
Chère lectrice, cher lecteur,
Mentionnez à Téhéran l’affaire Crypto, du nom de cette histoire d’espionnage qui embarrasse tant la Suisse, et vous n’obtiendrez – au mieux – qu’un haussement d’épaules. C’est vrai, l’Iran a d’autres chats à fouetter ces jours, avec la quasi-guerre contre les Etats-Unis, la destruction par erreur d’un Boeing au-dessus de Téhéran, le coronavirus, la répression des contestations… Mais un tel silence interpelle.
En l’absence de toute réaction officielle, chacun, ici, a sa propre thèse. Les responsables craignent-ils de faire ressurgir à la lumière cet épisode peu glorieux dans lequel ils ont été bernés par la CIA, avec l’aide de l’entreprise suisse Crypto AG? Après l’arrestation du Suisse Hans Bühler, en 1992, considèrent-ils que la page est tournée, et que de bonnes relations avec la Suisse sont désormais plus importantes que de rabâcher de vieilles querelles? Ou alors, simplement, ils n’en croient pas leurs oreilles. «Vous voyez, les machines de cryptage, ici, sont toutes américaines, nous dit Hamid, guide dans l’ancienne ambassade des Etats-Unis, surnommée maintenant «la tanière des espions». La Suisse, elle, est neutre, non?»
– Luis Lema, journaliste à la rubrique internationale
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