Lu dans le DL du 3.05.2018
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Macron, les riches
lui disent merci
Le magazine Forbes, qui classe les grandes fortunes, apprécie
beaucoup le locataire de l’Élysée.
Jusqu’à le sacrer « leader mondial du
libéralisme » dans sa dernière édition.
C’est l’hommage de Wall Street à
Jupiter.
En allégeant l’ISF et diverses charges patronales, il avait déjà ravi
les milieux financiers anglo-saxons.
La France, vue comme un pays
quasi bolchevique au fond du Texas, se mettait enfin au goût du jour !
Le chef de l’État a l’intention d’aller plus loin et l’annonce en exclusivité,
un 1er mai, à la presse américaine.
Dès l’an prochain, il supprimera
« l’exit taxe » créée par Nicolas Sarkozy pour combattre la fuite fiscale.
Depuis 2014, avant de « déménager » à l’étranger – en Belgique, par
exemple – les entreprises nationales doivent s’acquitter d’un impôt sur
les plus-values réalisées chez nous.
Ainsi prétend fonctionner la dissuasion.
De quoi pénaliser le plombier de Roubaix souhaitant s’installer à
Bruxelles ?
Non, la mesure ne s’applique qu’aux contribuables détenteurs
d’un patrimoine en actions et obligations supérieur à 800 000
euros.
Le haut du panier, en somme, tissé d’oseille plutôt que d’osier.
Voici donc une nouvelle exonération favorable aux nantis.
Des experts
s’empressent de la justifier au plan économique et technique.
Politiquement,
la force du symbole aidant, on entend une autre musique.
Le
peuple qui manifeste, infirmières en souffrance ou petits retraités
inquiets, risque de ne pas trop comprendre.
Quelqu’un nous écoute,
là-haut ?
Le juste partage des sacrifices semble reporté à une date
ultérieure. M. Macron, « à la fois de droite et de gauche », tarde
décidément à équilibrer la balance.
Il aura beaucoup à faire, d’ici la fin de
son mandat, pour mériter l’étiquette de « président des pauvres
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