mercredi 26 septembre 2018

Jean-Luc Mélenchon, la coqueluche des corbynistes


26 septembre 2018

Jean-Luc Mélenchon, la  coqueluche des corbynistes

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Ils ont des points communs. Sexagénaires, ils enflamment les jeunes, personnifient la renaissance de la gauche de la gauche et détestent les médias. Ils sont aussi très différents : Jeremy Corbyn est un orateur plutôt soporifique alors que Jean-Luc Mélenchon aime les effets de manche. Le Britannique dirige l'opposition et pourrait entrer à Downing Street si la crise du Brexit fait tomber Theresa May. Le Français cherche son second souffle après la présidentielle. Ils se sont rencontrés lundi 24  septembre en marge du congrès travailliste de Liverpool. A sa sortie, M.  Mélenchon ne dit rien sur leur conversation, si ce n'est qu'elle a eu lieu en espagnol, langue commune de ces deux zélateurs des révolutions sud-américaines. " Lui et moi avons résisté dans la durée et nous sommes devenus le point d'appui de la génération suivante. (…) L'un d'entre nous va bien arriver à gagner les élections générales ", glisse le député de La France insoumise (LFI).Tandis que M.  Corbyn a conquis le Labour dans un pays dont le système politique écrase les petits partis, M.  Mélenchon reconnaît que sa trajectoire aurait été impossible " sans le système électoral présidentiel ".
Le soir, lors d'une conférence en français, le chef de LFI a eu droit à un accueil de star de la part des militants de Momentum, le courant Labour pro Corbyn. " Le moment est venu de coordonner nos résistances contre la barbarie néolibérale ", a-t-il lancé, déclenchant des vagues de " Oh Jenne Liouc Meleenchonne ", sur le même air que les " Oh Jeremy Cooorbyn ", hymne des corbynistes. Le chef de LFI ne parle pas anglais mais a des idée sur le Brexit : " La décision a été prise. Que le Royaume-Uni quitte l'UE, cela m'est indifférent. " Il estime que le " chaos du Brexit " est une invention de la presse : " Les Britanniques ont voté pour reprendre le contrôle de leur existence que l'UE leur interdit. Ils ne se sont pas trompés. Il leur reste à le gagner. " Heureusement que Corbyn, dont les soutiens réclament un vote pour sortir du bourbier du Brexit, ne comprend pas le français.
Philippe Bernard (à Liverpool)
© Le Monde

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