Vanessa Codaccioni : «Les zadistes ont été érigés en nouvelle figure de l’ennemi intérieur»
En dénonçant un «terrorisme intellectuel de l’extrême gauche», Gérald Darmanin tente de criminaliser et donc de dépolitiser des luttes sociales et écologiques pour ne pas avoir à y répondre
par Nicolas Celnik
Pour un pouvoir, dépolitiser une contestation est le meilleur moyen de ne pas devoir répondre à ses revendications. Dans son livre Répression. L’Etat face aux contestations politiques (Textuel, 2019), la maîtresse de conférences en sciences politiques à l’université Paris-8 Vanessa Codaccioni détaillait les méthodes utilisées par les politiques pour ce faire : criminaliser les opposants ; faire de leurs revendications un acte pathologique ; multiplier les petits procès à leur encontre (comme le recours massif aux comparutions immédiates pendant les gilets jaunes). Autant d’éléments que l’on retrouve, presque à l’identique, dans l’interview que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a accordée au JDD ce dimanche 2 avril : dénonçant un «terrorisme intellectuel de l’extrême gauche», le ministre affirme que «plus aucune ZAD ne s’installera dans notre pays» et annonce la création «au ministère de l’Intérieur d’une cellule anti-ZAD».
Comment réagissez-vous aux propos de Gérald Darmanin ?
Ils se placent dans le registre de la criminalisation dépolitisante des luttes, qui consiste à délégitimer un mouvement en ayant

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