Notre offre éditoriale s’est diversifiée au fil des ans. Si nos vidéos publiées principalement sur YouTube, mais aussi et de plus en plus sur Peertube via notre site remportent de beaux succès, nos articles, nos podcasts et nos productions sur les réseaux sociaux ne cessent de gagner en audience.
Les gens - et notre public va de gens de plus en plus jeunes à des gens de plus en plus âgés - nous suivent et nous financent dans un curieux mimétisme. Pour résumer, ils sont notre fonction boursière. Ils adhèrent, de plus en plus nombreux, à nos propositions.
Notre force est de nous émanciper des frontières journalistiques de la concurrence mainstream. Et ce n’est pas si compliqué car face à nous et autour de nous, l’offre est tellement codifiée et sclérosée, instrumentalisée et politisée, parcellaire et instrumentalisée qu’il est devenu nécessaire et presque facile de faire le choix de la liberté.
Prenons l’exemple de Gaza. La presse mainstream et celle d’extrême droite (entre les deux, la porosité est devenue totale) nous ont caricaturés comme un média de gauche, d’extrême gauche, radical et j’en passe. À Blast, nous n’avons pas un rapport idéologique à l’information. Nous prenons le temps du recul et de la réflexion. Nous avons dès le 7 octobre, surpris et accablés par le massacre des civils israéliens, refusé d’entrer le jeu de la propagande du gouvernement de Benjamin Netanyahu. Nous avons cherché à nommer les choses et les faits, sans entrer dans les débats imposés par les propagandistes guerriers. Nous avons sans arrêt cherché à informer sur le génocide en cours, donnant la parole à une très grande diversité de témoins. A l’heure où beaucoup de politiques et de médiateurs retournent leur veste, l’histoire nous donne malheureusement raison.
Blast est en perpétuelle gestation. Nous publions une dizaine de vidéos et une vingtaine d’articles et d’enquêtes par semaine. Nous avons énormément développé notre offre de podcast. Nous sommes présents sur une multitude de réseaux sociaux. L’équilibre est parfois difficile à trouver entre les nombreux programmes que nous diffusons grâce à des productions et des chroniqueurs extérieurs à Blast et nos productions internes.
Nous évoluons au rythme des actualités qui tombent, en fonction de notre environnement et de la réalité du monde et des moyens qui sont les nôtres. Notre ligne n’est ni trop rigide, ni trop souple. Nous allons chercher l’information où elle se cache en suivant quelques principes comme l’antiracisme, la lutte contre l’injustice, le refus de nous faire dicter ce que nous devons penser, la tolérance, le soutien des minorités et des opprimés.
Depuis septembre 2024, les brèves, comme des instantanés courts, concis et souvent inédits de l’actualité, viennent également enrichir le fil d’informations de notre site blast-info.fr. Elles ont généré un flux important de nouveaux lecteurs vers le site.
Blast participe à plusieurs projets européens et travaille à une grille enrichie pour la rentrée 2025. Notre stratégie vise à renforcer l'investigation, à développer de nouveaux formats et à augmenter notre impact sociétal.
Après trois saisons de recherche et d’expansion, 2024 a été pour Blast une année majeure en termes de développement éditorial.
Les événements de Gaza (comment les nommer ?), la manière dont ils ont fait irruption sur le terrain médiatique et politique dès le 7 octobre 2023, leur narration, leur centralité, la surexposition du propos israélien face à l’invisibilisation des victimes palestiniennes, la complicité de la majorité des puissances politiques occidentales avec Israël autant que la méconnaissance de l’histoire du Moyen-Orient nous ont conduits, à en faire un axe éditorial fort.
Nous n’avions rien programmé, ni jamais cherché à en découdre. Après la stupéfaction et la violence de l’attaque du 7 octobre, nous avons constamment cherché à garder à l’esprit que nous étions d’abord des journalistes non partisans.
Ce choix de traiter ce qui devenait sous nos yeux incrédules le génocide en cours à Gaza s’est imposé à nous peu à peu, à mesure que l’effroi et l’absence de justesse du traitement de la plupart des autres médias s’imposaient à nous.
Nous assumons pleinement l’importance que nous lui avons donnée.
