samedi 2 avril 2022

La lettre de Patrick Le Hyaric du samedi 2 avril 2022

 

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La Lettre du 2 avril 2022
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La Lettre de la semaine ...
 
Bonjour à chacune et chacun,
 
La Paix maintenant !
 
Toujours ces effroyables bruits de la guerre en Ukraine avec ses destructions, ses crimes, ses exodes massifs.

Les ondes de celle-ci se répandent désormais dans le monde entier avec les reconfigurations géopolitiques néfastes pour les peuples. Les États-Unis tentent de tirer leur épingle du jeu dans l'intérêt de leurs puissantes multinationales tout en plaçant l’Union européenne encore plus sous leur domination.

Nous allons assister à cet insupportable paradoxe : de plus en plus d’argent va être brûlé dans le surarmement tandis que la pauvreté et la famine vont s'étendre dans le monde entier, et particulièrement au sud de la Méditerranée.

Les citoyens vont payer toujours plus cher leurs achats de première nécessité, alors que leurs rémunérations vont être bloquées et leur emploi menacé à cause du manque de matières premières nécessaires aux productions industrielles.

Pendant que les Ukrainiens tentent de survivre sous les bombes, les spéculateurs, eux, gonflent leurs profits en jouant sur les prix du blé ou du pétrole, alors que les stocks sont suffisants pour tenir plusieurs mois. On nous avait promis la concurrence et ce sont quelques oligopoles qui tiennent les marchés mondiaux.

Et le président Biden vient de décider de libérer une partie des stocks de pétrole aux États-Unis pour soi-disant contenir les prix. La vérité est que les gros acheteurs et vendeurs de pétrole vont revendre au prix actuel en hausse, un pétrole qu’ils ont acheté il y a plusieurs mois à un prix plus bas.

Il en est de même pour le blé dont il faut répéter que nos stocks permettent d’aller jusqu’à l’automne prochain.

Il a été beaucoup question ces derniers jours des ajustements à la dernière réforme de la politique agricole commune. Mais un sujet n’a jamais été évoqué ! Celui de la rémunération du travail paysan par des prix stables et des coûts de production contenus.

Ceci impliquerait l’achat groupé d’intrants par la communauté européenne pour contenir les coûts tout en mettant en place des mécanismes dits « d'intervention », grâce au stockage, pour contenir et stabiliser les prix et venir en aide alimentaire aux pays du sud.
 
Un autre sujet est très peu évoqué alors que la famine menace : Est-il normal qu’une part si importante des céréales soit destinée à l’industrie notamment sous forme de carburants (j’y reviendrai dans les semaines à venir), ces enjeux appelant une relance des combats pour le désarmement et la paix, la sécurité humaine mondiale devrait faire l’objet de plus de débats, de conférences et d’action.

Le difficile chemin d'un cessez-le-feu
 
Les propositions russes dans les négociations engagées à Istanbul restent très floues et semblent servir à gagner du temps, tout comme les déclarations des chefs d’état-major indiquant des reflux de l’armée russe pour les concentrer à l'est de l'Ukraine. Il semble qu’il y ait beaucoup de mensonges dans ces déclarations alors que la partie ukrainienne a fait des propositions dont celle, importante, de ne plus demander son adhésion à l’OTAN. Mensonges aussi sur la situation des populations enserrées à Marioupol. Non content de violer le droit international, la Russie viole le droit de la guerre.

Pousser par tous les moyens possibles à des négociations de paix est une nécessité impérieuse. La France devrait mettre sur la table un projet de conférence sur la sécurité et la paix en Europe incluant des désarmements et un mécanisme de prévention des conflits. De même le secrétaire général de l’ONU devrait, à mon goût, être bien plus actif sur le terrain politique et diplomatique, au-delà des remarquables actes de solidarité que produit cette institution internationale, qu’il convient par ailleurs de défendre.

Mobilisation pour le vote
 
En France, à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle, le pouvoir, en difficulté, cherche par tous les moyens à renouveler le scénario du précédent scrutin présidentiel.
 
Le candidat–président vient de réactiver son « assurance-réélection » avec l’agitation du chiffon de la chef de l’entreprise familiale proto-fasciste qui comme l’ont fait tous les fascistes camoufle désormais son programme tout en reprenant les aspirations sociales populaires.
 
