Lu dans le DL du 26/11/2017
LE BILLET
PAR ANTOINE CHANDELLIER
Pas de blues
in Clermont-Ferrand
Déprimé, lui, jamais ?
Un coup de mou, où ça ?
S’il a le spleen, le leader de
la France insoumise, il ne l’a pas emmené dans ses valises, hier, à ClermontFerrand.
Enfin, il l’a habilement dissimulé.
Devant une partie de ses troupes
tirées au sort – conception innovante de la démocratie – le tribun était égal à
lui-même.
Lucide mais inflexible, dans cette convention où il fallait redonner
l’envie.
Ne pas ressasser les sujets qui fâchent sans les éluder.
C’est sa force
à Mélenchon, ce pouvoir de diversion sans avoir l’air d’y toucher.
Faire oublier
son image cabossée par l’échec de la mobilisation sociale (la faute aux
syndicats ?), les propos intempestifs sur la laïcité, sa chute de popularité.
Pour l’aider, sa chère Raquel Garrido, qui a quitté son HLM et la politique pour
la télé Bolloré, lui a chanté du Céline Dion sur Twitter.
“Je ne vous oublie pas”.
Regardez ailleurs, nous disions.
D’autres horizons.
D’autres châteaux en
Espagne avec les amis de Podemos ?
Jamais aussi bon qu’en campagne, le
bateleur a faim de scrutin.
Et la mère des batailles c’est l’Europe, théâtre
continental chéri de l’ennemi libéral, le régime Macron, “président des
riches”.
Promis, les Européennes de 2019 sonneront l’heure de la revanche. Il
rêve d’un duel et d’un référendum sur ces traités scélérats qui mènent à « la
misère et à la guerre » (sic).
Snobant socialistes et communistes, Mélenchon
entend lever une « Europe insoumise » comme on lève une armée, sorte
d’internationale de la gauche radicale du Vieux continent.
Pour redonner le
moral aux autres mieux vaut en avoir un échantillon sur soi.
Le député a
encore de la verve à revendre.
Non il n’est pas has been comme le chanteur
de Coluche en déshérence dans le Puy-de-Dôme.
Son mouvement n’a ni tête
ni organisation mais un demi-million d’inscrits.
Au diable la cacophonie, il
reste le meilleur opposant à Macron.
Et si c’était ça le problème ?
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