Alerte rouge sur l’or bleu. Si rien ne change, si nous continuons à surconsommer l’eau dans l’Hexagone, notamment pour irriguer de plus en plus de cultures, près de 90 % du territoire pourrait se retrouver en situation de tension hydrique en été, d’ici à 2050. Et donc être soumis à des arrêtés de restriction d’usage de l’eau, afin d’éviter au maximum qu’ouvrir le robinet ne devienne un geste vain durant ces périodes. L’été 2022, qui donnait un avant-goût de cette vision cauchemardesque, risque ainsi de devenir la «norme» sans transformation radicale des usages de l’eau, a averti mercredi le Haut-Commissariat à la Stratégie et au Plan. Pour ne pas subir ces «graves tensions» sur l’eau, ce dernier explique que nous devons changer de modèle de société : diminution de l’élevage et de la consommation de viande, régulation de l’irrigation agricole, soutien à des pratiques agroécologiques plus sobres en eau, division par deux de la consommation d’eau des ménages, séparation à la source de l’urine, forte diminution de la production nucléaire (qui a un impact sur la ressource en eau), etc.
Pour inciter à cette sobriété, la métropole de Toulouse teste depuis un an une tarification saisonnière de l’eau potable, plus chère en été. Avec un premier bilan qu’elle dit être «positif». Les solutions sont là, elles sont connues. Reste à les mettre en œuvre et ne pas tout miser sur certains mirages, comme le stockage d’eau en hiver pour l’utiliser l’été, qui permettrait de réduire d’à peine 6 % le pic de demande estivale. Ce qui nécessite que les dirigeants politiques lisent les moult rapports qui alertent, comme celui-ci, sur de nombreux enjeux environnementaux. Et en tiennent compte au lieu de les ignorer. 
Coralie Schaub, cheffe adjointe du service Environnement
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