L'ECONOMIE
mercredi 26 avril 2017
Trump annonce une réforme fiscale « historique » |
Donald Trump et le ministre de la santé, Tom Price, le 24 mars 2017. PABLO MARTINEZ MONSIVAIS / AP
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Ce sera « probablement la plus grande baisse d’impôt de l’histoire », avait annoncé le président Trump lui-même la semaine dernière. Mais aller au-delà de simples allégements d’impôt et remanier l’ensemble du code fiscal — ce qui n’a pas été fait depuis 1986 — promet d’être une tâche complexe. Concrètement, le taux de l’impôt sur les sociétés, actuellement de 35 %, pourrait être abaissé à 15 %, selon la promesse de campagne du républicain,
et le nombre de tranches d’imposition pour les particuliers passer de sept à trois. Une certitude : le combat sera rude face aux Démocrates au Congrès. Les chefs républicains ont déjà admis que le calendrier initialement voulu pour l’adoption de cette réforme, avant le mois d’août, était intenable. Mais l’annonce d’orientations par l’exécutif représentera déjà, en soi, un relatif accomplissement. Le dévoilement de cette réforme fiscale mercredi s’explique bien sûr par l’approche de l’échéance des cent jours de l’administration Trump samedi.
Et la Maison Blanche a commencé à dresser un bilan avantageux de cette période en énumérant les actes du dirigeant républicain : trente décrets signés, vingt-huit lois promulguées, baisse du nombre d’arrivées de clandestins, et trente-huit échanges téléphoniques avec des dirigeants étrangers... En comparant au besoin ces statistiques à celles de ses prédécesseurs. « Le monde réagit au leadership que le président a institué à Washington », a déclaré Sean Spicer, son porte-parole, vantant l’action internationale de M. Trump. Sur le plan intérieur, le bilan réel est pourtant mince.
Deux de ses projets phares, la fermeture sélective des frontières et l’abrogation de la loi sur la santé, l’« Obamacare », ont échoué. Et s’il a engagé une vague de déréglementation économique et environnementale massive, ses effets mettront des mois ou des années à se produire. Seule la confirmation du juge conservateur Neil Gorsuch à la Cour suprême représente une victoire indéniable. Ce qui explique la tension régnant au Congrès à l’approche de la date butoir de vendredi minuit, avant laquelle les élus doivent impérativement adopter un budget. Au-delà, l’Etat fédéral n’est plus financé et risquerait de fermer ses administrations, une paralysie humiliante pour le nouveau pouvoir républicain. La minorité démocrate du Sénat dispose d’un pouvoir effectif d’obstruction et a menacé de l’utiliser si le président américain persistait à exiger que cette loi budgétaire inclue des crédits pour lancer le chantier de son mur à la frontière avec le Mexique. Mais M. Trump semble avoir lâché du lest. Selon des journalistes conservateurs reçus à la Maison Blanche lundi, il aurait accepté de reporter à plus tard la question du financement du mur. En fait, un compromis semblait émerger : au lieu de fonds pour construire le mur lui-même, les parlementaires pourraient voter une enveloppe pour renforcer la sécurité à la frontière, avec des drones, des détecteurs ou d’autres moyens techniques. Si de tels crédits sont votés, Donald Trump pourra crier victoire... tandis que l’opposition pourra affirmer qu’elle a freiné la construction du mur proprement dit, qu’elle considère autant comme un symbole que comme une mesure inefficace.
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PSA progresse mais s’effondre en Chine. Tiré par sa filiale d’équipement Faurecia, le constructeur automobile PSA a publié mercredi un chiffre d’affaires de 13,6 milliards d’euros pour le premier trimestre (+ 4,9 %), mais ses volumes se sont effondrés de 45,6 % en Chine et Asie du Sud-Est. La division automobile du groupe français (marques Peugeot, Citroën et DS) a vu son activité croître de 2,5 % à 9,01 milliards d’euros, le succès du lancement de nouveaux produits faisant« plus que compenser » des effets de change négatifs (- 1 %), selon un communiqué. Parmi les raisons avancées pour une telle contre-performance figure l’inadéquation des gammes à un marché qui a brutalement évolué vers les SUV,« crossovers » et autres 4x4 urbains, demande que PSA s’emploie désormais à satisfaire avec de nouveaux véhicules de ses trois marques.
Chômage en mars. Pôle emploi publie mercredi les chiffres du chômage en mars, en pleine campagne du second tour de l’élection présidentielle opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen, dont les programmes divergent profondément pour lutter contre ce fléau.
Kering : croissance à deux chiffres. Le groupe de luxe et d’habillement sportif Kering a annoncé mardi un bond de 31 % de ses ventes au premier trimestre, à 3,57 milliards d’euros, grâce à une croissance à deux chiffres dans toutes ses activités. « Kering réalise une performance historique au premier trimestre 2017, avec une très forte accélération de sa croissance », s’est félicité le PDG, François-Henri Pinault. Le groupe dépasse nettement le consensus d’analystes de Factset, qui tablait sur 3,21 milliards d’euros de chiffre d’affaires de janvier à mars.
L’exploitant français de Burger King va racheter Groupe Flo. Le groupe de restauration Groupe Flo a annoncé mardi un accord de restructuration de sa dette bancaire et sa prise de contrôle par Groupe Bertrand, qui exploite notamment les enseignes Burger King et Quick en France. Le Groupe Flo est propriétaire pour sa part d’Hippopotamus, de La Taverne de Maître Kanter ou encore de Bistro Romain. Groupe Bertrand réalise actuellement plus de 1,3 milliard d’euros de ventes à l’enseigne avec 650 restaurants et près de 11 000 salariés en France.
