lu dans le DL du 26 octobre 2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Au parti LR,
la farce tranquille
La valse-hésitation, un rien risible, dure depuis des mois chez Les Républicains.
Quel sort doit-on réserver aux « traîtres » passés en Macronie ? Ceux-là
appliquent grosso modo le programme économique du parti, mais sous une
autre bannière.
L’affreux dilemme se noue ici. Mardi soir, le bureau politique
devait enfin trancher et exclure les maudits « Constructifs ».
Hélas, faute de
quorum, le vote n’a pas pu être validé.
Caramba, encore raté ! Édouard
Philippe, Gérald Darmanin, Thierry Solère et consorts rigolent, ils ne sont
toujours pas virés.
Le député Julien Aubert, exaspéré, les compare aux migrants de Calais.
« On s’obstine à vouloir les garder sur notre sol alors qu’ils veulent franchir la
frontière », analyse finement l’élu du Vaucluse.
Avec lui, Robert Ménard voit
apparaître un sérieux concurrent au concours de la bonne blague.
La purge,
qui ne saurait tarder, relève d’une volonté de « clarification ».
D’Estrosi à
Bussereau, pourtant, nombre de ténors LR jugent inacceptable « l’exclusion
d’amis talentueux ».
D’autant que Sens commun, dans le même temps, trône
au sein de la famille présumée gaulliste.
On tend volontiers la main à cette émanation de la Manif pour Tous, qui rêve
d’une plate-forme avec Marion Maréchal-Le Pen.
« Évitons l’anathème,
refusons la mise à l’écart ! » tonne, à propos des ultra-cathos et non pas du
Premier ministre, l’impayable Éric Ciotti.
Tout devient plus clair, en effet.
La
droite version Wauquiez, coupée du centre, va se replier sur les valeurs
identitaires qu’accapare le FN.
Pareille stratégie la prive d’une perspective de
retour rapide au pouvoir.
Sa seule ambition, à court terme, semble de
s’imposer comme la principale force d’opposition.
Sur un terrain où Mélenchon,
avec sa poignée de parlementaires, lui dame le pion jour après jour.
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