Certes le Président de la République est placé en tête dans les sondages, mais il reste beaucoup d’indécis. De nombreuses électrices et de nombreux électeurs changent d'intention de vote au gré des jours.

Cette indécision est l’une des manifestations de la crise de la politique qui pousse d’une part plus du tiers des citoyens à vouloir s’abstenir. D’autre part, cette volatilité signifie que le contenu de chaque vote est ressenti comme d'importance égale.

Le refus de débat contradictoire encourage encore plus la non-implication citoyenne dans une période de succession de gouvernements de couleurs différentes, qui ont en fait mené la même politique au service des puissants, contre les classes populaires.

Le vote communiste, pour changer la donne
 
La question posée à des millions de nos concitoyens est de savoir comment ils peuvent peser en faveur de leurs intérêts par le vote à cette élection, puis aux élections législatives.
 
Un vote clair, sincère, reliant le meilleur des combats de la France travailleuse pour reconstruire le pays à la Libération, avec de grands conquis communistes comme la Sécurité sociale, le statut de la fonction publique, EDF, le statut du fermage ou l’office du blé garantissant des prix des céréales stables et les combats d’aujourd’hui pour de nouveaux « jours heureux ».

Ce souhait, ce combat, est le fil rouge de la candidature communiste de Fabien Roussel. Ce bulletin de vote est à la disposition de celles et ceux qui veulent qu’enfin leurs vies et celles de leurs proches s’améliorent.

Chaque bulletin Fabien Roussel sera une pierre pour construire le chemin vers de nouveaux conquis communistes bousculant encore plus les contradictions du système capitaliste pour le dépasser.

Le vote pour ouvrir un avenir nouveau :
 
● Une Sécurité sociale élargie, avec une sécurité de vie incluant l’accès de toutes et de tous à l’école de la République laïque et gratuite ;
● Un gigantesque effort pour une politique de santé incluant d’autres conditions de vie avec la réduction du temps de travail,
● Une transformation de la production agricole avec les agriculteurs et le soutien à la pêche artisanale et l’exploitation des ressources de la mer, comme les algues, pour une alimentation de qualité accessible à toutes et tous.
● De nouveaux investissements et une nouvelle organisation des systèmes hospitaliers, le retour aux remboursements à 100% des frais médicaux.

La Sécurité sociale élargie, c’est la garantie pour chacune et chacun d’accéder à la formation tout au long de la vie pour une sécurité de l’emploi ou chacune et chacun évoluerait dans ses activités et métiers, dotés d'une sécurité de revenus, en progression, comme le permettent les progrès de la productivité du travail et des machines.

Un processus communiste placerait le travail, sa rémunération, ses conditions d’exercice, son partage, sa qualité, le respect des travailleurs manuels et intellectuels au cœur d’une nouvelle économie, d’une société de partage et de solidarité, en construction commune.

En d'autres mots, la priorité ne serait plus donnée à la rémunération du capital et des actionnaires, mais à la création des conditions de la souveraineté des travailleurs sur leur travail.

Cela inclut :
● De nouveaux pouvoirs pour les salariés dans l’entreprise jusque dans la gestion et les orientations stratégiques ;
● De nouvelles appropriations sociales et démocratiques, car la transition sociale, la transition environnementale pour la ré-industrialisation et une nouvelle agriculture et l’élargissement des services publics pour l’égalité ne peuvent se faire avec la prédominance de la propriété privée du capital.
Les services publics sont à la fois facteur d’égalité et atout de la transition sociale, écologique et démocratique.

Un nouveau progrès communiste viserait à obtenir l’égalité de rémunération homme-femme au travail tout en consacrant des moyens importants à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Progresser en ce sens nécessite forcément d’âpres luttes pour une autre orientation de l’argent au service du plus grand nombre. Elle oblige aussi à refonder notre République pour que les citoyens disposent de droits et de pouvoirs nouveaux.

Cela exige une action en profondeur pour que la France parle d’une voix indépendance dans la nouvelle géopolitique mondiale qui se dessine. Une France active pour prévenir et empêcher les conflits, pour le désarmement nucléaire, la paix et la coopération.
 
