lundi 21 octobre 2019

Une ligne rouge a été franchie. On ne reviendra pas en arrière. le 16.10.2019

Une ligne rouge a été franchie.
On ne reviendra pas en arrière.
Un gouvernement digne de ce nom et du respect des Français ne réprime pas aveuglément et avec une telle violence ses pompiers et ses urgentistes qui ne font que réclamer des moyens supplémentaires pour continuer à sauver des vies.
La dérive néolibérale de cette petite oligarchie qui détruit l'Etat et la France devient grotesque.
Je crois que ce soir, les Français, dans leur vaste majorité, ressentent une sourde colère. Aujourd'hui, le Président Emmanuel Macron et son gouvernement ont perdu toute légitimité. Leur pouvoir ne repose plus sur le consentement moral des citoyens à être gouvernés - il ne tient plus que par la force, une vague légalité et la sobriété du peuple de France face à ce qui se passe.
Par ailleurs, l'image de notre pays à l'étranger est durablement écornée - on ne reprime les professions qui viennent en aide à tous que dans des régimes dictatoriaux.
Aujourd'hui, des milliers de pompiers en colère sont descendus dans les rues de Paris pour manifester et crier leur ras-le-bol, leur fatigue et réclamer l'amélioration de leurs conditions de travail qui deviennent plus pénibles chaque année.
Légitimement, les pompiers dénoncent le manque de moyens, d'effectifs (les 80% de pompiers bénévoles en province opèrent dans des conditions indécentes) et de reconnaissance, mais également la réforme des retraites qui va durement les impacter, ou encore les inacceptables agressions qu'ils subissent au quotidien dans l'exercice de leur métier au service de tous les citoyens. C'est de manière très mesurée que les pompiers demandent une augmentation de 10% de leur prime de feu, car leur retraite sera divisée par deux.
C'était également une journée de mobilisation des 267 services d’urgences toujours en grève pour des raisons à peu près similaires.
Ce n'est pas pour rien que cette profession est sûrement une des plus aimée des Français - on s'en rend compte à chaque 14 juillet.
Ce sont les véritables héros du quotidien. Chaque Français connaît au moins une personne plus ou moins proche qui doit sa vie aux pompiers et aux urgentistes.
Sans eux, c'est tout simplement l'ensemble de la société qui ne fonctionnerait pas.
Ce gouvernement ne comprend-il pas que lorsque les pompiers et les urgentistes manifestent, ils ne le font pas que pour eux-mêmes ou pour défendre leurs intérêts professionnels, mais qu'ils manifestent aussi au nom de tous les Francais pour la défense d'un service public de qualité ?
Ils ont un mandat spontané et naturel de la quasi totalité des Français, même de ceux qui ne le formalisent pas consciemment.
Même un trader millionnaire, hautain et méprisant, dont l'activité de nuisible détruit la société, est soulagé d'entendre la sirène et de voir le gyrophare des pompiers quand son visage est encastré dans le pare-brise de sa Porsche !
Mais, cette journée de colère légitime s'est achevée dans une répression sans commune mesure, insensée.
Des pompiers blessés ;
Des pompiers ensanglantés ;
Des pompiers gazés, y compris à bout portant dans la bouche ;
Des pompiers sur lesquels les forces de désordre ont tiré avec des canons à eau ;
Des pompiers sur lesquels la police a tiré à la grenade explosive, avec des LBD et menacé de tirer à tir tendu et à bout portant dans le visage ;
Des pompiers à genoux, mettant les mains sur la tête pour protester symboliquement et pacifiquement contre ce déferlement de violence.
Est-il acceptable que les métiers les plus utiles, qui devraient être les plus valorisés, c'est-à-dire ceux qui viennent en aide aux autres, pompiers et urgentistes, soient ainsi foulés au pied ?
Mais quelle honte de traiter ainsi des hommes et des femmes qui meurent ou sont gravement blessés dans le seul but de sauver des vies !!!
Quelle va être la justification du gouvernement, cette fois ?
Que les pompiers sont de dangereux factieux, des casseurs ?
Qui va les croire ?
La responsabilité individuelle de certains policiers est engagée. Ont-ils oublié leur propre jour de colère, il y a peu, compris et soutenu par bien des citoyens ?
Mais les vrais responsables directs sont Christophe Castaner, ministre de l'intérieur et le Président Emmanuel Macron en dernier ressort. Personne n'est dupe et personne ne croira que l'ordre n'a pas été donné tout en haut de réprimer violemment les pompiers.
La répression subie par les pompiers en dit long sur ce qu'ont subis les Gilets Jaunes.
Comment peut-on faire subir des violences policiers à ceux dont la devise est "Sauver ou Périr" ?
La réponse est tragiquement simple : ce gouvernement est prêt à tendre la situation sociale, à réprimer plutôt que de revenir sur les politiques néolibérales insufflées par la Commission européenne et qui détruisent les bases de notre République, du vivre ensemble et de l'Etat.
Mais le sentiment d'impunité des banksters et l'image trop belle mais fausse renvoyée par des médias obséquieux finissent par faire commettre de tragiques erreurs.
Il y a des interdits qu'on ne saurait transgresser en démocratie, tout "jupitérien" que l'on soit. Cette répression était la ligne rouge à ne pas franchir.
MARIANNE.NET
Une ligne rouge a été irrémédiablement franchie. On ne reviendra pas en arrière. Un gouvernement digne de ce nom et du respect des Français ne réprime pas aveuglément et avec une telle violence ses pompiers et ses urgentistes, qui ne font que réclamer des moyens supplémentaires pour contin...

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