"C'est clarinette”, "Il faut se méfier du loup qui dort", “Rendre l’appareil", "Il m'a enduit d'erreur", "Comme même"... Ça vous est peut-être déjà arrivé de déformer une expression en pensant en faire bon usage ? Vous n'êtes pas seul dans ce cas. Fleur est professeure de français dans un collège. Depuis un an, elle note toutes les perles de ses élèves dans un petit carnet : "Ils appellent ça le carnet de la honte", sourit-elle. Un mimétisme à l’oreille ? Les pépites y sont aussi variées que cocasses : l'année sympathique au lieu de l’année sabbatique, consumer le mariage au lieu de consommer le mariage, il ne faut pas chercher Mehdi à 14h au lieu de midi à 14h. Pour l'enseignante, il s'agit souvent d'un mimétisme : "Les élèves entendent des expressions et essaient de les répéter mais sans vraiment comprendre le sens et ils mettent dessus des mots qu'ils emploient davantage", explique-t-elle. Elle ajoute : “On essaie de répéter des choses qu’on a entendues. Et puis après, on ne fait pas forcément attention au sens des expressions et je pense que ça crée pas mal d’erreurs.” "Chaque expression a son explication" Fleur rappelle que chaque expression a son origine et n’est pas le fruit du hasard. Elle prend l'exemple de "l'œil au beurre noir". "J’ai souvent des élèves qui disent ‘œil au bord noir’ ", s’amuse-t-elle. En réalité, cette expression vient de la couleur du beurre lorsqu'on le laisse trop longtemps chauffer. L’expression date du 16e siècle : “Parfois, il faut aller un peu chercher parce que le sens des expressions ne coule pas de source", insiste la professeure de français. “Parfois on ne connaît pas l’expression et on essaie de se l’approprier, de la répéter et il y a un souci. Je pense qu’on l’a tous fait, même en tant que prof de français, il y a des expressions que j’ai découvertes vraiment tard, comme ‘être en nage’. Ma grand-mère me disait souvent : ‘Oh, il fait chaud, je suis en nage.’ Et je pensais qu’elle disait qu’elle était vieille”, confie Fleur. |
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