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Micro-Macro |
| par Thibaut Soulcié |
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Dans la presse étrangère |
USA-Canada : bataille commerciale autour du bois canadien |
Déchargement de bois canadien à la Murray Brothers Lumber Company à Madawaska, Ontario, le 25 avril 2017. SEAN KILPATRICK / AP
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L’administration Trump a pris hier sa première mesure vraiment protectionniste, mais elle ne concernait ni la Chine ni le Mexique. Le département américain du commerce a publié une conclusion préliminaire, rapportant que les importations de bois d’œuvre canadien reçoivent des subventions gouvernementales injustes, et a ordonné que les agents de douanes commencent à collecter des droits d’un montant moyen de 20 % sur le bois canadien. L’an dernier, les Etats-Unis ont importé plus de 5 milliards de dollars de bois, dont une grande partie était destinée à la construction résidentielle, rappelle Quartz. Le débat sur le bois entre les Etats-Unis et le Canada a débuté en 1982. Celui-ci est alimenté par des facteurs fondamentaux : aux Etats-Unis, la terre exploitée pour le bois relève de la propriété privée, tandis que, au Canada, les vastes réserves de bois appartiennent surtout au gouvernement, qui les louent aux producteurs. Cela fait varier la nature de l’industrie forestière et rend ardu la comparaison des prix entre les deux pays. Les producteurs américains accusent les Canadiens de concurrence déloyale et de mettre en place des subventions sur les exportations. En rétorsion, les présidents des Etats-Unis ont régulièrement imposé des droits sur le Canada, négociant des d’accords à court terme visant à résoudre le problème. L’expiration récente de l’un de ces accords, signé en 2006, est la cause immédiate de l’annonce de Trump de nouveaux tarifs douaniers. Les critiques de cette nouvelle mesure soulignent que les coûts du nouveau tarif vont largement retomber sur les Américains qui achètent de nouvelles maisons ou qui entreprennent des rénovations intensives au bois. Il n’est, par ailleurs, pas certain que Donald Trump puisse contrôler la Commission américaine du commerce international qui doit évaluer les dangers du bois canadien pour l’industrie américaine. La partie n’est donc pas terminée.
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| Etudes & documents |
L’ascenseur social en panne aux Etat-Unis. Le rêve américain a du plomb dans l’aile, selon une étude publiée lundi, qui montre que moins de la moitié des personnes nées en 1984 ont des revenus plus élevés que ceux de leurs parents, contre 9 sur 10 quatre décennies auparavant. « Les perspectives pour les enfants de gagner davantage d’argent que leurs parents se sont nettement réduites en cinquante ans aux Etats-Unis », conclut cette étude publiée dans la revue Science. Les reculs les plus importants des revenus d’une génération à l’autre se sont produits dans le Middle West industriel, dont notamment les Etats de l’Illinois, de l’Indiana, du Michigan et de l’Ohio. Donald Trump a gagné dans ces trois derniers Etats. Les plus faibles déclins dans l’ascension sociale se sont produits dans les Etats du Massachusetts, de New York et du Montana. Les auteurs de cette étude expliquent que le fait d’accroître le PIB des Etats-Unis ne suffira pas à régler ce problème sans des politiques
visant à créer des conditions permettant de promouvoir l’ascension sociale. Les données économiques suggèrent que pour accroître l’ascension sociale, les responsables politiques devraient concentrer leurs efforts pour doper les revenus de la classe moyenne et des ménages les plus démunis, expliquent-ils. Parmi les mesures qui devraient être envisagées, ces deux économistes citent un système de crèche universel, un plus grand accès à des universités publiques, une augmentation du revenu minimum et des aides aux familles pour les aider à déménager des quartiers pauvres pour aller résider dans des endroits où il y a de meilleures écoles publiques, et davantage de ressources publiques pour l’éducation. Plusieurs de ces mesures figuraient dans le programme de la candidate démocrate Hillary Clinton à la dernière élection présidentielle américaine…
Les nouvelles technologies au service de la modernisation des territoires.Services en ligne dématérialisés, éclairage public intelligent, collecte de données pour gérer en temps réel la production et la consommation d’énergie, capteurs pour mesurer la qualité de l’air, offre de transports collectifs au plus près des besoins des usagers, stationnement intelligent, collecte des déchets intelligente, plates-formes numériques de participation citoyenne, services de télémédecine, surveillance des risques d’incendies par drones, vidéoprotection, etc. En quelques années, les collectivités territoriales sont devenues de véritables incubateurs de l’innovation. Dans le cadre de leurs compétences locales, que ce soit en matière d’aménagement numérique, d’énergie, de transport et de mobilité, de gestion des déchets, de santé ou encore de sécurité, les collectivités peuvent tirer un grand bénéfice des nouvelles technologies. C’est en particulier grâce à la révolution numérique qu’elles pourront rendre un meilleur service public et simplifier la vie quotidienne des usagers.
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| À lire sur Le Monde.fr |
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La fibre, nouvel eldorado des opérateurs télécoms
Bouygues Telecom et Free prévoient de raccorder 20 millions de foyers chacun à la fibre optique en 2022. Orange a consacré à ce réseau 3 milliards d’euros entre 2015 et 2018.
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| Source Le monde.fr |
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