C’est sur une épineuse question qu’auront à se pencher les députés à partir d’aujourd’hui. En témoigne, la liberté de vote décidée par chacun des groupes de l’Assemblée nationale sur ce projet de loi sur la fin de vie examiné durant deux semaines dans l’hémicycle. Un texte, issu d’une convention citoyenne, qui entend répondre à l’aspiration à « mourir dans la dignité » et à pouvoir en faire le choix sous forme de suicide assisté voire d’euthanasie, mais qui suscite également de multiples interrogations éthiques sur le rapport à la mort, ou ce qu’il implique comme conception de notre société.
Certaines des dispositions initialement prévues ont été assouplies en commission avec notamment la possibilité de déléguer à un tiers l’administration de la substance létale, même en possession de ses moyens. Ou encore la disparition du critère d’un « pronostic vital engagé à court ou moyen terme » au profit de celui « d’une affection grave et incurable en phase avancée ou terminale ». De quoi satisfaire les partisans de ce droit à choisir soi-même sa fin et à soulager d’infinies souffrances, mais bondir nombre de soignants d’autant plus opposés à ce projet que les soins palliatifs demeurent un parent pauvre.
« Cette loi pourrait produire sa propre dynamique en induisant une forme d’incitation », estime aussi, dans nos colonnes ce matin, le député PCF, Pierre Dharréville qui y voit « des influences très libérales renvoyant chacun à son sort, à sa décision, à sa responsabilité, à sa solitude davantage qu’à sa liberté ». Un risque de pression pour les individus considérés par un libéralisme effréné - et se considérant en conséquence - comme une charge insupportable pour leurs proches et la société ? Les garde-fous sont-ils suffisants pour l’éviter ? Un débat qui mérite une réflexion profonde, au-delà des postures.
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