Lu dans le DL du 1 er octobre 2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Le dernier tango
au Parti socialiste
Le pot de départ de Jean-Christophe Cambadélis, à Solférino, avait une
mine d’enterrement.
Lui-même pratique d’ailleurs l’oraison funèbre, en
publiant un livre accablant sur le quinquennat passé.
Dans son discours
d’adieu au siège, l’ex-premier secrétaire a néanmoins tenté de ranimer la
flamme socialiste : « Nous allons gagner les municipales ! »
Ce bel élan
d’enthousiasme, un rien forcé, laissa son auditoire de marbre.
Après la
Bérézina de la présidentielle et le Trafalgar des législatives, comment croire à
un proche Austerlitz ?
Le PS, qui reste en nombre la principale force d’opposition au Parlement, y
brille par son silence. Là où Mélenchon, actif lieutenant d’une mini-troupe,
impose “ le bruit et la fureur ”. Cherchez l’erreur.
Le parti à la rose a déjà su rebondir, malgré tout, et peut rêver de
« refondation ». Une issue se présente, repartir au combat avec de nouvelles
têtes. Le « dégagisme » aidant, les « éléphants » ont disparu. Mais les prétendants
à la relève, illustres inconnus presque contents de l’être, semblent
emprunter la voie qui fut fatale à leurs aînés. Depuis des semaines, les « jeux
d’appareil » font rage entre aubrystes, vallsistes, hamonistes et tutti quanti.
Les uns et les autres, chacun revendiquant l’étoffe d’un chef, se savonnent
hardiment la planche. Personne, en revanche, ne juge utile d’énoncer la
moindre idée. C’est le degré zéro de la proposition. Tandis qu’on s’étripe pour
le futur leadership, la ligne politique continue d’errer dans la nébuleuse
générale. Doit-on « accompagner » Emmanuel Macron, ou s’appliquer à
reconstruire une union de la gauche ? Voilà la question, qui attend une
réponse. Il paraît que François Hollande, en coulisse, s’active à imposer sa
propre stratégie : « Ni en marge, ni en marche ». Se profile ainsi un retour au
pays de la molle synthèse.
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