Lu dans le DL du dimanche 1 er octobre 2017
LA CHRONIQUE
DE BRUNO FRAPPAT
Europe émiettée
Des forces centrifuges fragilisent l’Europe et, si elles continuent, elles
finiront par en saper les fondements et la faire s’effondrer sur
elle-même, comme un château de sable.
Telle est la crainte que fait
germer la perspective du référendum voulu et organisé aujourd’hui par
les indépendantistes de la Catalogne.
Nous avons tous beaucoup de sympathie pour cette région, surtout
après ce qui lui est arrivé l’été dernier lors de l’horrible massacre
survenu sur les fameux « Ramblas » de Barcelone.
Nous aimons cette
Catalogne pour sa belle ville de Barcelone et sa « Sagrada familia »
comme pour sa merveilleuse équipe de football. Nous l’aimons pour
avoir tenté de résister longtemps à l’emprise du fascisme espagnol
incarné par Franco.
Mais cette sympathie ne doit pas empêcher le devoir
de tout Européen de défendre l’unité du continent qui repose sur les
vieilles nations que sont l’Allemagne, la France, l’Italie.
Imaginons un seul instant une victoire des indépendantistes à leur
référendum, victoire suivie d’effets institutionnels.
Peut-on imaginer
l’Espagne amputée de la plus riche de ses régions et d’un foyer de
culture historique et artistique très intense ? Faudrait-il ensuite
imaginer, dans la foulée, que les Italiens du Nord inventent
l’indépendance du Piémont, au prétexte qu’il est la plus riche des
régions de la péninsule ?
De même faudrait-il se résoudre à voir les
Bavarois exiger de s’extraire du « carcan » fédéral allemand et jouer
seuls leur partition ?
La France est bien placée pour comprendre que l’unité d’un pays est un
gage de tenue, d’autorité et de puissance dans le collectif européen et
mondial.
Que serions-nous sans les Basques, les Bretons, les Corses et, pourquoi
pas, un jour sans les Auvergnats, les Savoyards, les Dauphinois et les
Provençaux ?
L’indépendantisme est un rêve qui a des aspects
sympathiques mais véhicule une bombe à retardement, le délitement
des États, le morcellement de l’Europe en collection de séparatismes
hostiles les uns aux autres.
Ce n’est pas un horizon pour un continent qui
s’efforce de construire sa propre unité.
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