jeudi 3 mai 2018

Signification politique de la casse de la SNCF, casse supplémentaire stratégique, et dilution imminente de notre France

 [rps-fiers-information] Signification politique de la casse de la SNCF

Signification politique de la casse de la SNCF, casse supplémentaire stratégique,
et
dilution imminente de notre France
Nous sommes actuellement à un tournant dramatique de notre pays, de son unicité, sauf réaction radicale et au plus tôt.
Revenons à l’histoire longue : ce qui a structuré ces siècles derniers, y compris au niveau mondial, c’est la rivalité permanente entre la Germanie et la Grande-Bretagne, avec le territoire français comme terrain de jeu lors des longs moments de léthargie du pays, pays qui fut à deux doigts de disparaître lors des deux dernières guerres. Surgit au début du XXème siècle les Etats-Unis d’Amérique comme troisième larron, aujourd’hui la force dominante au sein de l’UE.
Contrairement à ce qui est fréquemment présenté par la propagande (pardon, la communication), le Brexit n’est pas le résultat d’Anglais incultes et xénophobes, mais c’est en réalité la finance britannique qui se défait des griffes de l’emprise germanique actuelle sur l’UE. Inversement, le Brexit n’est que la révélation au grand jour de la renaissance de la puissance économique et politique allemande sur tout le territoire continental de l’UE. On pourrait y ajouter aujourd’hui sa puissance militaire, l’Allemagne contrôlant la fabrication de nombreuses pièces stratégiques des matériels de guerre utilisés par les autres pays européens (y compris français), ayant un budget qui cette année va dépasser celui de la France ; à cela il convient de ne pas oublier la récente absorption de l’armée hollandaise sous commandement allemand direct (sans passer par l’OTAN).
Pour nous, Français, pourquoi notre pays s’affaiblit-il de manière récurrente ?
Réponse : parce que c’est le pays de l’ouest européen anthropologiquement le plus diversifié. Un Marseillais ne pense pas du tout de la manière qu’un Alsacien, ou qu’un Breton ou qu’un Basque. A cela s’ajoute l’arrivée conséquente d’immigrés en particulier depuis l’ère industriel, et de plus  aujourd’hui d’immigrés venant de contrées aux cultures éloignées, qui n’ont pas la conscience de l’histoire du pays, du combat social féroce qu’il a fallu mener ne serait-ce que pour obtenir les congés payés ou la sécurité sociale (vue seulement comme un tiroir-caisse) dont ils bénéficient légitimement aujourd’hui.
L’unicité d’un tel pays si diversifié ne peut se réaliser qu’à partir des principes républicains concrètement appliqués sur tout le territoire, de manière égalitaire, à partir d’un Etat central obligatoirement fort : politique volontaire agricole, industrielle et d’innovation (la bourgeoisie française n’a fait que suivre et se servir des impulsions d’Etat), aménagement du territoire, politique culturelle étendue (invention des maisons de la culture), enseignement unifié, répartition des moyens sanitaires au nom de l’égalité d’accès, une certaine répartition des revenus, etc.  Les moyens de communication répartis sur tout le territoire, telle que les routes et autoroutes et surtout la SNCF, y jouent un rôle fondamental dans les reconnaissances réciproques des diverses populations. Ce n’est qu’à partir de ces conditions que la France a pu s’affirmer en tant que puissance, et créer un équilibre des forces entre les deux autres nations en compétition et maintenir la paix en Europe. Cela a affecté sa diplomatie et la structuration de son armée alors crainte par les autres nations (quoique, l’armée française n’a jamais vaincu d’armée de pays similaires depuis Napoléon 1er).
Mais ceci n’a pu se réaliser que par la mobilisation de forces politiques endogènes issues fondamentalement des idéaux républicains. La grande erreur serait de croire que cela était ou est partagé par une forte majorité de la population. Au XXème siècle, le partage des forces républicaines endogènes versus forces réactionnaires de style pétainiste, ces dernières soutenues par le capital étranger, tourne autour de 50% / 50 %. La tension politique est donc une constante.