Une France active pour transformer la construction européenne en une union des nations et des peuples souverains associés et libres - à l’opposé de l’actuelle intégration européenne soumis aux intérêts du capital et de la domination américaine.

Le vote anti-Macron, anti-droite et extrême-droite
Le vote pour une sécurité de vie

Tout l’opposé du président-candidat, de Mme Pécresse et des extrêmes-droites, qui sous une forme ou une autre veulent garantir le service aux puissances d’argent contre les travailleurs et les privés d’emploi.

De manière plus ou moins violente, ils promettent la chasse aux plus démunis en montrant d’un index vengeur ce qu’ils appellent la fraude sociale sans dire un mot, aucun, des oligarques français qui par leur sport favori, la fraude fiscale, spolient la France.

Cette véritable fraude représente l’équivalent des budgets de la justice et de l’Éducation nationale réunis.

Et en chœur, voici qu’ils veulent reculer l’âge ouvrant droit à la retraite et torpiller les ressources de la Sécurité sociale en abaissant les cotisations.

Dans ces conditions, l'abstention des catégories populaires, à leur corps défendant, serait une façon de voter contre leurs intérêts. Les milieux les plus favorisés ne s’y trompent pas. Cet électorat se rend quatorze fois plus aux urnes que celui des familles populaires. Ils créent ainsi un rapport de force en leur faveur.

Ne nous trompons pas ! L’abstention populaire est encouragée par le complexe médiatico-sondagier qui annonce jour après jour les résultats du premier tour, comme si les jeux étaient faits d’avance. Ils instillent ainsi l’idée que cette élection ne comptera pour rien puisqu’elle va répéter le même scénario qu’en 2017. Les entreprises de sondage deviennent des prescripteurs de vote.

Pas la peine d’aller voter, braves gens, annoncent-ils de concert, puisque le résultat de l’élection est déjà fait.

De ce point de vue, la presse nationale macronienne dominicale de la fin de semaine dernière puis au cours de la semaine la presse sociale-démocrate est édifiante. Elle organise ouvertement le duel Macron-Le Pen. Ce scénario que rejette une majorité de nos concitoyens.
 
L’objectif de cette manipulation est de mobiliser les électorats macronistes et d’extrême-droite tout en poussant la partie de l’électorat, qui rejette ces institutions anti-démocratiques de personnalisation du pouvoir, à ne pas s’exprimer par le vote puisque les jeux seraient déjà faits.
 
Ajoutons qu’au refus de débat contradictoire s’ajoute un comportement exécrable des journalistes qui interrogent les candidats. Jamais ils ne laissent un exposé, une démonstration aller jusqu’au bout. Leurs coupures et leurs questions sont bien souvent plus longues que les réponses des candidats.
 
Nombre d’entre eux transpirent le mépris vis-à-vis de plusieurs candidats. Nombre d’entre eux veulent décider de la politique au lieu de faire débattre de la politique ou de l’économie. Il fallait entendre vendredi le ton sentencieux de M. Lenglet, sur RTL interrogeant Fabien Roussel sur les emplois publics qu’il propose de créer. Son seul souci : mais comment allez-vous faire pour payer pour défendre la grosse cagnotte des capitalistes ?

Si on écoutait ces gens-là, la France ne se serait jamais relevée des destructions de la Seconde Guerre mondiale et la pandémie nous aurait tous réduits à la mendicité. D’ailleurs avant la pandémie, il n’y avait pas d’argent. Pourtant, les robinets du « quoiqu’il en coûte » se sont ouverts jusqu’à bafouer (et c’est tant mieux) les statuts de la Banque centrale européenne et ridiculiser les imbéciles critères des traités européens.
En fait, ce « cercle de la raison » aux manettes, à qui rien ne manque, veut avant tout préserver le capitalisme.
Ils travaillent donc à l'auto-reconduction du monarque.
Cette orchestration du débat politique vise, dans le cadre de l’élection, l’effacement de tout projet de rupture politique, sociale, écologique, tant les programmes des droites et des extrêmes-droites sont proches les uns des autres. Et l’extrême-droite plus dangereuse que jamais de repoussoir pour sauver le soldat président.

