Lu dans le DL du 31 mai 2019
ÉDITO
Gilles DEBERNARDI
Médias et politique,
le mélange des genres
D’Anne Sinclair à Valérie Trierweiler, les cas ne manquent
pas de rapprochements intimes entre femmes journalistes et
hommes politiques.
Les uns et les autres n’évoluent pas dans
des univers étanches, nul ne commande ses sentiments.
Le
mieux, ici, quand un couple se forme, consiste à l’indiquer
clairement.
Que lecteurs, auditeurs et téléspectateurs puissent ainsi juger, en toute connaissance de cause, de l’honnêteté du traitement des informations.
En dépit de cette
élémentaire transparence, le mélange des genres reste problématique et soumis à des critiques parfois injustes.
Il
alimente régulièrement le moulin populiste, sur l’air des
« petites connivences » qui feraient le « grand système ».
L’actualité en donne deux nouveaux exemples paradoxaux.
Léa Salamé, compagne de Raphaël Glucksmann,
revient sur France Inter après son retrait volontaire pendant
la campagne électorale. Mais pourquoi son objectivité vis-àvis du candidat socialiste, hier impossible à assumer, serait
aujourd’hui garantie ?
La question restera sans réponse.
Au même moment, Isabelle Saporta - dont personne
n’ignore l’engagement écologique - quitte RTL « pour ne pas
nuire à sa rédaction ».
Au soir du scrutin européen, la
chroniqueuse s’est montrée au bras de Yannick Jadot,
gaillard toujours Vert et désormais fort de 13 % des voix.
Que n’a-t-elle affiché plus tôt sa préférence ?
Les deux
amoureux, en voie de médiatisation, prennent aussitôt la
pose en exclusivité pour Paris Match.
« Je ne voulais plus me
cacher, j’avais envie d’être avec Yannick, c’était notre victoire ! » explique Isabelle, la militante qui n’avance plus masquée.
Pour la victoire du journalisme, on repassera plus tard
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