture, et qui a surtout rompu avec la décence. Il a laissé une démocratie exsangue, une droite gangrenée, une justice insultée, un pays divisé. Il n’a pas creusé son tombeau politique : il l’a dynamité, avec une assurance criminelle.
Et aujourd’hui, il ose encore donner des leçons sur les plateaux. Il a tout raté sauf sa reconversion en symbole parfait du naufrage politique français. Nicolas Sarkozy, c’est un peu le Patrick Balkany du 16e arrondissement, avec l’éloquence d’un vendeur de montres à la sauvette et l’éthique d’un tapis de jeu.
Et le pire, c’est qu’il croit encore pouvoir revenir.
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