Et maintenant, voici le prétexte totalement fallacieux, de la nécessité d’élire un Président « protecteur » de la nation en cette période où la folle guerre du maître du Kremlin angoisse et inquiète tout un chacun.

Le seul protecteur de la nation est le peuple uni et éclairé grâce aux débats démocratiques, publics, parlementaires, sur la base d’une action et d’une voix indépendantes de la France en faveur de la sécurité et de la paix.

Précisément, il manque aujourd’hui une initiative politique d’ampleur pour obtenir, sous l’égide de l’ONU, une conférence européenne pour la sécurité, la paix et le désarmement en Europe.

Le système institutionnel construit pour éviter toute rupture majeure avec le système capitaliste risque de tourner en roue libre et sans contrôle si celles et ceux qui ont intérêt à un changement de politique, de pouvoir et de société ne s’expriment pas en utilisant par-delà leurs histoires et leurs opinions, le bulletin de vote qui le permet : celui qui porte le nom de Fabien Roussel.

Le dégoût des catégories populaires des politiques mises en œuvre contre elles, la non-reconnaissance dont elles sont victimes, conduit à élargir l’impasse dans laquelle les forces de l’argent et leurs fondés de pouvoir veulent les pousser : reconstituer donc le piège du scénario de la précédente présidentielle.

À une notable différence près ! L’extrême haine de Mme Le Pen a été cette fois rendue plus présentable aux regards des horreurs de M. Zemmour, mis en piste l’été dernier à cette fin et pour préparer une union des droites d’un nouveau genre.

Un dispositif qui videra de son sang le parti créé pour M. Sarkozy. Une partie des élus de celui-ci allant s’abriter sous l’aile de M. Macron avec des fractions socialistes, une autre construisant avec les extrêmes-droites l’équivalent du parti de la droite nord-américaine. Le parti du Président se positionnant comme le parti démocrate états-unien.

Le cercle de la raison capitaliste
 
C’est le dispositif rêvé des forces du capital, car il bouche toute issue transformatrice. Ainsi, les débats présentés sous un faux décor pluraliste ne porteraient plus qu’entre des solutions de droite et…. des solutions de droite. Aucune de ces forces-là ne propose une autre répartition des richesses et une autre manière de les produire. Aucune d'elles ne veut garantir la Sécurité sociale et promouvoir un nouveau partage de la valeur issue du travail.

Au contraire, leur objectif est de diminuer sans cesse la contribution du capital au financement des écoles, de la santé ou de la transition environnementale. Tout l’opposé du programme de Fabien Roussel qui propose de partir des besoins humains pour vivre mieux dans une cohérence inédite, conjuguant création de richesses nouvelles, répartition des fruits de celle-ci, révolution fiscale et mobilisation des banques jusqu'à la Banque centrale européenne. Cette aspiration majoritaire de nos concitoyens qu’il faudrait transformer en vote positif.

Les enjeux et les périls sont immenses : combat contre le réchauffement climatique, reprise de l’inflation grevant le pouvoir d’achat populaire, apparition de nouveaux virus appelant à muscler les systèmes de santé, retour de la guerre en Europe et lourdes menaces sur les sécurités énergétiques et alimentaires, perte de souveraineté industrielle et agricole, surarmement en cours…

Tout ce qui a été vanté par les droites, sa variante macroniste et d’autres comme étant la mondialisation heureuse tombe à l’eau.

En ce sens, le vote communiste est celui du dépassement de l’actuel système pour qu’enfin les travailleurs et les créateurs, la jeunesse comme les plus âgés, puissent ouvrir une nouvelle page en prenant leur destin en main. Voilà qui serait efficace ! Il faut donc que les classes populaires fassent bruyamment irruption sur la scène pour subvertir cette élection.

Que les classes populaires fassent irruption sur la scène
 
C’est de leurs luttes et de l’ampleur du vote communiste dans un mouvement où toute la gauche progresserait, qu’un nouveau chemin peut être ouvert : un processus de transformation sociale, écologique et démocratique, de paix et de coopération entre nations et peuples.
 
Le bulletin de vote communiste Fabien Roussel est une contribution à la recherche d’une unité populaire large sur la base d’une progression des idées et des forces de gauche et pour un recul frontal de celles, nauséabondes, d’extrême-droite. Son poids constituera un pôle solide pour bâtir un avenir plus heureux.
 
