Qui dit rentrée des classes dit retour à la cantine. Avec les frites (inratables, même surgelées), bien souvent, seule la présence des copains et copines donne du goût au déjeuner. Alors que l’Amérique s’enlise dans le climatoscepticisme, que la chute annoncée du gouvernement Bayrou risque de repousser encore la publication de la nouvelle feuille de route énergétique de la France – pourtant cruciale pour accélérer le développement des énergies renouvelables –, votre Fil Vert prend le parti de jouer la carte du feel good, en mode «le bonheur est dans le près de chez vous».
On vous emmène donc à Epinal, dans les Vosges, où les écoliers ne sont plus condamnés à ingurgiter des carottes râpées orange fluo et se régalent de bons légumes. La ville a embauché deux maraîchers et créé une ferme publique pour cultiver des produits bio qui devraient, en 2026, alimenter toutes les cantines. Pour être tout à fait honnête, il s’agit d’une image… d’Epinal. Car un autre article, que nous consacrons à l’application de la loi Egalim de 2022 – qui impose 20 % de bio dans les assiettes des élèves –, démontre que le miracle vosgien tient de l’exception. Un quart des cantines, de la maternelle au supérieur, ont atteint cet objectif et les freins sont innombrables : manque d’accompagnement de l’Etat, failles logistiques, pénurie de moyens, etc. Mais si vous lisez cette petite enquête de notre journaliste Emma Donada jusqu’au bout, vous y trouverez matière à vous réjouir. Le sénateur socialiste Simon Uzenat, coauteur d’un récent rapport parlementaire sur la commande publique, voit plus loin que le bout de sa fourchette : «Si les exigences d’Egalim étaient respectées, la filière bio serait quasiment sortie d’affaire.» La fin des carottes fluo, c’est bon pour les enfants, pour la biodiversité, mais aussi pour les agriculteurs. 
Anne-Laure Barret
Rédactrice en chef adjointe du service environnement
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