Après la dernière guerre, les forces républicaines se sont imposées, et ont remis la France sur les rails de la prospérité. Cependant à partir des années 1983, les forces de style pétainiste, liées à la grande bourgeoisie « française », ont repris peu à peu les pouvoirs économiques et politiques, donc idéologiques, avec privatisations massives des entreprises industrielles et bancaires. Ces forces ont été aidées et poussées par la finance américaine et la nouvelle puissance allemande, en particulier depuis que le couple Chirac – Villepin a ridiculisé devant toute la communauté internationale les Etats-Unis d’Amérique de W. Bush (French bashing). Ainsi, depuis, les Français croient encore qu’ils élisent « leurs » présidents, alors que ces derniers ne sont désormais que des pantins téléguidés directement par des puissances étrangères : N. Sarkozy, l’ami de l’ambassadeur des USA à Paris puis n°2 de la CIA sous Bush junior,  fut chargé de ligoter la France par une politique d’endettement massif, donnant prétexte à de drastiques régressions sociales, de gommer toute référence à nation (par exemple, la gendarmerie n’est plus nationale, mais gendarmerie tout court, idem pour la police ou l’école ex-nationale de la santé, etc.), de ligoter l’armée française à l’OTAN, de faire entrer de surcroît les capitaux des seigneureries arabes d’un autre temps champions de la corruption, de liquider la diplomatie française mise sous la coupe quasi directe de Washington et de Tel Aviv ; dans la continuité, F. Hollande, « French fellow », fut chargé de préparer la déliquescence de l’Etat central avec parallèlement en toute logique la création de grandes régions telles que voulues par Berlin, c’est-à-dire sur une base ethniciste extrêmement dangereuse à terme, et de continuer la destruction industrielle stratégique ; Macron17% (légalement élu mais politiquement illégitime), dont les liens avec la haute finance anglo-saxonne n’est plus à démontrer, est désormais chargé de liquider toute l’industrie stratégique y compris nucléaire du pays ainsi que son agriculture, et de donner un dernier coup de pied à l’Etat central. Détaillons ce dernier point.
La réforme constitutionnelle qui est annoncée est la volonté de :                                                                        
1-supprimer la cour de justice de la République, réformer le conseil supérieur de la magistrature (nomination des magistrats du parquet) ;
2-réduire d’un quart à un tiers du nombre de parlementaires (en effet, à quoi servirait de maintenir des élus nationaux alors que la structure de l’Etat central est déliquescente);
3-écarter tout débat réel sur les processus d’élaboration de la loi : contingentement du nombre d’amendements par groupe en fonction du nombre d’élus, adoption en 50 jours de la loi de finance et de la loi PFLSS, droit du gouvernement de déclarer ses propres lois comme prioritaires ;
4-redécouper les circonscriptions (au nom de la réduction du nombre d’élus) ;
5-enfin le coup de grâce à la France une et indivisible : le droit à la « différenciation des collectivités locales ». Il s’agit de la possibilité d’attribuer des compétences différentes aux collectivités, donc plus de mêmes statuts et compétences entre les régions, en substitution au statut unique qui faisait partie de la panoplie élémentaire de l’unicité du pays.
Ce dernier point entérine l’éclatement de la France : d’ailleurs des élus locaux à la vision géopolitique médiocre envisagent déjà de reprendre la politique linguistique (langue locale en premier, le français en second), d’instituer un régime d’assurance-maladie local, de reprendre à leur compte les ARS et même les pôles emplois …
Dans ces conditions, la casse de la SNCF, élément essentiel et symbole de l’unicité de notre pays, prend une autre dimension : sa privatisation n’est pas une simple lubie « néolibérale » au nom de la concurrence ferroviaire au niveau européen (tout le monde sait que ça ne marche pas), mais le moyen de distendre drastiquement les liens entre les départements et régions, afin d’éteindre l’idée même d’unicité de notre pays, puis de les mettre en concurrence. Gare à des situations à la Yougoslavie !
Pendant ce temps, l’Allemagne investit massivement (35 milliards) dans sa compagnie des chemins de fer (rénovation, nouvelles lignes, modernisation de ses trains). Elle a en effet besoin d’unité pour dominer le reste de l’Europe.
Le feu commence sérieusement à prendre dans la maison France. Car dans la stratégie de démantèlement de notre pays, la SNCF n’est pas le seul maillon attaqué :
- La langue française, les programmes scolaires nationaux et les diplômes nationaux, qui cimentent l’union des diversités locales sont dilués et de plus en plus régionalisés sous diverses formes ; en revanche, les « compétences » sont privilégiés partout, en substitution de l’apprentissage des savoirs, afin d’attirer des capitaux en fonction de la docilité du salariat local.
- l'organisation territoriale où chaque commune a pu mettre en place des syndicats intercommunaux capables d'apporter l'eau, l'électricité, ou capables de monter des projets communs d'académie de musique ou des bibliothèques, et ce sans emprunts glauques et en utilisant la force des services publics, est démantelée pas à pas depuis 30 ans.

Il n’est plus possible de mégoter : tous les républicains doivent s’unir, et ce rapidement. Les manifestations du 22 mars et suivantes doivent en être l’occasion.

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