 
 
Le nouveau RSA contraire aux droits humains
 
Est-ce un cabinet de conseil, comme McKinsey, qui en l’échange d’une forte rémunération, a conseillé au président-candidat de forcer les citoyens contraints de vivre avec un revenu de solidarité active (RSA) à travailler jusqu’à 20 heures par semaine ?
Pourquoi s’acharner sur ces deux millions de personnes - dont près de 30% ont plus de 50 ans et le quart sont éligible à l’allocation adulte-handicapé - qui touchent cette allocation de 572 € par mois ?
 
Et pourquoi, en revanche, ne rien réclamer aux cinq personnes les plus riches de France, qui à elles seules possèdent plus que les 27 millions les plus pauvres ?
Elles bénéficient pourtant de la part de l’État d’avantages fiscaux en tout genre et sans commune mesure avec la chiche allocation accordée au titre du RSA.
 
À ces milliardaires, aucune contrepartie n’est réclamée ! Pourquoi jeter en pâture à la vindicte populaire les plus pauvres d’entre nous, et ainsi fragmenter la société, quand si peu d’actions sont engagées pour empêcher les 80 milliards d’euros de fraude fiscale.
Est-ce pour satisfaire droite et extrême-droite dont le thème de l’assistanat est un cheval de bataille favori ? Ces mêmes forces qui rêvent de fournir une main-d’œuvre sous-payée à 6,64 € de l’heure soit 20% en deçà du SMIC horaire net.
 
Ajoutons que celles et ceux qui travailleront ainsi n’en retireraient aucun bénéfice pour leur droit à la retraite puisque cette allocation est exonérée de cotisation. Dans le contexte actuel d’inflation, si l’allocataire du RSA doit prendre sa voiture pour effectuer ce travail devenu obligatoire, cela pourrait lui coûter plus que ce qu’il reçoit.
 
Le pouvoir veut donc transformer un outil de lutte contre la pauvreté en instrument politique de redressement moral de citoyens désignés fainéant et ennemi de la caissière de supermarché qui touche 850 € de retraite ou encore de l’ouvrier qui trime pour un salaire de misère et du paysan qui travaille sans compter son temps, toute l’année…
 
L’objectif de cette forfaiture est de diriger les regards des exploités vers plus pauvres qu’eux pour maintenir ce système de telle sorte que les plus fortunés puissent continuer à spéculer et amasser des magots dont un smicard ou un allocataire du RSA n’a pas idée des montants astronomiques.
 
Ce projet est pensé comme l’ont été les lois dites « Hartz » qui visaient à libéraliser le marché du travail en Allemagne. Elles ont abouti à une contre-réforme des allocations versées aux chômeurs allemands pour les obliger à accepter ce qui a été baptisé « les jobs à 1 € » (Ein-Euro Jobs) soit 15 à 30h de travail par semaine rémunérées entre 1 € et 2,50 € de l’heure.
 
Ceci se fait au nom de l’idéologie macroniste de plus en plus affirmée selon laquelle les citoyens ont des devoirs avant d’avoir des droits. Cette orientation est totalement à rebours de l’esprit et de la lettre de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui stipule que les droits ne peuvent être soumis à aucune condition.
 
On ne demande à personne de mériter ses droits. Cette idéologie de classe est également contraire à l’article 11 du préambule de la constitution de 1946 qui précise que : « tout être humain qui en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ».
 
Elle est aussi contraire à l’article 2 de la convention N° 29 relative au travail forcé adopté le 28 juin 1930 dont les conséquences politiques peuvent être redoutables puisqu’elle signifie ceci : « Aux fins de la présente convention, le terme « travail forcé ou obligatoire » désignera tout travail ou service exigés d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de son plein gré ».
 
Ainsi, pour offrir des travailleurs quasi gratuitement au patronat, les droites sont prêtes, dans un silence assourdissant, à brader le corpus des droits des citoyens et des travailleurs codifiés dans une série de textes fondamentaux. Leur projet est celui d’une dé-civilisation alors que le monde du travail réclame une sécurité de vie, de la naissance à la retraite.
 
