
Chère lectrice, cher lecteur,
En trente ans, le Parti communiste chinois a réussi à effacer de la mémoire collective des Chinois l’épisode traumatique du 4 juin 1989, sur la place Tiananmen. En trente ans, Pékin est parvenu à imposer à l’étranger l’idée que cet «incident» a été nécessaire pour sauver ses réformes et que les Chinois s’en portent d’autant mieux aujourd’hui.
Alors pourquoi n’avoir pas «tiré un trait depuis longtemps sur cette affaire», comme le disait le ministre suisse de la Défense, Ueli Maurer, en visitant une division blindée à Pékin en 2016? Pourquoi ne pas recevoir le chef des armées chinoises ces jours-ci à Berne, quelques jours avant ce 4 juin fatidique? Pourquoi ne pas se contenter de regarder vers l’avenir? Pourquoi faudrait-il se souvenir qu’en ce printemps 1989 les Chinois tentaient de prendre en main leur destin avec ce fol espoir de liberté?
Tout simplement pour se rappeler que les Chinois, un jour, pourraient décider de prendre une autre voie, comme ils voulaient le faire il y a une génération. Tout simplement pour ne pas se faire les complices d’un parti redevenu totalitaire et menaçant pour les démocraties. Alors souvenons-nous, avec les Chinois qui le peuvent.
Bonne lecture,
– Frédéric Koller, journaliste, chef de la rubrique Opinion
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