Abdenasser Smail est
en train de lire Atlas Stratégique • De l’Hégémonie au Déclin de l’Occident.
Certe, il y a bien un alignement des dirigeants européens sur la politique extérieure des États-Unis, mais
sous les regards des géopoliticiens, l’Occident n’existe pas en tant que civilisation une.
Les États-Unis, n’étant pas un empire au sens traditionnel, ne considèrent pas le Vieux Continent comme un prolongement de leur nation.
Les pays européens ne sont pas non plus des vassaux au sens classique du terme. L’Amérique est un hêgemôn inégalitaire, contrairement à l’empire romain qui considérait les peuples comme égaux.
Les États-Unis ne se comportent pas comme un empire envers ses vassaux, dans un rapport mutuellement profitable.
Ils dévorent leurs esclaves européens, comme Kronos mange ses enfants, de peur que l’un d’entre eux ne les supplante, ou, du moins, ne s’émancipe. Washington préfère sacrifier les pays d’Europe, brûler ses propres vaisseaux, plutôt que de les voir se rapprocher de la Russie, quitte à s’affaiblir lui-même.
Mais la lutte dépasse de loin celle des classes.
Elle met face à face la Haute finance et l’économie réelle, la spéculation et la production, le fictif et le réel. C’est une guerre existentielle qui, en s’accentuant, agrège au noyau dur populaire les classes moyennes menacées de disparition.
C’est une véritable guerre d’extermination à petit feu que mène les tenants de ce néo-capitalisme dans un Occident gravement atteint par l’athéisme, terreau du nihilisme.
Les mouvements de révolte qui se multiplient sont la preuve que l’instinct de survie et de conservation des peuples occidentaux n’a pas disparu.
Ainsi, l’oligarchie et la caste dirigeante de l’Ouest mènent une double guerre : contre leurs propres peuples en révolte et contre la Russie. C’est plus qu’une guerre civile mondiale, c’est un pan-polemos. Une guerre interétatique, intra-étatique, socio-économique, biologique, religieuse, existentielle...
C’est une guerre contre la vie, une guerre contre la création, une guerre contre la Loi naturelle.
Dans ce contexte anomique, la violation de la Loi naturelle est devenue la règle. L’autorisation du mariage homosexuel, de l’inceste, du changement de sexe des adultes et des enfants, fait de l’Occident le foyer de l’antinomisme, pour parler en termes théologico-juridiques...
C’est un mouvement entropique, dont l’épicentre est l’anglo-sphère judéo-protestante qui détruit toutes les sociétés où s’impose son hégémonie.
Les révoltes populaires en Occident, et la contre-attaque russe en Ukraine contre l’OTAN, doivent ainsi être interprétées comme des réactions néguentropiques face aux forces entropiques.
Le nomos (la loi) contre l’antinomisme, l’ordre contre le chaos nihiliste.
Il mène une guerre extérieure, par les armes, et une lutte intérieure, spirituelle...
Plus la guerre extérieure s’intensifie et plus la Russie se radicalise, au sens latin ; elle tente d’extirper les virus tenaces du progressisme.
L’avènement de la multipolarité ne se réduit pas à un nouveau partage du monde et la fin de l’hégémonisme planétaire des États-Unis.
La guerre Russie/OTAN en Ukraine n’est pas exclusivement matérielle, et les révoltes populaires en Occident ne sont pas circonscrites à une lutte socio-économique.
La coïncidence historique de ces différents phénomènes n’est pas fortuite. L’identification de l’ennemi auquel résistent les peuples européens, la Russie, les pays d’Afrique, la Chine, doit nous faire méditer sur la nature de ce combat global. Le projet politique totalitaire de l’ennemi, ses méthodes et son caractère nihiliste, placent le pan-polemos qui nous est imposée sur le terrain eschatologique.
Les dirigeants américains, qu’ils soient croyants ou athées, considèrent les États-Unis comme une nation messianique dont la politique est toujours justifiée, au sens religieux, même si elle doit conduire le monde à l’Armageddon.
Le danger, dans un futur plus ou moins proche, est la confrontation directe des puissances nucléaires sur le territoire européen, contre la volonté des peuples enfermées dans des structures supranationales étasuniennes.
À ce stade, les Européens n’ont pas encore trouvé leurs champions, leurs véritables représentants capables de reprendre les rênes des États amputés de leur souveraineté politique.
L’espoir est dans la rapide délégitimation des dirigeants européens avec l’accélération de l’Histoire.
Dans ce contexte, la Russie tient un rôle important. La guerre d’attrition qu’elle est en train de remporter face à l’OTAN peut à terme précipiter la chute de plusieurs gouvernements européens. Précipitant ainsi la guerre civile occidentale vers son dénouement.
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