 
 
 
Ceci est mon éditorial du dernier numéro de LA TERRE
 
Installer un demi-million de paysans
 
 La Une de La Terre vous a sans doute interpellé. Elle peut paraître pessimiste. Elle est un cri d’alerte, un appel à agir d’urgence. L’alerte ! En dix ans, selon le dernier recensement agricole, le nombre d’exploitations agricoles est passé de 490 000 à 389 000. C’est un violent plan social qui s’est abattu, dans un silence assourdissant. Cent mille fermes ont disparu. Et la vague de départs en retraite va amplifier le phénomène dans les prochaines années. Aujourd’hui, pour 20 000 départs, il n’y a que 13 000 installations.
 
Les agricultrices et agriculteurs qui continuent, le font trop souvent au prix d’un insupportable endettement qui plombe leur vie.

Nous lançons un appel à agir ! Il n’y a pas de fatalité à cette pente mortifère qui assèche nos campagnes et menace la sécurité alimentaire. L’intensification de l’agriculture, imposée depuis plus de soixante ans par les orientations politiques et économiques, montre chaque jour ses effets pervers alors que les enjeux de qualité alimentaire et d’environnement traversent toute la société : La fertilité des sols recule, la biodiversité se réduit. Pour des revenus de misère, les paysans doivent toujours plus s’auto-exploiter au profit des banques et des firmes d’amont et d’aval de la production.
 
Un autre cap est absolument nécessaire. Le gouvernement et le parlement doivent se mettre du côté du travail des paysans et non plus au service des profits des conglomérats de l’agrochimie et de l’agroalimentaire et un coup de frein doit être mis à l’intégration de l’agriculture dans les modèles inhumains de l’industrie numérique.
La rémunération correcte du travail paysan par des prix minimums permettant de vivre décemment est un enjeu de progrès social et une condition de la bifurcation vers l’agroécologie.

Une grande loi de programmation agricole inscrivant le travail agricole dans un processus de réponse aux défis du renouvellement des générations, de la transition écologique et de la sécurité alimentaire devient indispensable.
 
Un tel chantier n’est possible qu’avec le pilotage de l’État en lien avec les organisations professionnelles, syndicales, les associations, les institutions scientifiques et de recherche, les élus locaux et les parlementaires. Il nécessite un programme d’investissement de long terme pour répondre aux enjeux sociaux, écologiques et de qualité alimentaire, de vie rurale, de santé humaine et animale.
 
Une transformation des systèmes de production agricole vers l’agroécologie permettrait la création de 550000 emplois agricoles avec des exploitations agricoles de plus petite taille, ou chacune et chacun virait mieux.
 
Favoriser les installations, appelle à renforcer encore la formation et l’enseignement agricole public et d’augmenter la dotation d’aide à l’installation, en favorisant les femmes et celles et ceux qui s’engagent dans des systèmes agroécologiques.
 
Pour favoriser les installations de jeunes, il convient aussi de « refondre entièrement le dispositif de contrôle des opérations foncières en agriculture », comme l’a suggéré une mission d’information parlementaire. Ainsi, les établissements des Safer devraient pouvoir acheter les terres de grosses exploitations, à l’occasion des départs en retraite, pour les revendre sous forme de plusieurs petites fermes.
 
Les assurances récolte publiques protectrices face aux nouveaux aléas climatiques, sont indispensables. Le statut des conjointes et coexploitantes doit être renforcé. Les retraites agricoles doivent être alignées sur le meilleur du régime général.
 
Évidemment, on ne peut défendre l’agriculture et la qualité alimentaire sans remettre en cause les traités de libre-échange qui tuent nos productions, et sans un autre plan stratégique national, de mise en œuvre de la récente réforme de la politique agricole commune ; sans permettre le désendettement d’un certain nombre d’exploitations agricoles.
 
L’intérêt général commande d’agir rapidement face aux immenses défis à relever : Pouvoir vivre mieux du travail agricole et produire une alimentation saine et de qualité, dans une ruralité vivante où la biodiversité est protégée, tout en préservant le climat.
La Une de La Terre est aussi un cri d’espoir

 
 
 
Je souhaite à chacune et chacun d’entre vous une belle semaine emplie de vos engagements, de vos débats faisant vivre la démocratie.

Amicalement,
 
Patrick Le Hyaric
 
 
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