Lu dans Le DL du 27.11.2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
La droite française,
combien de divisions ?
Pendant la guerre froide, qu’ils s’exilent du bloc de l’Est vers l’Occident
ou l’inverse, les transfuges risquaient leur peau.
Plus maintenant.
Gérald
Darmanin, Sébastien Lecornu et Thierry Solère, tout sourire, prennent la
pose dans les jardins du Luxembourg.
Les photographes mitraillent le
ministre des Comptes publics, le secrétaire d’État à la Transition écologique
et le député des Hauts-de-Seine qui soutenaient naguère Fillon.
Se
mettant en marche, les trois compères viennent de franchir le Rubicon.
Exclus des Républicains au début du mois, ils rejoignent officiellement le
parti macroniste.
Certains ne manqueront pas de les traiter d’opportunistes,
qui trahissent leur camp à la première occasion.
Eux considèrent, au
contraire, que leur camp les a trahis.
Chirac, Juppé ou Sarkozy ont toujours
édifié une barrière infranchissable avec le Front national.
Or, Laurent
Wauquiez, à les entendre, « se retrouvera bientôt exactement sur la même
ligne que la famille Le Pen ». L’opportuniste, c’est lui ! Haro sur l’Auvergnat
qui cultive le repli identitaire et les médiocrités partisanes plutôt que
d’accompagner les réformes « courageuses » du gouvernement.
Au-delà des histoires de « gamelle », la polémique révèle ici une
profonde fracture idéologique au sein de la droite française.
À gauche, ce
n’est pas mieux. La dissidence bat son plein, aussi, dans ce qui reste du
PS.
Apôtre de la « recomposition », Emmanuel Macron se frotte les mains.
Le
« vieux monde » explose, les anciens caciques de la politique ne savent
plus où ils habitent.
Le Président a tout fait pour détraquer les boussoles du
temps d’avant.
Comme dit l’antique adage latin : « Jupiter rend fous ceux
qu’il veut perdre ».
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