Emmanuel Macron dans le Lot : "On est écouté mais pas entendu", dit le président des maires ruraux d'Occitanie
Emmanuel Macron est arrivé dans le Lot mercredi 2 juin. Après une étape à Saint-Cirq-Lapopie, le président se rend ce jeudi 3 juin à Martel et Cahors pour une opération séduction avec les élus ruraux.
Le président de la République Emmanuel Macron est en reconquête des campagnes. En visite deux jours dans le Lot jusqu'à jeudi 3 juin, pour parler ruralité et tourisme, le chef de l'État prend le pouls du peuple et échange avec les élus. Interview du président des maires ruraux d'Occitanie, maire de Saint-Rome de Cernon, Pierre Pantanella.
Pourquoi, selon vous, Emmanuel Macron a fait le choix de cette visite ?
Il va voir ses amis de la République en Marche. Il repart en campagne. Il va rencontrer des Français et des élus pour nous entendre et mettre en application.
Les maires ruraux sont-ils réconciliés avec Emmanuel Macron ?
Je n'irai pas jusqu'à une réconciliation. Le président a mis en place un secrétaire d'État à la Ruralité qui fait son boulot, mais pour autant que je sache, il a les mains liées. On est écouté, mais certainement pas entendu. Par exemple, la DGF, la dotation de fonctionnement qui est donnée aux collectivités dans le cadre du fonctionnement de leur budget par l'État, est discuté pour être donnée aux intercommunalités. On passerait à une répartition politique. Ce qui est pour nous inacceptable.
Après plus d'un an de crise sanitaire, les élus de terrain ne sont toujours pas considérés par le président Macron ?
Mais oui ! Il y a les paroles, puis on attend les actes. Il y a un sentiment d'abandon.
Sur les moyens accordés aux communes, il y a eu le programme petites villes de demain pour améliorer la vie des habitants. Vous avez reçu de l'argent ?
C'est pas petite commune rurale de demain. Il y a une grosse différence entre les petites villes et le monde rural. Je ne dis pas que c'est pas nécessaire de l'aider, mais ce ne sont pas des villes de 100 ou 200 habitants. Il faudrait qu'il y ait une part de cet argent réservé aux communes de moins de 2.000 habitants.
Pour sa première journée dans le Lot, Emmanuel Macron a vanté la fameuse ruralité heureuse. Tout ça, ce ne sont que des mots politiques de campagne selon vous ?
Oui. C'est vrai que la ruralité est dynamique. C'est vrai que les ruraux se démènent pour leur commune ou pour leur territoire. Mais à Saint-Cirq-Lapopie, il nous semble que le maire est LREM. Donc, on voit bien que la démarche n'est pas de rencontrer la ruralité, mais bien de faire campagne auprès de ses amis, de ses groupes politiques. On retrouve le Macron d'origine.
© article : Flora Midy, France Bleu Occitanie, 03-06-2021
© dessin : Eric Laplace [Placide]

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