FRANCE - Un hommage est-il neutre ? Depuis le 31 mars, une enseignante d’un lycée de Sens, dans l’Yonne, est suspendue par le rectorat pour avoir organisé en classe, avec ses élèves de seconde, une minute de silence pour les victimes des bombardements israéliens à Gaza, une procédure disciplinaire qui provoque la colère de plusieurs de ses collègues et des syndicats.

Mercredi 28 mai, plusieurs rassemblements de soutien ont été organisés en France, notamment devant le ministère de l’Éducation à Paris et le lycée Janot-Curie, où Émilie (prénom fictif), professeure de physique-chimie, avait tenu cet hommage le 26 mars dernier.

Dans cette histoire, deux versions s’opposent. Les syndicats affirment que la minute de silence était une demande des élèves, alors que le rectorat assure que c’était l’initiative de la professeure. Dans tous les cas, mettre en place cet hommage en classe est un « manquement à l’obligation du respect de neutralité », selon les explications de l’Académie de Dijon à France Bleu.

Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo en tête d’article, Le HuffPost a suivi cette mobilisation devant l’établissement concerné. À notre micro, des enseignants, y compris la fonctionnaire suspendue, ainsi que des élèves et représentants syndicaux, expliquent pourquoi, selon eux, cette décision du rectorat est « brutale » et cette minute de silence ne contrevient pas aux directives du ministère de l’Éducation.

Cette suspension, à titre conservatoire, est d’une durée de quatre mois avec maintien du salaire. Une procédure disciplinaire a été ouverte. Celle-ci peut mener jusqu’à un blâme ou une mutation. Durant le rassemblement à Sens, un appel à la grève a été lancé par les syndicats de l’établissement pour le 3 juin, afin de réclamer la réintégration de l’enseignante.