Gaza marque l’histoire comme un acte considérable donnant du sens à notre rôle de media indépendant critique, assumant une mission d’information d’intérêt général et public. Face à l’absence de couverture, au discrédit voire à la criminalisation des voix critiques appelant tout simplement à l’arrêt des massacres, nous nous sommes positionnés en produisant d’une manière régulière des contenus (au rythme d’un ou deux par semaine) documentant l’actualité autant que la critique des médias et des politiques qui s’en servaient pour justifier un combat politique visant à soutenir quasi aveuglément Israël et son gouvernement criminel.
Entretiens avec des intellectuels critiques, focus donnant la parole à des ONG, des humanitaires, articles décryptant les rapports accablants sur les actes belliqueux et génocidaires de Benyamin Netanyahu et sa coalition d’extrême droite. Nous sommes un des rares médias à avoir un correspondant à Gaza toujours vivant et toujours actif. Je voudrai saluer ici notre collaboration avec Mohamed el Saife qui, jour après jour, nous a envoyé des images et des informations, au péril de sa vie (toutes les études sérieuses montrent que plus de 250 journalistes ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre).
Même si les contenus réalisés par Mohamed ont été invisibilisés par les algorithmes de YouTube, nous avons persévéré à les diffuser. Nous avons aussi produit et diffusé des longs formats de décryptage comme « Benyamin Netanyahu, criminel de guerre » réalisé par Yanis Mhamdi qui a été diffusé dans de nombreuses salles de cinéma à Paris et en Région et « Israël : Coloniser et massacrer au nom de la démocratie » réalisé par Clara Menais.
Ces travaux n’auraient pu être diffusés nulle part ailleurs.
Nous travaillons en ce moment sur trois autres longs formats liés au Moyen Orient.
Avec les longs formats de Blast mais aussi le reportage, nous enrichissons notre ambition de donner des clefs pour comprendre les situations les plus complexes et surtout nous précisons notre effort pour opposer aux discours « propagandistes » présentés comme neutres et objectifs, un travail sérieux au long cours documenté, fouillé et argumenté.
C’est dans ce contexte que notre journaliste, Yanis Mhamdi a souhaité embarquer sur la Freedom Flotilla for Gaza pour filmer cette initiative humanitaire qui visait à dénoncer le blocus humanitaire en permettant le passage de l’aide alimentaire à Gaza.
Cette action pacifiste comme d’autres, a été moquée, raillée, diabolisée par les médias mainstream et leurs chiens de garde incapables d’accompagner avec un minimum de recul ce projet tout simplement humaniste d’alerte et de mobilisation contre l’extermination en cours des gazaouis.
Il s’agissait aussi de rappeler les pouvoirs politiques et médiatiques à leur responsabilité et à leur défaillance.
L’arrestation illégale du Madleen dans les eaux internationales et la détention des équipiers parmi lesquels notre journaliste, en a été une illustration implacable.
En résumé, cette position éditoriale très claire s’inscrit dans cette identité hybride et politique au sens premier fondatrice de Blast : media critique, progressiste, féministe, écologiste, antiraciste guidé par un souci moteur de justice et d’égalité engageant un certain nombre de journalistes et de collaborateurs extérieurs.
- Contribuer par notre travail à rendre visible ce réel que d’autres obscurcissent.
- Être au plus proche des situations pour donner des visages et des voix aux absents des médias dominants.
- Taire les facilités et les voies tracées imposées par les pouvoirs financiers et politiques.
C’est ce qui nous guide.
La politique politicienne et les ambitions des leaders promus par les autres médias nous intéressent peu.
Comme vous avez dû le remarquer, nous donnons très peu la parole aux hommes et femmes politiques sur place. Ils ont suffisamment d’espace ailleurs et nous ne sentons pas à l’aide avec la reproduction de ce que font les autres.
Nous ne sommes pas focalisés sur nos audiences.
Cette ligne directrice nous a permis de jouer un rôle majeur depuis la séquence des élections européennes amenant Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale avec le risque réel de voir l’extrême droite, en forte progression en France en Europe et dans le monde, s’installer et prendre le pouvoir. S’ils le prennent, il est probable qu’ils le gardent.
Nous vivons une période dangereuse et unique dans l’histoire de notre pays depuis l’après-guerre.
