Voici une newsletter très largement consacrée à l’alimentation. Une nécessité vitale pour toutes et tous, un art de vivre pour beaucoup, surtout en France, ce pays amateur de «bonne bouffe» et de fromages plus ou moins odorants. Las, nous apprend le reportage d’Ismérie Vergne, voici que la production de salers pâtit d’une sécheresse précoce qui a grillé les herbages dès le début de l’été. Et que celle de mozzarella di bufala est entachée par le martyre des petits bufflons mâles, un scandale moins connu en France qu’en Italie sur lequel Maële Hissette s’est penchée.
Autre infamie documentée cette semaine par la correspondante de Libération à Marseille, Stéphanie Harounyan, le gaspillage de nourriture. Cette «tragédie mondiale», comme le dit l’ONU (chaque année, environ 20% de toute l’alimentation mise à la disposition des humains sur Terre a fini au rebut), concerne aussi la France, où 4 millions de tonnes de nourriture comestible sont jetées chaque année en toute impunité, alors que 7 millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire. Pire, sauver cette nourriture peut même mener à un licenciement, comme ce fut le cas, en mars, de quatre Marseillais salariés du Starbucks et du Prêt à manger de l’aéroport Marseille-Provence, sanctionnés pour avoir distribué à des sans-abri des sandwichs invendus en fin de service. Absurde, choquant, révoltant.
Choquante, aussi, dans un autre registre, cette étude selon laquelle l’acidification de l’océan pourrait faire perdre leurs dents aux requins… qui mourraient alors potentiellement de faim. Mais cette semaine encore, Libération s’attache à relayer aussi les bonnes nouvelles. Les cultures résistantes à la chaleur et la sécheresse (pistaches, grenades, sorgho, etc.) se développent dans l’Hexagone et se portent bien. A Amiens, l’association Robin.e.s des bennes collecte et redistribue gratuitement des invendus alimentaires ou des vêtements. Autre occasion de se réjouir : lutter contre la pollution paie, comme le prouve l’amélioration de la qualité de l’air à Paris grâce aux restrictions de circulation et au développement des transports en commun et des mobilités douces. 
Coralie Schaub, cheffe adjointe du service environnement
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