NORD -ISERE
Bourgoin-Jallieu « Maudite soit la guerre et ceux qui veulent la faire » : nouveau rassemblement pour un cessez-le-feu à Gaza
C’est le 95e rassemblement. Ce samedi 30 août, sur la place de la République, pour la 95e fois, le Collectif des luttes du Nord-Isère réclame « la fin du génocide à Gaza ». Depuis plus d’un an et demi, chaque samedi, les manifestants continuent de se réunir, inlassablement. Cette fois, ils sont une vingtaine. Parfois ils sont plus, parfois moins. Mais ils maintiennent coûte que coûte le rendez-vous.
Chantal Mirail est membre du collectif et militante de la première heure. « Ce génocide est un tel désespoir, soupire-t-elle. Je ne peux pas allumer la radio sans avoir les larmes aux yeux. Et le monde reste sourd. Alors moi, je n’ai pas d’autre choix que de venir ici pour dire stop. Pour nous, Israël est une colonie impérialiste. »
Sur la place, les manifestants tiennent à rendre hommage à Mariam Abu Daqqa, journaliste palestinienne qui travaillait pour l’agence Associated Press, tuée en début de semaines lors de frappes israéliennes à Gaza. « Elle était nos yeux et nos oreilles sur place. Elle avait un fils, rappelle un manifestant au micro. Tout cela me tétanise mais il faut continuer de parler de Mariam et de la Palestine. » « Ce n’est pas possible de voir des saloperies pareilles, ajoute Bernard Doidy, militant de La France insoumise et mobilisé pour Gaza. Maudite soit la guerre et ceux qui veulent la faire. »
Chantal Mirail ne se contente pas de manifester. « Depuis de très nombreuses années, je parraine des enfants avec l’association France Palestine Solidarité. J’ai parrainé Imen il y a longtemps, quand elle avait 5 ou 6 ans. J’envoyais de l’argent pour qu’elle ait accès à une éducation. Elle est orpheline de père. Quand les frappes sur Gaza ont commencé, Imen a repris contact avec moi. Elle a 20 ans aujourd’hui et on s’envoie un petit message tous les jours. Quoi qu’il arrive. Moi je lui dis surtout que je pense à elle. Et tous les jours, elle me répond. Elle vit en ce moment dans un camp de réfugiés à quelques kilomètres de Gaza-Ville. »
Alors que les prises de parole s’enchaînent, quelques mètres plus loin, un groupe de jeunes joue à la pétanque, indifférent au mouvement pour Gaza. N’est-ce pas un peu vain de se réunir depuis si longtemps en étant finalement si peu nombreux et donc peu entendus ? Chantal Mirail sourit. Du sourire de celle qui en a vu tellement d’autres. « C’est thérapeutique pour moi ce mouvement. Ça me fait du bien, dans cet océan de désespoir, de me retrouver avec des gens qui ressentent la même chose que moi et qui veulent vivre dans une société différente. Plus humaine. Je suis anarchiste. Et j’y crois. Encore et toujours. »
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