Ceci n’est pas un exercice.
Pour la première fois depuis le début de la pandémie et devant le nombre de malades en réanimation, Emmanuel Macron a décidé de fermer crèches, écoles, collèges et lycées. La semaine prochaine, les élèves auront école à la maison, puis seront en vacances pour deux semaines. Le 26 avril, l’école reprendra en présentiel pour la maternelle et le primaire, mais sera toujours à distance pour les collégiens et lycéens, qui auront le droit de retourner en classe le 3 mai. Agenda qui fait mal à la tête et crée la panique chez les parents. Comment occuper les enfants ? Comment gérer l’école à la maison ? Comment travailler en présence de ces êtres au pouvoir de nuisance comparable à Taz,
le diable de Tasmanie des Looney Tunes ? Puisque les librairies, désormais considérées comme des commerces essentiels, sont ouvertes, une solution qui vaut ce qu’elle vaut : leur coller un livre entre les mains.
Si vous avez un tout-petit... Les ouvrages imbattables d’
Hervé Tullet, maître de l’interactif. Dans « Oh ! », par exemple, il faut s’époumoner à chaque point bleu. Et moduler sa voix selon sa taille, sa place dans la page, sa quantité. Tullet, très inspiré par le confinement, propose aussi des ateliers, comme sa
série très rigolote intitulée « Boredomdomdom » (Ennui-nui-nui). Evidemment, il faut avoir envie de partager son ordinateur avec son bambin.
Si vous devez cumuler télétravail et garde d’enfant... Pourquoi ne pas se rappeller des aventures de Tom-Tom et Nana, dessinées par
Bernardette Després. Ces deux-là ont le chic pour multiplier les bêtises alors que leurs parents travaillent dur à la Bonne fourchette, leur restaurant (qui ceci dit, serait fermé si les Dubouchon vivaient le confinement).
Si vous confiez les enfants aux grands-parents... Qu’ils se montrent à la hauteur de l’adorable grand-mère de « Sacrées sorcières », l’adaptation de Roald Dahl par
Pénélope Bagieu, capable de fabriquer une poulie avec ses bas de contention mais aussi de déminer le concept de misogynie.
Si vous expédiez les enfants à la campagne... Qu’ils en profitent pour philosopher, avec les aphorismes de Tulipe, cet ours
créé par Sophie Guerrive qui passe sa journée adossé contre un arbre dont il s’est épris. Avec le serpent Crocus ou l’oiseau Violette, ils se posent des questions existentielles autour de toutes sortes de névroses : la dépression, la jalousie, le manque d’estime de soi ou la misanthropie. A noter que l’enfance des personnages est racontée dans
« le Club des amis », une version un peu plus reposante pour les plus petits.
Si l’école leur manque (sait-on jamais)... Leur rappeller que pendant qu’ils se réjouissent de retrouver leurs copains, Papa pleure sur le temps qui passe, sous la plume de Nicolas Mathieu, prix Goncourt 2018, dans
« la Grande école ».
Si vos enfants ont déjà lu huit fois « Harry Potter » (et cinq fois « Hunger Games »)... Les remettre dans la voie de la pure prose française avec
Christelle Dabos, gloire nationale (qui a quand même préféré s’exiler en Belgique) et sa captivante saga de « la Passe-Miroir », dans laquelle Ophélie, sorte de Fantômette fantasy, résout divers complots.
A vos coloriages, ballons et autres mouche-bébés. Advienne que pourra.
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