La plupart des autres médias – du service public aux télévisions des milliardaires en passant par les journaux leaders, les radios ou les hebdos- semblent avoir acté une normalisation du RN et mis dos à dos une extrême droite et une extrême gauche. Nous, pas.
Nous ne considérons pas les partis du Nouveau Front populaire comme étant d’extrême gauche, ni Mélenchon ou la France Insoumise comme des diables antisémites.
Nous ne sommes pourtant inféodés à rien, ni à personne.
Nous sommes inquiets du glissement du corps électoral vers la droite la plus dure et réactionnaire dont Bruno Retailleau, l’homme qui organise des rafles anti migrants, est le représentant le plus en vue.
À Blast nous ne négocierons jamais avec l’extrême droite, le fascisme, le racisme, l’islamophobie, l’antisémitisme. Peu importe les accusations et les caricatures faites de nous par d’autres médias, nous traçons un chemin sans nous soucier de ce que disent ceux qui deviennent in fine des ennemis ou des envieux.
Notre couverture de l’actualité politique a été intense et a mobilisé nos équipes avec ce sentiment d’avoir participé à une forme de « cassage » de la dynamique des médias mainstream. Celle qui donne, via des sondages plus ou moins bidons ou des éditos rabâchant des poncifs éculés, l’extrême droite au pouvoir. Rien n’est écrit ou inéluctable.
Notre mission, s’il en est une, est d’informer, toujours avec intelligence et sensibilité, sur les conséquences d’une extrême droite au pouvoir.
Difficile, en l’état, de séparer les désastres de la politique libérale d’Emmanuel Macron et la montée de cette extrême droite qui a depuis longtemps oublié Blum pour lui préférer l’ordre et la chasse aux migrants.
Nous sommes unanimes à Blast pour dire et montrer à quel point Emmanuel Macron a été et reste un président calamiteux qui est aujourd’hui le meilleur allié de cette montée de l’extrême droite.
L’année 2024 a été pour nous fondatrice d’une certaine manière parce qu’elle nous a permis de mesurer notre solidité éditoriale, notre force d’impact.
Elle nous a permis et nous permet de nous constituer en rempart face à toutes ces houles déferlantes et à nous imposer en contre-pouvoir.
Nous souhaitons poursuivre cette dynamique en 2025.
Les clignotants sont au noir partout dans ce monde embrasé par des figures qui, de Netanyahou à Trump, poursuivent impunément leur entreprise coordonnée d’installer la force contre le droit.
Les médias sont au cœur des dérives et le premier outil des oligarques et des idéologues.
Nous sommes, à Blast, engagés dans une terrible bataille culturelle et politique. Nous continuerons à creuser les sillons abandonnés. Et à résister aux doxas ambiantes.
La période qui s’ouvre nous fait mesurer notre responsabilité en tant que média indépendant.
Elle nous encourage à poursuivre sur nos axes et nos arrières.
Nous allons poursuivre nos investigations en géopolitique autant qu’en matière politico-financière.
Nous allons développer nos reportages et enquêtes sur la situation sociale et économique en France qui évolue vers toujours plus d’injustice et d’inégalité.
Nous allons améliorer la fonctionnalité de notre site en le faisant mieux connaitre.
Nous allons renforcer notre équipe journalistique.
Nous allons offrir davantage de longs formats et de documentaires en utilisant les salles de cinéma pour nous faire mieux connaitre et lancer des débats publics.
Nous allons continuer à nous battre sur le terrain de l’écologie et du sauvetage de la planète.
Nous allons persévérer dans la critique des médias.
Nous allons chercher un meilleur équilibre entre les programmes produits en internes et ceux, de plus en plus nombreux, qui nous sont proposés par des sources externes.
Nous allons continuer à faire du journalisme.
Cela peut paraître simple, mais c’est de plus en plus compliqué dans cet univers saturé de folies, d’intentions cachées et de fake news.
« Cette manière d’élever le journalisme à la hauteur d’un spectacle permet à ses promoteurs de laisser croire qu’ils ont du talent. » disait Jean Yanne
"Quand la vérité n’est pas libre, la vérité n’est pas vraie. » lui répond Jacques Prévert
Merci à tous de lutter avec nous pour une vérité libre.
Denis Robert
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